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Le forgeron, entre le marteau et l'enclume
SIDI AICH (BEJAIA)
Publié dans Liberté le 20 - 02 - 2022

■ Le métier de la forge se meurt à Sidi Aïch. Cet artisanat de production de bien mais aussi d'art est transmis de père en fils et de génération en génération. Depuis plusieurs décennies déjà, ce métier est, pour ainsi dire, tombé en déshérence.
Plus de relève, plus de transmission. "Nos produits trouvent difficilement preneur. Des produits fabriqués, qui plus est, au prix d'un dur labeur. Notre plan de charge a subi un sacré coup. Il se réduit comme une peau de chagrin, à tel point que les rares forgerons, encore en activité, sont retrouvent à se tourner les pouces", dira sur un ton aigri Ammi Mohand, un forgeron de Sidi Aïch, la soixantaine bien entamée.
Comme tous ses collègues de la corporation, notre forgeron s'est... forgé sur le tas. "C'est mon défunt père qui m'a mis le pied à l'étrier. Je devais avoir entre 8 et 10 ans, quand j'ai commencé à apprendre les rudiments du métier", se remémore-t-il.
Dans cette ville, ils ne sont plus qu'une poignée d'irréductibles à ferrailler contre vents et marées, pour perpétuer un art et un savoir-faire ancestraux voués à la disparition.
"Au tout début de l'année 2021, j'étais à deux doigts de mettre la clé sous le paillasson, car j'étais confronté à une pénurie aiguë de matière première. Même un combustible comme le charbon est devenu hors de prix", témoigne un autre artisan.
À l'automne de sa vie, mais toujours bon pied bon œil, notre artisan continue son bonhomme de chemin, en dépit de toutes les vicissitudes. "J'ai fait un serment à mon père de pratiquer ce métier jusqu'à la fin de mes jours. De toute façon, je ne sais rien faire d'autre de mes mains", dira-t-il, entre deux coups de marteau.
Contraints et résignés, les rares forgerons encore en activité continuent à faire de la résistance, en faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Dans leurs ateliers incongrus et noircis par la suie, ils s'attellent à donner forme, à dégauchir ou à rafistoler des outils manuels. Une tâche éreintante qui rapporte si peu.
À peine de quoi assurer sa pitance. "Des outils comme la houe, la cognée, le soc et l'araire traditionnelle sont presque passés de mode. Les gens ne s'en servent pratiquement plus depuis qu'ils ont abandonné le travail de la terre. Notre infortune vient du démantèlement de l'économie agropastorale et de tous les métiers qui gravitaient autour. Aujourd'hui, la forge est ringardisée aux yeux de la société. Seuls l'amour du métier et un brin d'orgueil nous donnent la force de continuer", déclare, avec un soupçon de fierté matinée de révolte, un autre artisan de Sidi Aïch.
Evoluant dans un réduit ténébreux, au son métronomique du marteau, un vieux forgeron est habité par le même état d'esprit. Au moment où d'autres ont franchi le pas, notre interlocuteur dit ne pas pouvoir troquer sa raison sociale contre une autre, fût-elle des plus rémunératrices.
"À chaque fois qu'un forgeron ferme, c'est un pan de notre mémoire ancestrale qui disparaît avec. Nous sommes, pour ainsi dire, les dépositaires de cet héritage multiséculaire, qu'on se doit de perpétuer, quoi qu'il nous en coûte", affirme-t-il, d'un ton résolu et conscient que ce métier, frappé de désaffection, est promis à une sombre destinée.
Et pour cause, les nouvelles générations sont plutôt enclines à s'orienter vers d'autres métiers, plus valorisants aux yeux de la société et nettement plus porteurs.

SYPHAX M.


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