Pour l'attaquant de l'ASO Chlef, Daoud Bouabdallah, c'est d'ores et déjà la fin de saison. Prématurément, non pas en raison d'une quelconque blessure grave, suspension ou autre démêlé avec le staff technique ou dirigeant, mais plutôt par crainte pour son intégrité physique ou celle de sa petite famille. “Sincèrement, je n'en peux plus. À l'heure où je vous parle (NDLR, hier à la mi-journée), il m'est impossible de continuer à vivre, encore moins à jouer à Chlef dans la mesure où, plus que toute autre chose, c'est ma vie qui est désormais en danger”, confiait hier à Liberté un Daoud Bouabdallah très marqué par “l'enchaînement à une vitesse grand V de l'acharnement des supporters de l'ASO” contre sa personne qui a atteint, hier, des proportions alarmantes et dangereuses à la fois étant donné que le joueur a été destinataire de menaces de mort. “Des supporters surexcités ont cherché après moi au cercle du club et ont affirmé que si par malheur je venais à croiser leur chemein en ville, ils me massacreraient et détruiraient mon véhicule. C'est pour cette raison que je ne me suis pas entraîné et que je ne m'entraînerai plus”, indiquera Daoud Bouabdallah, qui est resté cloîtré dans le logement que le club chélifien a mis à sa disposition. “Cela a commencé, relatera l'attaquant, au lendemain de l'annonce de mon indisponibilité pour le match de coupe face au Mouloudia d'Oran en raison de mon état de santé qui s'est détérioré. Dès lors, certaines parties malintentionnées ont tout fait pour faire croire aux supporters et proches du club que ma défection est due à un simulacre de ma part, et rien d'autre, afin de ne pas affronter mon ancienne formation. Or, c'est bien le club qui m'a orienté vers le médecin qui m'a ausculté et qui m'a prescrit un repos forcé et un lot de médicaments. Les dirigeants et l'entraîneur Rachid Belhout peuvent en témoigner, étant donné qu'ils ont eu accès aux documents, certificats médicaux et ordonnances, confirmant mon état de santé. Je suis d'ailleurs disposé à vous fournir ces documents pour qu'ils soient publiés afin de dénoncer cette calomnieuse campagne et prouver, par ricochet, ma bonne foi. Je ne suis ni un tricheur ni un joueur malhonnête pour simuler une blessure afin de ne pas affronter le MCO. Ceux qui ont fomenté cette histoire pour monter les supporters contre moi oublient peut-être que lors de la phase aller, alors que j'étais signataire au Widad de Tlemcen, j'ai joué à 100% contre le MCO dans un derby beaucoup plus important pour les supporters du Mouloudia .” Résolu à “quitter l'ASO Chlef et à ne plus y remettre les pieds”, l'ancien buteur des Hamraoua attend d'ailleurs le retour de Belgique de l'entraîneur Rachid Belhout, prévu pour aujourd'hui, pour lui faire part de sa décision. L'enfant de Aïn Témouchent a, cela dit, déjà pris attache avec son président, via le secrétaire général du club, pour “essayer de trouver une solution à ce problème sous la forme d'une séparation à l'amiable”. “J'attends vraiment de parler avec El Hadj (NDLR, Abdelkrim Medouar). J'ai d'ailleurs demandé au secrétaire du club de bien vouloir me programmer un rendez-vous dans les plus brefs délais avec le président afin de lui exposer mon cas, mais surtout de lui formuler mon souhait de voir mon contrat qui expire en juin 2009, soit résilié tout de suite. Cette décision est mûrement réfléchie et j'espère que Medouar me comprendra et se montrera compréhensif, car je ne peux plus évoluer dans un environnement où je ne me sens plus en sécurité.” A. Karim