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Yacine, Chahinez, Walid, Sahar… le drame des enfants kidnappés
Enquête sur le phénomène du rapt
Publié dans Liberté le 20 - 08 - 2007

La police a révélé l'existence de 61 cas de kidnapping dont 7 enfants assassinés par leurs ravisseurs durant les cinq premiers mois de l'année 2007. La gendarmerie a enregistré, pour la même période, 18 cas d'enlèvement de mineurs. Le phéno-mène qui risque de prendre de l'ampleur inquiète, aujourd'hui, les services de sécurité. Si le nombre d'affaires traitées ne reflète pas encore la réalité de la situation, il n'en demeure pas moins que la société est interpellée sur son rôle dans le règlement de ces nouveaux fléaux.
Attentats, vols, agressions, trafic de drogue et détournements de fonds. À tous ces phénomènes vient se greffer une autre forme de criminalité : le kidnapping et la pédophilie. Les auteurs de cette nouvelle forme de criminalité, que l'on dit étrangère à la société algérienne, continuent à semer la psychose dans le pays. Profitant de la situation “post-terrorisme”, les ravisseurs font de ces enlèvements un “métier”. Il ne se passe pas un mois sans qu'un cas d'enlèvement soit signalé. Durant cet été, l'Algérie a été hantée par l'histoire du petit Yacine, âgé d'à peine quatre ans, victime d'enlèvement, et de la petite Sahar, 9 ans, morte après avoir subi les pires sévices corporels infligés par sa propre mère et été la proie d'abus sexuels de son compagnon. Les chiffres sont alarmants. Le dernier bilan, rendu public par la gendarmerie et la police, atteste de la gravité de la situation.
À ce propos, Ali Tounsi, directeur de la Sûreté nationale, a reconnu en juin dernier que le problème du kidnapping a augmenté ces deux dernières années, tout en précisant que le taux des crimes enregistrés est extrêmement élevé. Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a estimé, pour sa part, que les services de sécurité n'étaient pas préparés au crime organisé, notamment le kidnapping, du fait de leur plein engagement durant les années 1990 contre la violence islamiste.
Concernant les enlèvements, on apprend qu'il y a deux catégories : ceux qui sont liés au terrorisme et ceux relevant des affaires pénales.
Pour ce qui est de la première catégorie, les enlèvements commis ces dernières années ont visé, entre autres, des commerçants et des entrepreneurs, la plupart de ces actes sont l'œuvre de groupes terroristes armés. On apprend aussi que près de 87 affaires de kidnapping ont été enregistrées entre les mois de mars 2006 et avril 2007 dans les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira, soit une moyenne de 5 kidnappings par mois. Plus de 50 milliards de centimes auraient été extirpés aux familles des victimes durant cette même période, soit 2,5 milliards/mois. Selon les mêmes sources, le kidnapping est devenu aussi un fonds de commerce pour certains bandits et criminels qui n'hésitent pas à se faire passer pour des groupes de l'ex-GSPC et demander des rançons. À noter que près de 30% des kidnappings ne sont pas signalés à la police. Si on ajoute l'argent des 30% de ces kidnappings, la somme perçue mensuellement par les groupes terroristes, grâce à ces actions, avoisine les 4 milliards de centimes.
Pour ce qui est des affaires pénales, c'est au niveau de la police judiciaire et de la gendarmerie que nous avons récolté ces chiffres.
Des statistiques effarantes
Chahinez, Walid, Ameur, Yacine, Sahar… Des noms d'enfants âgés de 14, 12, 11, 4 et 9 ans, dont le tragique sort a marqué l'opinion publique. Victimes d'enlèvement, Chahinez, Walid et Ameur ont été tués par leurs ravisseurs, alors que Sahar a succombé à ses blessures. L'affaire de Sahar est actuellement en justice. Quant aux résultats du rapport du médecin légiste chargé de l'enquête du petit Yacine, ils sont toujours inconnus. Les tragédies douloureuses, comme celles vécues par les familles de ces enfants, ne sont pas isolées et ont tendance à connaître, chaque année, une hausse. Les services de police concernés par le phénomène préfèrent parler de disparition “à caractère inquiétant” au lieu d'utiliser le terme de kidnapping et “détournement d'enfants à des fins sexuelles” pour les enlèvements suivis d'abus sexuels.
Les statistiques de la Sûreté nationale font état de 180 cas de disparition d'enfants durant les cinq premiers mois de l'année 2007. Parmi ces cas, 73 sont concernés par une cessation de recherche. Mme Messaoudène, commissaire au niveau de la direction générale de la Sûreté nationale, explique qu'il s'agit souvent de fugues plutôt que de disparitions. “C'est la période qui suit les résultats scolaires qui est la plus propice à ce phénomène. Lorsque les élèves se rendent compte qu'ils ont eu de mauvais résultats, ils décident de fuguer le temps que leurs parents s'inquiètent pour eux et oublient leur échec”, explique-t-elle. Pour ce qui est des enlèvements d'enfants, note l'officier, les services de police ont enregistré, durant les cinq premiers mois de l'année en cours, 61 cas d'enlèvement, à M'sila, Sétif, Jijel et Ouargla, dont 7 enfants ont été, malheureusement, tués par leurs ravisseurs.
Alger bat le record de criminalité. Elle vient en tête de la liste, suivie de Annaba et d'Oran en troisième position. La Gendarmerie nationale a enregistré, pour sa part, 56 cas d'enlèvement dont 18 de mineurs ; 66 personnes ont été écrouées dont 5 libérées.
Mme Messaoudène affirme que le nombre d'affaires ne représente pas la réalité
Les nouvelles statistiques révèlent une augmentation assez sensible. Cependant, cette fluctuation ne rassure guère les représentants des services de sécurité.
Mme Messaoudène, qui redoute la survenue de nouvelles formes de criminalité sexuelle sur les enfants et les adolescents, pense également au tourisme sexuel et à la cyber-pornographie.
Mais actuellement, ces deux phénomènes n'existent pas encore dans notre pays, le plus gros de son travail consiste en le traitement des abus traditionnels. Comme le reste des intervenants dans la prise en charge des sévices sexuels sur mineurs, la commissaire est convaincue que le nombre d'affaires qui atterrissent sur son bureau ne représente pas la réalité. “Les victimes révèlent rarement ce qui leur est arrivé. Et puis, souvent, leurs parents leur interdisent d'en parler, surtout quand le coupable est un membre de la famille”, note-t-elle. Le silence imposé constitue, aux yeux de cette responsable du bureau de la protection des enfants et de la lutte contre la délinquance, un danger sérieux pour la santé mentale des victimes. “Des études sérieuses montrent que la plupart d'entre eux deviennent à leur tour des délinquants sexuels ou dans le cas des garçons des homosexuels passifs”, fait-elle observer.
N. A.
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