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Voyage initiatique à travers la mystique iranienne
Chants Liturgiques à El Mouggar
Publié dans Liberté le 20 - 11 - 2005

C'est en présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, ainsi que celle de Son Excellence monsieur l'ambassadeur de la République islamique d'Iran, que se sont closes les soirées d'audition spirituelle à Alger, en marge du colloque international sur le soufisme, qui s'est tenu la semaine dernière à Tlemcen.
Ce fut au tour du groupe iranien, Vasel-e-soufian, venu pour la circonstance, de charmer un public profane, mais curieux de musique et de sonorités nouvelles. Le rideau se lève, laissant apparaître 9 musiciens, tous très jeunes, dont 3 jeunes filles. Quant aux instruments, ils sont inconnus du répertoire classique, hormis un violon ; le chef d'orchestre jouait sur une sorte de balalaïka, guitare courte et ventrue, “emmanchée d'un long cou”, en alternance avec une autre, plus petite. Les 5 bendir sont grands, transparents, et certains bordés de motifs argentés. Une clochette en argent et deux instruments métalliques, semblables à des castagnettes. Un violon traditionnel, comme une moulinette à légumes, dont le long manche supporte quelques cordes que fait miauler le même arc que celui du r'bab.
Une sorte de xylophone, où les cordes sont remplacées par des tubes creux que le musicien tapote à l'aide de 2 baguettes ; enfin, une percussion composée d'une sphère en terre cuite, creuse, parfaitement ronde. Une flûte en roseau et un petit tambour, posé au centre de la scène.
La phase d'imprégnation-admiration est interrompue par le grelot qui se met à tintinnabuler sous les coups espacés du musicien, la vibration du son émis par la clochette résonne longuement. Silence sépulcral dans la salle. Puis, les 2 bendir ouvrent le bal. La première chanson est interprétée par la soliste au centre ; le chœur, reprend le refrain : “ali - ali - ali”. l'une des choristes à une voix de soprano léger. “La flûte” de Mozart n'aurait aucun secret pour elle ; la soliste a une splendide voix basse, de forte amplitude, avec un beau timbre, très clair. La musique est saccadée et les gémissements du violon sont entrecoupés par les bruits sourds des bendir. Hélas, la méconnaissance de la langue perse laisse le public sur un goût d'inachevé…
Le second m'dih est une sorte de complainte semblable à un chant de deuil. Il est constitué d'un mouvement lent et triste ; les choristes reprennent, en toile de fond, un refrain composé uniquement de vocalises ; la soprano accroche l'aigu au sommet de la voûte céleste… La partition suivante laisse place aux instruments.
Un duo de bendir, agrémenté de percussions métalliques. Moment rare et privilégié que celui d'assister à un morceau de musique où seuls 2 bendir rivalisent d'adresse, de sonorités et de rythmes. Les vocalises du chœur, ainsi que le violon et le xylophone leur donnent la réplique ; magnifique interprétation, où la balalaïka a crépité de notes scintillantes et glissantes comme des perles d'eau.
Puis, la soliste entame un chant profond avec des modulations de voix et des trémolos qui expriment une grande émotion. S'ensuivent quelques airs, joués et chantés et dont les sonorités rappellent, parfois la musique orientale, souvent la musique turque. Gestuelle des jeunes jouant le bendir, qui hochent la tête de gauche à droite, dans une sorte de j'dib au ralenti, qui prépare la transe à venir…
Puis, le répertoire se diversifie ; que voilà un morceau endiablé, où les bendir bruissent et vibrent ! le violon et la balalaïka s'interpellent dans un morceau léger, saccadé et rythmé ; la soliste chante un poème qui exprime la joie, le bonheur ; les accents triomphants sont ceux de la célébration d'une victoire. Au fond de la scène, sur le rideau central, des derviches tourneurs miment le manège éternel et immuable des astres qui gravitent à l'unisson dans l'univers... le refrain repris par les choristes a les accents slaves des chœurs de l'armée rouge. Enfin, le concert se termine par un air gai, une chanson au mouvement très vif et très saccadé ; la balalaïka tinte avec les accents stridents du clavecin ; le tempo est celui d'une marche militaire ; le chœur se fait grave, et les bendir battent la mesure.
Les jeunes aux bendir dodelinent de la tête, yeux mi-clos, emportés par le son martial de cette marche. Puis, l'un des musiciens s'accroupit au centre de la scène près du tambour, s'empare des 2 baguettes et se lance dans un jeu de roulements à faire frémir l'assistance. les musiciens l'encerclent, debout, et lui donnent la réplique à l'aide des 5 bendir. Le tambour est au bord de la syncope et l'assistance subit un séisme de forte magnitude, lorsque, tout à coup, tous à l'unisson, d'un commun accord... s'arrêtent net ! Ce n'est que quelques secondes plus tard, que le public, se libérant du vertige et après s'être remis de ses émotions, applaudit.
Nora Sari


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