Joueurs et encadrement sont tous là. Ils sont prêts pour le coup d'envoi de la rencontre Maroc – Algérie qui aura lieu à Marrakech, «la perle du sud marocain», ville aux 1 070 000 habitants et aux couleurs des deux pays pour la circonstance. La fête aura lieu dans ce magnifique stade inauguré le 5 janvier 2011. Il est d'une capacité de 45 240 places assises dont 36 300 couvertes. Il se trouve à onze kilomètres au nord de Marrakech. Desservi par l'aéroport international Marrakech - Menara, à quatorze kilomètres et la gare ferroviaire de la ville. L'accès au stade est assuré par seize portes et une entrée d'honneur. A cette architecture s'ajoutent l'accueil et la sportivité qui planent au dessus de cette ville chaude. Les supporters des deux équipes ne font aucune différence… Mais les options diffèrent dans la plus grande sportivité, ce qui est logique. «Je vous assure que c'est un énorme plaisir d'accueillir nos frères algériens ici à Marrakech. Regardez ces deux drapeaux collés l'un à l'autre, n'est-ce pas la plus belle image qui se construit déjà et qui annonce la fête du football maghrébin ?», déclare un Marocain. Un autre cadre de la société d'électricité dira, «ce qui peut entacher la rencontre, c'est bien l'arbitrage, autrement, les acteurs ou les supporters n'iront pas jusqu'à briser ce rêve, celui de deux pays qui se rencontrent et qui confortent leur relation amicale. Le vainqueur restera toujours maghrébin». Enfin pour cet expert en communication Rachid, «le football reste le principal moteur de rapprochement après la communication en tant que telle. Pour les Algériens, les portes et les cœurs sont ouverts, c'est un duel sportif entre deux grandes équipes qui ont une grande histoire.» Voilà qui résume bien le climat dans lequel se déroulera cette rencontre de haut niveau. Pour l'homme de la rue, le Maroc reste le pays qui a ouvertement soutenu notre équipe lors du match barrage Egypte – Algérie qui s'était déroulé à Khartoum (Soudan), un fameux 18 novembre 2009. Cette fois-ci, il s'agit d'une rencontre que personne ne veut rater pour diverses raisons. Pour les Marocains, voir l'Algérie s'aligner parmi les vainqueurs est aussi un souhait, celui de percer une nouvelle fois dans cette course pour représenter cette partie de l'Afrique. L'inverse n'est pas impossible mais cela se fera dans un climat de fraternité, non d'hypocrisie, de pression ou de peur. Pour l'heure, les sélectionneurs ont beaucoup de choses à faire, chacun dans son carré se concentre et prépare cette rencontre dont ses retombées au plan image sont très importantes pour les deux représentants. Le nôtre a pris le temps nécessaire pour jeter un avant coup d'œil sur sa mécanique. Il a supervisé ses poulains lors du dernier match amical face au Deportivo Minera où ils ont remporté une belle victoire qui du reste tonifiera le moral, 5 buts à 0. Les buts ont été signés par Matmour par deux fois, Guedioura, Soudani et Yebda. Ce résultat, ô combien rafraîchissant pour l'équipe dirigeante, n'en est pas pour autant pour Benchikha qui voulait un travail tactique plus élaboré, plus séduisant, démonstratif, performant et surtout plus intelligent. Il voudrait une équipe qui trônera sur le toit de la CAN-2012. A la lumière de la seconde période qui a été plus structurée avec une domination plus démonstrative, elle a réussi à contrarier l'attaque des Espagnols. Elle est passée du mode «repos» au mode pressing. Mais cela n'a pas calmé l'exigeant chef qui décèlera quelques ratages techniques qui le pousseront à réexaminer la manière dont ils faisaient circuler la balle, une facette qui risquerait, si elle n'est pas vite «réparée», de lui créer de mauvaises surprises lors de la confrontation du 4 juin prochain. Ziani n'aurait pas convaincu face à cette jeune et moelleuse équipe espagnole. Hadj Aïssa a roulé à vide, ce qui n'a pas séduit le sélectionneur. Au risque de plonger dans son laboratoire technique et inventer ce qui pourrait s'avérer faux, disant tout simplement que les sélectionnés conscients de leurs missions n'attendent de personne des avis ni des conseils, si ce n'est ceux de leur commandant de bord. Côté Maroc, la mécanique est plus fragile. La victoire protégera le sélectionneur et une défaite le propulserait vers une sortie non souhaitée.
