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Les scénarios possibles pour la question sahraouie
À la veille de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
Publié dans Liberté le 24 - 04 - 2006

La récente publication du rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Sahara occidental ouvre la voie, à présent, à un certain nombre de scénarios quant aux décisions qui seront prises pour le règlement d'un dossier qui, au-delà des souffrances qu'il engendre aux peuples marocain et sahraoui, affecte depuis des décennies la croissance normale du Maghreb. Et c'est naturellement que les regards se tournent vers la prochaine réunion du Conseil de sécurité, prévue pour la fin du mois.
Pour des analystes au fait du dossier, plusieurs scénarios se posent à la veille de ce rendez-vous.
Le modèle habituel
L'une des hypothèses présentées est celle de l'adoption, par les membres de ce Conseil, d'une résolution avalisant comme de coutume les principaux points du rapport de Kofi Annan, à savoir la prorogation de six mois du mandat de la Minurso et l'appel insistant au Maroc et au Front Polisario pour entrer, dans les meilleurs délais, dans des pourparlers directs autour du “plan de paix pour un référendum d'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental” (plan Baker) en vue de trouver une solution négociée, en faisant référence à l'impasse actuelle. Dans ce cas de figure, aucune sanction ne serait versée au compte de l'occupant marocain. Mais, l'on pourrait exiger de Rabat la libération effective de tous les prisonniers sahraouis et le respect des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Il serait alors demandé à M. Annan de veiller, comme d'habitude, à l'application de telles recommandations.
Sauf cas contraire, ce scénario ne peut déboucher que sur la recherche d'une “troisième voie”, puisque le Maroc a renié ses engagements internationaux par rapport à la consultation référendaire et, pour passer le cap des législatives de 2007, il a sorti la carte de l'autonomie pour gagner encore du temps. Cette carte semble, d'après certaines analyses, convenir au secrétaire général de l'ONU particulièrement, allusion faite aux révélations (livre) de l'ex-chef des forces de maintien de la paix des Nations unies, confirmées pendant l'été 2004 par l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker. En d'autres termes, les six mois de prolongation seraient utilisés à bon escient par le Maroc, empressé à donner forme à son plan “définitif” d'autonomie, sur la base des propositions des partis politiques, des observations de la France, mais également des impératifs américains. Ce temps de répit permettrait en outre de mener d'autres activités comme, par exemple, la structuration du nouveau Conseil royal consultatif pour les “affaires sahariennes” (Corcas), composé actuellement de notables sahraouis ayant fait allégeance à la monarchie marocaine. D'ici à la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le Maroc se présenterait avec “une plate-forme de négociations” d'un plan Baker bis, avec bien sûr des “différences de fond”. Pour la première phase du plan, imposer l'intégration du Corcas dans la formation de l'Autorité sahraouie chargée de la gestion du territoire du Sahara occidental. Pour la seconde partie du plan, demander l'élargissement du corps électoral aux Marocains installés dans les territoires occupés de janvier 2000 à décembre 2005 ou 2006.
Si un tel scénario venait à se produire, cela voudrait dire que l'ONU s'était inscrite dans un processus de violation pure et simple dans la décolonisation du territoire non-autonome du Sahara.
Des négociations sous conditions
Dans la deuxième hypothèse, il est noté le refus du Polisario à entrer dans les négociations directes avec le Maroc, sans des “garanties clairement énoncées” cette fois par le Conseil de sécurité, se résumant au respect du plan Baker, c'est-à-dire sans reconnaissance ni entrée en scène, à aucun moment, des membres du Corcas dans la composition de l'Autorité sahraouie pendant l'application de la première partie du plan.
D'une manière ou d'une autre, le plan Baker destiné au “peuple du Sahara Occidental” et non plus au peuple sahraoui, appellerait à l'actualisation du corps électoral devant prendre part au référendum d'ici cinq ans, 6 ans ou peut-être plus, et risquerait de projeter la région dans de grandes incertitudes.
