Le bilan de situation fait ressortir une nette progression de la tuberculose à l'ouest du pays. Pas moins de 1 415 cas ont été recensés. Plus que jamais, la tuberculose se trouve en progression constante pour les maladies à déclaration obligatoire fortement contagieuses alors qu'il y a plus de 10 ans, elle avait été pratiquement éradiquée ou, pour le moins, maîtrisée grâce aux programmes nationaux de prévention et de vaccination. Aujourd'hui, dans le bilan de la situation épidémiologique de la wilaya d'Oran, c'est cette grave pathologie qui arrive en tête avec pas moins de 1 415 cas recensés durant l'année 2005. Quand on sait que les systèmes de dépistage ne sont pas fiables complètement, on peut fort logiquement considérer que le nombre de tuberculeux est plus important que ce que peut indiquer ce bilan épidémiologique. Les causes de la recrudescence de la tuberculose, maladie de la pauvreté par excellence, sont bien connues : la misère, la promiscuité, la malnutrition, etc. L'actualité sanitaire de ce début d'année a encore, indirectement, mis en relief que la tuberculose était en progression. Ainsi, pour les deux fausses alertes à la grippe aviaire qui ont eu lieu à l'ouest du pays, quatre hommes adultes sont décédés, l'un à Oran et trois autres à Chlef. il s'est avéré en fait que ces personnes souffraient de tuberculose. Leur décès subit coïncidant avec l'alerte mondiale à la grippe aviaire avait fait craindre qu'ils avaient été porteurs du virus H5N1. Pour ce qui est de ces données épidémiologiques, l'un des bulletins d'information, édifié par la direction de la santé de la wilaya d'Oran, met en relief que de janvier à août 2005, la situation épidémiologique de la tuberculose faisait état d'un total de 620 cas de tuberculose pulmonaire et 315 de tuberculose extra pulmonaire. Mais, c'est surtout au niveau du secteur sanitaire ouest, où la wilaya compte cinq secteurs, que les cas sont les plus nombreux : 233 cas de tuberculose pulmonaire et 106 extra-pulmonaire. Or, c'est dans le secteur sanitaire ouest que se trouvent implantés la plupart des quartiers miséreux de la ville d'Oran, de gros bourgs totalement déstructurés souvent non viabilisés, à l'image de haï Bouamam, Nejma, etc., et où s'entassent des milliers de familles. Le chômage, la pauvreté, la délinquance, l'analphabétisme sont autant de maux qui rongent cette population issue de l'exode rural et sécuritaire. le secteur sanitaire d'Arzew n'est pas en reste, également, puisque le nombre de cas de tuberculose pulmonaire est de 97, et de l'extra-pulmonaire de 49. Mais pour ce qui est d'Arzew, dans ces cas précis, l'on peut considérer que les causes ont un lien avec le degré de pollution de l'atmosphère qui est provoquée par les rejets toxiques émanant de la zone pétrochimique d'Arzew. Les autres pathologies et maladies infectieuses que l'on retrouve dans ce bilan épidémiologique 2005 sont très révélatrices. en effet, les intoxications alimentaires collectives sont en seconde position avec 271 cas recensés, la méningite à liquide clair est troisième avec 166 cas alors que la méningite purulente reste, elle, bien plus grave — l'on a dénombré pas moins de 74 cas — pouvant même être mortelle. Une autre maladie beaucoup moins connue mais qui, d'année en année, progresse reste la fièvre boutonneuse méditerranéenne, qui est une infection cutanée provoquée par les puces des chiens et chats. C'est essentiellement durant la période estivale que les cas apparaissent et sont recensés au niveau du service infectieux du CHUO. Ainsi, 145 cas de cette pathologie ont été enregistrés toujours en 2005. Parmi les autres types de maladies, l'on retrouve 3 cas de fièvre typhoïde et 3 autres de rage humaine, ayant provoqué le décès des personnes mordues mais aussi 1 cas de paludisme. Ce type d'informations recueillies dans le bilan épidémiologique de la wilaya d'Oran restent très importantes pour l'évaluation, d'une part, de la politique ministérielle en matière de prévention et, d'autre part, du degré de son efficacité sur la santé des citoyens. la régression dans bien des domaines et secteurs est évidente aujourd'hui. F. BOUMEDIÈNE
