Plus de 44 ans après l'indépendance, seize familles de la commune de Berrahal, 30 kilomètres à l'ouest de Annaba, ne sont pas encore alimentées en énergie électrique. Ces habitants du quartier Aïn-Chouga II, situé à 3 kilomètres à la sortie de Berrahal sur l'autoroute menant vers Annaba, vivent ainsi dans l'obscurité. Ces malheureuses familles, le moins que l'on puisse dire “des sinistrées du IIIe millénaire” dont les maisons sont situées à proximité du chemin de fer, à quelques mètres seulement de la RN44, n'ont pas cessé depuis des années de crier à qui veut les entendre leur amertume. “Nous avons frappé à toutes les portes. mais en vain”, dira un grand-père. Pourtant, a-t-il signalé avec regret, “à quelques mètres seulement de nos maisons, des entreprises de production et une pompe à essence sont en activité depuis des années. Nous n'avons pas cessé, depuis plus de vingt ans, de saisir les différents responsables, aussi bien, les autorités locales et les élus que ceux de la Sonelgaz et de l'industrie et des mines. Mais, depuis nous sommes ballottés de Charybde en Scylla”, indiquent d'autres pères de famille, qui ne savent plus à quel saint se vouer. En hiver, les alentours immédiats de ces habitations sont dans une obscurité totale. “Les gens ici ne s'aventurent jamais la nuit, surtout durant la période hivernale, même pour une urgence médicale, tant les lieux sont investis par des meutes de sangliers qui sont attirées par les décharges”, s'indignent-ils En attendant une solution urgente, ces familles sinistrées, qui souffrent également de l'absence du réseau d'AEP et encore moins de celui de l'assainissement, semblent vivre dans une autre ère, celle des cavernes. B. BADIS
