Cette “gifle”, qualificatif utilisé par la presse marocaine, constitue un sérieux revers pour le royaume chérifien, lequel ne s'attendait pas à cette volte-face des USA. Thomas Riley, l'ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, a brutalement ramené le Makhzen à la triste réalité en faisant deux annonces fracassantes sur des sujets hypersensibles dans le royaume. Certes, allié de longue date de Rabat, Washington n'a néanmoins pas hésité cette fois à mettre les choses au point dès qu'il s'est agi de la sécurité de ses ressortissants et de ses intérêts. Connu pour être un proche de George Bush, et le principal coordinateur de la politique US dans la région, le diplomate américain n'a pas mis de gants pour faire comprendre aux Marocains que l'insécurité a gagné leur pays, d'où sa décision de les envoyer chercher leurs visas d'entrée aux Etats-Unis “chez les pays voisins”. Cette “gifle”, qualificatif utilisé par la presse marocaine, constitue un sérieux revers pour le royaume chérifien, lequel ne s'attendait pas à cette volte-face des USA. En effet, on est loin de 1994 lorsque Rabat se targuait d'être le lieu le plus sûr du Maghreb, allusion faite à ce qui se passait en Algérie qui traversait des moments difficiles. Aujourd'hui, la peur a changé de camp, et Washington l'a clairement signifié à son “allié”. Les échecs se suivent et se ressemblent pour la diplomatie marocaine, incapable de convaincre de ses positions sur le conflit du Sahara occidental, comme le démontre la fin de non-recevoir du Conseil de sécurité de l'ONU qui a prié Rabat de prendre langue avec le Front Polisario afin de négocier une solution assurant “l'autodétermination du peuple sahraoui”. À ce coup dur est venue se greffer l'autre annonce de Thomas Riley, relative à la non-participation à ces négociations du Conseil royal consultatif pour les affaires sahraouies (Corcas), inventé par les conseillers du roi Mohammed VI dans l'espoir de remettre en cause la légitimité du Front Polisario, unique représentant du peuple sahraoui et reconnu en tant que tel sur la scène internationale. En fin de compte, le soutien du lobby juif américain et la coûteuse campagne diplomatique à travers le monde n'ont été d'aucune utilité pour le Makhzen, qui subit maintenant les contrecoups d'une politique basée sur le mensonge et ignorant la réalité sociale du peuple marocain. K. A.