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“Il y a des harkis à l'ONM !”
Mustapha Bouguebba, chef de file des moudjahidine dissidants, accuse
Publié dans Liberté le 21 - 05 - 2003

Le nombre d'attestations communales a augmenté d'une façon hallucinante ; des responsables intronisés à la tête de la puissante organisation auraient un passé de “capitulards”.
Mustapha Bouguebba, figure connue du milieu des moudjahidine, président d'une association qui milite pour la réhabilitation des “vrais maquisards” et leur rétablissement dans leurs droits, a rencontré hier les journalistes à la Maison de la presse dans une énième tentative d'attirer l'attention de l'opinion sur la scabreuse affaire des faux moudjahidine. “Je le dis et le répète : 80% des membres de l'ONM sont de faux moudjahidine !” martèle-t-il. Le chef de file des dissidents de ladite organisation va plus loin encore en déclarant, péremptoire : “La maffia politico-financière a gangrené l'ONM. La corruption a atteint tout le monde, du ministre [des Moudjahidine, ndlr] au dernier président de kasma ! Ils ont mis tout le monde dans leur sac pour faire taire toute voix discordante. Ils ont acheté les walis, les chefs de daïra et tous les responsables, à tous les échelons ! Pour cela, ils ne lésinent pas sur les moyens : logements, voitures, lots de terrain, terres agricoles, promotions, tout est bon pour les gagner à leur cause. Ils veulent domestiquer tout le monde. Et gare aux réfractaires. Ceux-là sont persécutés. C'est la politique de la carotte et du bâton, atarghib oua tarhib.”
M. Bouguebba affirme qu'il a lui-même été “approché” pour le faire taire : “On a essayé de m'enrôler”, a-t-il confié à la presse. A l'appui de ses accusations, le conférencier a avancé un certain nombre d'indices, et a brandi un certain nombre de documents pour donner du crédit à ses allégations. “Le nombre d'attestations communales a augmenté d'une façon hallucinante, sans faits d'armes établis. Pourtant, le jihad a ses critères. N'est pas moudjahid qui veut !” argue-t-il. Reprenant un chiffre donné par le commandant Lakhdar Bouragâa à propos de la seule wilaya VI (l' Algérois), il dira : “Le commandant Bouragâa affirme qu'en 1962, il avait communiqué une liste de 3 000 maquisards portés sur les effectifs de la wilaya IV qui s'étalait, pourtant, de Chlef jusqu'à la Kabylie. Aujourd'hui, la wilaya d'Alger à elle seule se prévaut d'une liste de 30 000 moudjahids ! D'où est-ce qu'ils sont sortis ?!” M. Bouguebba soutient qu'il y a eu, depuis l'indépendance, deux moments qui ont vu le fichier des moudjahidine se gonfler : “Aux premières années de l'Indépendance, les moudjahidine se déclaraient car, à l'époque, l'attestation communale était exigée pour avoir un emploi. Ensuite, la deuxième vague des moudjahidine qui se sont déclarés a eu lieu vers 1978, car il avait été institué un rappel au profit des personnes ayant participé à la guerre de Libération. Aussi, pour toucher leur dû, ceux qui ne s'étaient pas déclarés auparavant, trouvaient là le motif de le faire. Mais, que des gens viennent dans les années 1990 et 2000 déclarer qu'ils sont Moudjahids, je me demande pourquoi auraient-ils attendu tout ce temps pour le faire ?!” interroge le conférencier.
M. Bouguebba n'hésite pas à balancer des cas concrets de “moudjahidine taïwan” qui n'ont fait de guerre que contre des moulins à vent, et qui se sont retrouvés auréolés du titre prestigieux de “fellaga”. “J'avais déjà accusé publiquement un haut responsable de l'ONM d'être un faux maquisard. C'est un capitulard. Il s'est rendu à l'armée française en 1957. Celui qui se rend est pire qu'un harki. Un harki affiche ses couleurs depuis le début et vous savez à quoi vous en tenir avec lui. Celui qui se rend, emporte avec lui des informations et les livre à l'ennemi”, lâche Bouguebba en citant nommément ledit responsable. Il évoque, par ailleurs, la cas d'une tête de liste aux élections municipales du 24 avril 1959. “Or, le FLN, à l'époque, avait formellement interdit aux Algériens de voter. Que dire alors de ceux qui ont participé à ces élections ?!” Dans la foulée, il cite des gens qui touchent une pension régulière de leurs anciens employés de la “métropole”, “ce qui prouve que ces retraités étaient dans quelque usine en France et voilà qu'ils se découvrent un glorieux passé de maquisards. Je précise que ce sont des gens qui ne sont guère reconnus par la Fédération de France du FLN”, dit Bouguebba.
Les cas se succèdent et témoignent tous de l'existence d'un réseau organisé qui a fait main basse sur un filon en or : la légitimité historique, et son corollaire (illégitime), la rente sous toutes ses formes. “Si le trafic était de l'ordre de 5 à 10%, ça aurait été acceptable. Mais là, la proportion est effarante. Le commandant Bouragâa parle de 90% de moudjahidine taïwan. Cela signifie une seule chose : on a voulu noyauter l'ONM avec des tartuffes pour mettre les vrais moudjahid sur la touche, et pouvoir ainsi faire de l'Algérie ce qu'ils veulent ! Voilà la sorte de gens qui ont poussé des jeunes à se plier devant Chirac lors de sa visite du 15 mars, pour quémander le visa !”
M. Bouguebba milite depuis trois ans maintenant pour se faire entendre. Devant le silence de plomb des premiers responsables de l'ONM et du ministère des Moudjahidine, il a déposé plainte contre ces deux institutions. Par ailleurs, une correspondance a été adressée à la présidence de la République, dont copies à l'APN et au Sénat, de même que tous les groupes parlementaires, dans l'espoir de les faire réagir. Pour ce qui est de Mohamed-Chérif Abbès, l'homme le plus éclaboussé par cette affaire, silence radio.
Mustapha Bouguebba soutient de la façon la plus formelle que le dossier des faux moudjahidine est pris en charge par la présidence. “Le 1er septembre 2002, j'ai eu une réunion de travail à la villa Boumaâraf avec le chef de la IVe Région militaire, le général S'hab. Je ne pense pas que ce général ait agi de lui-même, sans une instruction de la présidence de la République”, a-t-il dit. Suite à cette réunion, le 18 septembre, une rencontre a eu lieu entre Bouguebba et Mohamed-Chérif Abbès. Deux mois après ce tête-à-tête, le dossier était toujours en suspens, affirme le conférencier, et aucune mesure concrète n'a été prise. Et Bouguebba de charger de nouveau celui qu'il tient pour le premier responsable de cette machination : “Figurez-vous que 1 000 faux moudjahidine ont été découverts dans le fichier central du ministère. Quand l'affaire a éclaté, Mohamed-Chérif Abbès a viré 47 fonctionnaires du ministère à titre de sanction. Là où le bât blesse, c'est que, à aucun moment, le ministre n'a présenté ces individus devant le parquet. C'est sans doute par crainte qu'ils fassent des révélations compromettantes.”
Au jour d'aujourd'hui, l'affaire peut connaître de houleux rebondissements.
M. Bouguebba est catégorique : “J'ai maintes fois provoqué Chérif-Abbès pour une confrontation médiatique, il a fait la sourde oreille,” en disant : “khallihoum hatta yaâiaou.” “Si l'affaire traîne encore, je ferai ce que jusqu'à présent je me suis refusé à faire, c'est-à-dire partir à l'étranger et tout déballer dans un livre à scandale, au détriment de l'image de mon pays !”
M. B.


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