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De l'influence islamiste à l'accessoire vestimentaire
À ORAN
Publié dans Liberté le 01 - 03 - 2006

Rose, jaune, noir, multicolore ou bariolé… strict, rigide ou fantaisiste, accessoire vestimentaire féminin ou signe ostentatoire de conviction religieuse, le hidjab aujourd'hui décline sous toutes les formes et avec toutes les motivations les plus inimaginables.
Dans la rue, sur les lieux de travail, à l'université, elles sont de plus en plus nombreuses, ces femmes jeunes et moins jeunes, à s'en coiffer la tête, faisant fi de la perception que l'autre peut en avoir arrivant presque ainsi à en faire un simple accessoire vestimentaire. Les boutiques spécialisées dans les accessoires de ce type, hidjab, foulards, en coton, en soie, pour tous les jours, pour soirées dansantes, etc., sont de plus en plus nombreuses dans les rues les plus marchandes de la ville, ce qui est en soit déjà un signe. L'on est loin effectivement de la décennie noire où sous la menace et la pression des intégristes islamistes, des femmes se sont mises à porter le hidjab dans un rigorisme des plus terribles mais pour préserver leur vie, leur intégrité.
Aujourd'hui, le hidjab, c'est autant mille façons de le porter, que mille raisons ou convictions. À l'université, certes, il est frappant de voir qu'une majorité d'étudiantes porte le hidjab, le foulard. Parmi ces étudiantes, dont le port du hidjab est strict, vous reconnaissez immédiatement la marque des organisations estudiantines affiliées aux partis islamistes comme MSP, En Nahda… La conviction politique et religieuse ne fait aucun doute, les réunions dans les mosquées, dans les cités autour de causeries religieuses, n'ont jamais cessé.
Depuis peu, un phénomène réapparaît, celui des CD et autres tracts de propagande islamiste qui circulent normalement. Ces tracts sont même vendus à 10 DA en plein centre-ville. Comme à chaque fois, l'on y trouve des mises en garde contre le châtiment divin qui s'abattra sur tous ceux et toutes celles qui ne respectent pas les préceptes de l'Islam, et les jeunes filles sont plus particulièrement visées. À leur entrée à la fac, elles sont nombreuses à avoir opté pour le hidjab par peur de ce châtiment divin qui leur était promis, nous ont-elles dit. Sihem qui vient de quitter l'université et qui, elle aussi, s'est mise au hidjab, nous raconte qu'il y a deux ans, elle écoutait sur la chaîne Iqra les prêches de Amrou Khaled. Il sera à l'origine d'un véritable phénomène et aura une grande influence sur les étudiantes comme nous explique notre interlocutrice : “J'étudiais en pharmacie, depuis longtemps, on considère cette filière comme étant un milieu plutôt ouvert, libre, moderne. Avec Amrou Khaled des promotions entières se sont mises à porter le hidjab après l'avoir écouté. Toutes ne faisaient pas pour autant la prière.”
Contradiction qui prouve la complexité de ce que l'on peut appeler un phénomène. Le hidjab se porte certes chez les étudiantes, les jeunes filles, en général, mais elles n'ont surtout pas troqué leurs jeans moulants, leurs jupes fendues sur le côté, et c'est peut-être tant mieux.
Chez certaines, même le maquillage étincelant affiche des regards coquins. Ailleurs, nous sommes allés à la rencontre de lycéens à la sortie des cours à 12h. Une grappe de jeunes adolescentes, majoritairement recouvertes d'un foulard ou d'une écharpe, certaines ne laissant passer aucune mèche de cheveux, le portent avec des accessoires, des barrettes fantaisistes, d'autres nonchalamment rejeté sur les épaules, rigolent et plaisantent avec des camarades. Un peu à l'écart des regards, garçons et filles laissent s'exprimer les gestes d'affection qu'ils ont les uns pour les autres. Notre approche et nos questions les déroutent juste un instant puis ces lycéennes s'expliquent : “Je porte le hidjab depuis deux ans. La première fois c'était pendant le Ramadhan et ensuite je ne l'ai plus enlevé. Mes parents étaient contents, ils sont rassurés ainsi”, nous dit Ilhem, les yeux pétillants. Sa copine elle aussi explique : “Depuis que je porte le hidjab, je me sens plus respectée, on est moins embêtée dans la rue !”
Ce sont leurs camarades de classe qui à leur tour réagissent : “Vous savez les filles qui portent le hidjab, ne le font pas toutes par conviction, c'est surtout pour faire plaisir à la famille, au frère. D'ailleurs, regardez, il y en a qui s'habillent à la mode et portent des talons. Elles portent le hidjab pourtant !”
La pression sociale est effectivement bien réelle, mais avec tout ce qu'elle charrie comme hypocrisie, dans le comportement social des uns et des autres car ici, et souvent, le hidjab est présenté comme étant un symbole, un signe de “respectabilité” et donc un quitus même pour le mariage par les temps qui courent, l'âge du mariage pour les filles et les garçons ne cesse de reculer. On préfère jouer sur les apparences pour mieux cacher la réalité et la complexité des rapports entre hommes et femmes.
La tendance à porter le hidjab, qui a fait disparaître le bon vieux haïk de nos grands-mères, et qui se porte entre conviction et prétexte, fait surtout partie maintenant du vécu. Il traduit justement toutes les contradictions et influences politico-culturelles diverses que traverse la société algérienne.
F. BOUMEDIENE


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