Le retour à la légitimité internationale
À moins évidemment, et c'est là le troisième scénario, que la Rasd et le Front Polisario cesseraient de tourner en rond, en revenant à la lutte armée, légitimée notamment par l'objectif d'autodétermination et d'indépendance, ainsi que par la Déclaration de l'ONU en faveur des peuples coloniaux et colonisés et l'avis consultatif de la Cour internationale de justice.
Le rejet du plan Baker par le Maroc
Dans une nouvelle hypothèse, il n'est pas exclu que le Maroc maintienne son rejet du plan Baker, quoique la création du Corcas et la désignation, par Mohammed VI, de trois émissaires marocains, proches du lobby juif, chargés de convaincre la communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis, du bien-fondé de la position de Rabat au Sahara Occidental, tendent à prouver le contraire.
Il est à noter que ces derniers temps, des observateurs ont attiré l'attention sur l'apparition de “nouveaux facteurs importants” qui auraient précipité les choses au Maroc. Ils citent pour exemple la naissance de la résistance populaire dans les territoires sahraouis sous occupation, à laquelle se serait greffer “la nouvelle approche régionale” des puissances occidentales, de la France mais surtout des Etats-Unis. Selon eux, les puissances sont conscientes aujourd'hui de l'enjeu de “la géoéconomique”, qui les pousse à porter leur choix sur le nouveau “partenaire stratégique” qui n'est autre que l'Algérie. L'on saisit peut-être mieux maintenant les raisons de la polémique malsaine, aux relents électoralistes, engagée surtout par la droite française autour de la (ré)hospitalisation récente du président algérien à Paris, après l'ajournement de la signature du traité d'amitié algéro-français.
Parmi les autres facteurs, les analystes ont mis en avant “l'approche sécuritaire américaine” impliquant dès le départ les deux Etats que sont le Maroc et l'Algérie, en rappelant que la balance pèse du côté de l'Algérie, d'autant que le dossier du terrorisme est derrière elle, alors que la crise au royaume chérifien ne fait que commencer. Enfin, le dernier facteur énuméré par ces observateurs est un facteur interne au Maroc et concernerait “le repositionnement des forces politiques marocaines” avec l'arrivée du jeune roi au trône. Le royaume est, d'après eux, devant deux choix : opter pour le choix démocratique ou “l'alliance Makhzen-islamisme”. Si tel est le cas, il s'agirait de choix très difficiles dans ce patchwork où, à l'exception du consensus autour de la question sahraouie, il est impossible pour les partis politiques marocains, démocrates, nationalistes-conservateurs et islamistes de trouver un consensus politique et économique.
Une énigme appelée Driss Basri
Cela peut expliquer d'une certaine façon les nombreux signaux d'alerte lancés par l'ancien confident et exécutant de Hassan II. Driss Basri, le représentant du Maroc dans les accords tripartites de Madrid de novembre 1975, qui avaient scellé le partage du territoire sahraoui entre Rabat et Nouakchott, ne cesse, en effet, de s'opposer à l'autonomie du Sahara occidental qui, à défaut d'être une alternative inapplicable, est source d'incertitudes et de désordre.
On est tenté de dire que l'ex-ministre de l'Intérieur est peut-être laissé en réserve, essentiellement dans le cas de figure d'un nouveau partage de l'ancienne colonie espagnole, si ce n'est alors dans celui de l'organisation d'un référendum qui devrait confirmer “la marocanité” du territoire sahraoui, comme prévu du temps du roi-père.
En conclusion, on ne peut faire abstraction du parti pris français vis-à-vis du dossier sahraoui. Mais qu'en est-il au juste des Américains qui ont montré, depuis 2005, un regain d'intérêt manifeste pour le règlement de la question du Sahara Occidental, en conformité avec la légalité internationale ? Il est presque certain que les Etats-Unis appuieront le plan Baker. Mais, accepteront-ils son réaménagement ? Telle est la grande question posée aujourd'hui. On comprend aisément l'inquiétude des membres du Sénat américain qui ont interpellé récemment la secrétaire d'Etat, Mme Rice, sur “l'autodétermination du peuple sahraoui” tel que dicté par les cas de “décolonisation”.
Hafida Ameyar


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