“La prise en charge des toxicomanes”, tel est le thème d'un séminaire de formation dispensé depuis avant-hier à l'ITSP d'Oran à l'attention du personnel médical, médecins généralistes, psychologues, infirmiers de l'ouest du pays appelés à travailler en relation avec les toxicomanes. Ce séminaire de formation est né de la coopération entre l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et plusieurs organes internationaux de coopération comme le Groupe de coopération Pompidou, le Réseau méditerranéen de coopération sur les drogues et les addictions créé en 2006 appelé réseau Med Net dont l'Algérie est l'un des membres fondateurs et où figure d'autres pays du pourtour de la Méditerranée. C'est l'Officie national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) qui est en fait l'interface algérienne dans l'élaboration du programme de coopération. Parmi les actions retenues et proposées par l'Algérie, figurent ces cycles de formation destinés aux personnels de la santé, mais également un prochain séminaire de formation qui aura lieu du 2 au 4 décembre prochain à Alger. Ce séminaire destiné cette fois-ci aux agents des douanes, de la police et de la gendarmerie portera sur “la détection des drogues de synthèse”, explique M. Abdel Nouri représentant de l'Onlcdt. “Les drogues de synthèses font des ravages dans les pays occidentaux, ça n'est pas un problème en Algérie mais nos services de lutte n'ont pas de connaissance dans ce domaine et il faut donc se préparer...” Et de poursuivre : “La formation aura deux volets, initiation et vulgarisation, pour le personnel de terrain et le deuxième volet pour les analystes des laboratoires.” Notre interlocuteur soulignera encore l'aspect très nocif de ces drogues de synthèse et l'importance qu'il y a, pour l'Algérie, d'apprendre à détecter et repérer les produits “précurseurs”. Ces produits servent à la fabrication de ces drogues, expliquera Mme Florence Mabileau Whomsley, représentante du Groupe Pompidou.L'autre action née de cette multi-coopération est la réalisation d'une grande enquête de population entamée en janvier 2007 par le Cnepad, avec l'appui d'experts internationaux et à la demande algérienne. Cette enquête, qui a touché 20 000 foyers, permettra de mesurer l'usage des drogues en Algérie. Les résultats de l'enquête devraient être rendus publics en 2009 et serviront de base pour la mise en place de la nouvelle stratégie de lutte contre la drogue et la toxicomanie dans notre pays. En terme de chiffres, le représentant de l'ONLDT a avancé que les saisies de cannabis avait progressé de 65% entre 2005 et 2007, et celles des drogues dures avaient augmenté de 183%. L'ouest du pays restant la région la plus touchée puisque 48% des saisies y sont effectuées. Mais ce qui inquiète le plus les autorités ce ne sont pas les 12 ha de cannabis découverts à Adrar mais l'apparition de la culture de pavot avec la découverte en 2007 de 80 000 plants. F. BOUMEDIENE