Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Sri Lanka    CSJ: conférence virtuelle sur la participation politique des jeunes    Entrée de l'usine de dessalement de l'eau de mer « Fouka 2 » en phase de production à pleine capacité    Mutualité agricole: ouverture de deux nouveaux bureaux à Tissemsilt et El Bayadh    L'Algérie plaide à New York pour une action sérieuse en faveur de l'Etat palestinien    Hand/Coupe d'Algérie (Dames): finale prometteuse entre le CF Boumerdès et le HBC El-Biar    Des pluies orageuses attendues mercredi sur des wilayas de l'Est    Illizi: lancement d'un projet de 240 logements sociaux dans la zone de Tin-Tourha    Soirée hispano-suédoise à la clôture du 25e Festival européen de musique    Les 15 solutions pour atténuer l'écart du cours du dinar algérien entre le marché officiel et celui du marché parallèle    Ça démarre ce 5 juillet, les Algériennes face aux Nigérianes !    Le CNC sacré champion national de water-polo dans quatre catégories    Un été sans coupures    Pourquoi Trump s'est empressé de siffler la fin de la partie ?    Ooredoo mobilise ses employés pour une opération de don de sang    220 victimes déplorées en juin !    Il est nécessaire de limiter le droit de veto au sein du Conseil de sécurité    Pour une dynamique de l'industrie cinématographique    Le président du Conseil de la nation reçoit l'ambassadrice de la République de Slovénie en Algérie    Plus de 15.700 logements et aides à l'habitat attribués dans sept wilayas du Sud    Nécessité d'accompagner les jeunes et renforcer les programmes de prévention contre les drogues    Crimes coloniaux: l'Algérie soutient toutes les démarches réclamant justice    L'université est devenue un acteur économique et social et un partenaire de développement    Allocution du président de la République à la Conférence internationale sur le financement du développement    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'alourdit à 56.647 martyrs    Le Premier ministre rencontre à Séville le président du gouvernement espagnol    Foot/Ligue 1 Mobilis 2025-2026: ouverture du mercato estival    Appel à adopter des politiques plus souples et réalistes pour l'orientation des aides au développement    Festival international de l'Inchad: authenticité et innovation en clôture de la 11e édition    Ballalou préside le lancement des travaux de restauration du «Palais El Menzah» à la Casbah d'Alger    Le contrat-type du joueur et de l'entraîneur professionnel est né    Championnat National de VTT: Victoire de l'athlète Abderrahmane Mansouri    Le Bazane, tenue traditionnelle reflétant l'identité culturelle authentique de la région de Bordj Badji-Mokhtar    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    «L'Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne se laissera pas intimider !»    Le président de la République inaugure la 56e Foire internationale d'Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Foot, force et démocratie
Droit de regard
Publié dans Liberté le 23 - 01 - 2022

L'élimination brutale et précoce de l'équipe nationale de football de la CAN a eu quelque chose de violent parce qu'aucune partie – pouvoir, staff, joueurs ou public – n'y était préparée. Tout le monde baignait dans un excès d'assurance reposant sur la capitalisation d'une longue série d'invincibilité, la conviction de disposer d'un entraîneur infaillible et d'un choix de joueurs de qualité. D'habitude, c'est le coach qu'on cloue au pilori, mais au vu de l'assentiment général dont il bénéficie, à juste titre, il aurait été inconvenant pour quiconque de se déjuger et de se démarquer d'une unanimité de trois ans parce que, pour une fois, les choses n'ont pas fonctionné comme prévu.
Parce que c'est le football, la réaction ne correspondra pas à la pratique établie en matière de gestion des échecs : le consensus au long cours a fait qu'il n'y avait pas de coupable à trouver parmi les partenaires politiques, sportifs et moraux de cette belle entreprise subitement, et d'ailleurs provisoirement, interrompue. C'est là une exception, en effet, car la "pensée politique" régnante repose sur l'axiome selon lequel, les autorités menant la bonne politique, les choses ne peuvent mal tourner qu'à cause d'une intervention malveillante. Celle-ci peut être le fait de coupables locaux ou étrangers ou, mieux, de coupables locaux liés à l'étranger. On a bien laissé le quidam acquis à la raison complotiste partir en quête du saboteur de son équipe autrement "invincible". Les premiers coupables potentiels étaient, au demeurant, recensés dès avant le début du tournoi : la faiblesse de l'arbitrage, la mauvaise qualité de terrains, le climat, les horaires... Mais ces inconvénients étaient trop partagés pour en être la victime exclusive. Il restait le grigri et le "mauvais œil des envieux"...
Pour une fois, nous subirons une débâcle, qui n'est que sportive heureusement, sans coupable. Pour une fois, nous avons convenu qu'à un moment donné, on a simplement mal pensé ou mal accompli une tâche. Il y a de la pédagogie dans le football. Surtout pour les mauvais politiciens qui ne pensent qu'à l'instrumentaliser. Un tel mea culpa n'est en effet pas concevable en politique : là, la doctrine officielle stipule que, derrière chaque fiasco, il y a un saboteur malintentionné. Toutes les crises endurées ces dernières années – feux de forêt, inondations, coupures de courant, pénuries d'eau potable, insuffisance de liquidités, manque d'oxygène médical, faiblesse de débit internet, problème de qualité du blé... – ont été traitées par le limogeage de cadres, l'ouverture d'enquêtes pénales et l'inculpation de suspects. Ces procédures, justement parce qu'elles ne sont pas adéquates en traînant en longueur, posent la question de leur adéquation à des problèmes de gestion.
Auparavant, cette pénalisation systématique frappait l'activisme politique et l'expression publique en priorité. En rendant des acteurs sociaux comptables des effets des politiques publiques – comme dans le cas de la pénurie de produits de large consommation – le pouvoir veut prolonger la pénalisation, déjà effective, de la vie politique par une pénalisation de la vie sociale. Là aussi, la solution préconisée est sans effet sur le problème posé : d'avoir légiféré contre les "spéculateurs" n'a pas donné plus d'huile ni une pomme de terre moins chère.
Dans un contexte de remise en cause systémique, l'enjeu est historique. Le pouvoir semble vouloir ôter toute autonomie d'expression ou d'action à la société, d'une part, et mettre sous surveillance pénale ses membres et représentants les plus actifs, d'autre part. Elle est juste autorisée à agiter son soutien à l'EN. Ce qui compte, du point de vue du pouvoir, c'est de maintenir cette mise sous tension de la société qui lui facilite la répression de l'opposition à sa démarche. Car, dans son action multiforme, il ne perd pas de vue l'enjeu politique essentiel, "l'achèvement de la construction d'institutions constitutionnelles honnêtes en supprimant l'argent sale", comme vient de le rappeler le Président. En invoquant le soutien de jeunes qui ont créé "10 000 petites entreprises", il illustre le paradoxe de son régime : il proclame que l'aspiration de rupture est dépassée du fait de son action, mais il en reconnaît en même temps la vivacité par le fait même qu'il continue à la réprimer !
Cette mise sous tension répressive de la société a le double "avantage" d'offrir un contexte qui justifie la violence de la répression et de culpabiliser la revendication citoyenne. En proclamant qu'"il n'y a pas de démocratie avec un état faible", le Président promeut la règle selon laquelle la force précède la démocratie et lui sert de cadre et non la loi inverse et plus vraie, selon laquelle la force d'un Etat est dans sa démocratie.

Par : M. Hammouche


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.