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L'utilité du souk hebdomadaire anime les débats
à la veille de la saison estivale à collo
Publié dans Liberté le 25 - 05 - 2008

Depuis 1999, date de la relance de l'activité touristique dans la région de Collo, la veille de chaque saison estivale, la question du souk hebdomadaire de Collo s'invite dans les discussions quotidiennes aussi bien des habitants que des responsables de la collectivité.
Le souk hebdomadaire de Collo, appelé Lakhmis par référence à la journée de jeudi durant laquelle il se tient, ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des ans. Durant la décennie 2000, en cours, il a pris une dimension régionale devenant un véritable pôle de négoces. On y vient de toutes les localités poches et même des grandes agglomérations telles que Skikda et Constantine pour y faire ses courses. Souk Lakhmis est un véritable bazar à ciel ouvert qui se tient au pied de mont de Dambo surplombé par le pic de Sidi Achour qui abrite le mausolée du saint du même nom, patron de la ville de Collo et ancêtre de la tribu berbère des Achach. Tel un propriétaire des lieux, le salih veille sur le souk lui apportant bénédiction et “aatba” (une sorte de good will). Actuellement, le souk commence à l'entrée du stade Saouli-Bachir, longeant les deux parallèles, l'avenue Rouibah-Tahar et le boulevard Hocine-Bechikhi (front de mer). Il traverse le centre de la cité Chetti pour prendre fin, plus au sud, au niveau de la rue de la Palestine. On y trouve de tout. On commence par le pavillon des fruits et légumes qui occupe aujourd'hui tout le stade Saouli, puis celui des herbes médicinales, des épices et des détergents, celui des effets vestimentaires locales et de la friperie, celui des effets vestimentaires d'importation pour jeunes banchés et, enfin, celui de la quincaillerie.
Côté prix, comme tous les souks drainant vendeurs venus de tout le nord constantinois, la mercuriale est des plus abordables, concurrence et nature du commerce ambulant obligent. Même constat pour la qualité où le client trouve aux meilleurs prix des fruits et légumes bio du pays profond. Cette année, comme les fois précédentes, à l'approche de la saison estivale, l'opportunité de la tenue du souk, plus particulièrement sa localisation géographique longeant la Baie des jeunes filles, fait la une de l'actualité locale. Pour les uns, la présence d'une telle activité, avec le vacarme de “bazar” qui l'accompagne, à côté d'une plage donne une image hideuse de la cité qu'il faut cacher de la vue des touristes et estivants en la délocalisant à l'intérieur de la ville, soit plus au sud. D'ailleurs, depuis des années, les autorités locales recourent à cette démarche chaque été. Transformant de facto les cités Boulakhssaim et Boudellioua et l'ex-Bata en véritables dépotoirs et coupe-gorges.
Pour d'autres, Lakhmis de Collo, comme tout souk, est le cœur même d'une ville touristique. “Cacher le souk du regards des touristes est une aberration car c'est le must à offrir aux visiteurs”, explique un hôtelier. Un jeune universitaire, habitué aux voyages, va plus loin en faisant remarquer qu'on voit mal Tunis sans son souk de Zanket Labhar, Istanbul sans son bazar, Marrakech sans souk de Djamaâ Lefna et même Alger sans Bab Azzoun ou Constantine sans sa Souika et Sidi Djeliss. “En Tunisie, on a même créé du néant une médina bazar à Hammamet Yasmine juste pour offrir aux touristes leur souk et donner de la vie à l'activité mais, ici, on pense que le souk tue le tourisme, ce qui est normal quand on connaît le déficit qu'on enregistre en matière de culture touristique”, continue notre jeune routard.
Pour un employé de l'hôtel Bougaroun, situé en plein périmètre du souk, “tous les touristes occidentaux qui ont visité Collo, quand ils sont bien conseillés par leur agent de voyages, ne ratent jamais une ballade d'une demi-journée dans le souk. Leur satisfaction est égale à celle tirée de la visite de Tamanart ou des criques de Beni Saïd”. En effet, comme ailleurs, le souk est une curiosité touristique par excellence. Il faut juste assurer une bonne organisation.
L'autre thème de débat est la dimension marchande de Lahkmis. Deux autres versions sont avancées par deux tendances. Pour l'une le souk abrite un commerce de gros permettant de faire des gains sur les coûts des approvisionnements pour les petits commerçants de Collo qui ne sont pas obligés de faire des déplacements jusqu'à Skikda, Constantine ou Annaba.
L'autre tendance y voit un concurrent déloyal des commerces de détail de la région au point de les asphyxier. Les consommateurs, eux, ne peuvent que se réjouir d'un tel environnement concurrentiel !
Même les caisses de la commune trouvent leur compte. En effet, Lakhmis représente une valeur économique sûre pour la collectivité. Sa rente est la plus importante recette directe de cession du patrimoine de la commune. C'est pourquoi, des colliotes ne cessent d'appeler les décideurs locaux à bien ficeler leurs copies avant de prendre une quelconque décision concernant la gestion de ce dossier sensible.
Collo doit réglementer son marché hebdomadaire, certes, mais personne n'a le droit de stopper l'élan qu'il ne cesse de prendre depuis près de 10 ans déjà. Il y va de toute l'économie locale. Le jour de souk est un jour de pèlerinage vers la ville de Collo. On y vient de tout le massif faisant travailler restaurants, cafés, boulangeries et moyens de transport, pour ne citer que ces activités. À cela s'ajoute la magie de Lakhmis, soit le brouhaha, les odeurs des épices, des produits de l'artisanat à même l'asphalte…
Pour rappel Lakhmis a pris la relève de “Souk El Ben” qui se tenait chaque vendredi du côté de Bir El-Kaïd. À l'époque, au même moment, le fameux diwan essalihin, activité culturelle par excellence, se tenait sur la place publique de la ville. Ce diwan a continué à se tenir jusqu'aux années 1980. Autour des deux troubadours, non voyants de leur état, à l'accent m'hennaoui, se forme une halqa au milieu de la place. Entre deux salve de bendir Aïssa raconte une histoire tirée des Mille et Une Nuits. Entre deux halqa Bouguerra, son compagnon, récolte les dons. Bouguerra n'est plus de ce monde et Aïssa vit toujours dans la localité de Ahmed-Salem, à 19 km de Collo. Leur refrain, “Ya diwan essalhin ya diwan essalhin ala rabi metaawlin” appartient, comme Lakhmis, depuis toujours, à l'imaginaire collectif de Collo. Un hiatus à protéger.
Mourad KEZZAR


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