Trouver des jeunes assis devant des immeubles et des écoles en train de se droguer est assez fréquent à Constantine. En réalité, la situation est d'une telle gravité qu'elle exige dès maintenant une réaction des plus urgentes de la part des services de police. Ces groupes de jeunes sont munis d'un ou de deux sachets de lait qu'ils auront troué vidé de leur contenu. Ils y versent dedans de la colle pour la sniffer. Quelques fois, cette colle est mélangée, selon les goûts, à d'autres produits, notamment des diluants pour peinture ou du vernis à ongle. Il suffit ensuite d'introduire dans le sachet la bouche et le nez pour une profonde inspiration. Cette action a, paraît-il, les mêmes effets que ceux du kif, la preuve en est que les jeunes consommateurs se signalent par un comportement agressif. Il est plutôt certain que les autres effets sont presque suicidaires. En effet, les spécialistes du corps médical qui ont été consultés affirment que cet étrange benzène provoque des troubles respiratoires, de graves dégénérescences des cellules nerveuses mais surtout, le cancers du poumon. A ce prix, il est évident que tous les parents soupçonneux pour le comportement de leurs enfants sont habités par une continuelle panique. Beaucoup se disent incapables de surveiller en permanence leur progéniture dès lors que ces parents sont occupés par leur travail et que les enfants s'adonnent à cette suicidaire pratique quand ils rencontrent leurs amis du quartier ou leur camarades d'école. Alors que faut-il faire ? Instruire les agents de la police pour interpeller tout jeune porteur d'un sachet de lait, ou interdire la vente de ces sachets à des enfants ? Combien de policiers faudrait-il alors mobiliser et n'est-ce pas de la folie que de demander à placer un flic devant chaque poteau électrique pour surveiller le comportement de ces enfants. Il est donc plus sage que ce soit les parents concernés qui se mobilisent eux-mêmes avec la plus grande sévérité possible. En effet, les comportements agressifs et le changement du teint sont nettement suffisants pour inquiéter et donner l'alerte. D'ailleurs, on ne comprend pas comment ces parents peuvent-ils accepter que leurs enfants veillent dehors jusqu'à des heures tardives et que beaucoup ne rentrent même pas à la maison après l'école. Particulièrement à la cité Boussouf, où les veillées ont de tout temps été longues, des comportements condamnables ont été signalés. Même s'ils n'agissent pas sous l'effet de cette nouvelle drogue, certains de ces enfants commencent à prendre l'habitude de grimper sur les terrasses d'immeuble pour voler des têtes de paraboles en vue de les revendre. On sait maintenant pourquoi certains parents alertés à maintes reprises ne réagissent pas comme il est souhaité.
