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Les sniffeurs de colle emplissent les rues de Sidi Bel Abbès
Ils sont légion dans les quartiers populaires
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 04 - 2009

Des fléaux sociaux inquiétants rongent la ville de Sidi Bel Abbès. Parmi les phénomènes qui donnent des sueurs froides aux parents et aux autorités en charge de la santé de la population, le «snif», cette pratique suicidaire qui consiste à respirer les odeurs de colle et autres solvants à base de benzènes aromatiques.
Les jeunes sniffeurs, des adolescents à peine sortis de l'enfance, se déplacent souvent en groupe, un sachet en plastique à la main, généralement celui utilisé pour la conservation du lait... Que l'on se détrompe ! Le lait a été remplacé par une substance contenant un solvant, dans la majorité des cas, de la colle pour cuir. Ce sachet, ils le gardent bien scellé pendant un moment et le portent, par la suite, au visage pour y introduire la bouche et le nez pour une inspiration profonde. Ces enfants ou adolescents ont constamment la bouche collée à ces sacs. Ils deviennent très agressifs lorsqu'ils sont en manque.
Et ils sont de plus en plus nombreux à se droguer ainsi, à la colle à bas prix. Il ne s'agit plus de cas isolés mais d'une véritable endémie. La colle est devenue en effet la « drogue» la plus répandue dans nos rues. C'est la «came du pauvre» à laquelle on peut devenir accroc du jour au lendemain. Outre l'accoutumance, ce type de drogue a des effets secondaires très dangereux pour la santé. Les benzènes provoquent des difficultés respiratoires et des cancers du poumon ; ils donnent un teint grisâtre au visage et entrainent surtout la dégénérescence des cellules nerveuses.
Une drogue en vente libre
L'on apprendra, lors de l'enquête que nous avons menée, que la colle forte de marque «P» est la plus prisée par ces drogués. Ceci dit, c'est un produit que les enfants peuvent facilement se procurer, son bas prix aidant. En fait, le tube de colle coûte à peine 35 DA et peut être utilisé plusieurs fois. Ce produit, très nocif et dévastateur, est malheureusement en vente libre et ne peut être soumis à aucun contrôle. Personne ne vous arrêtera ou vous soupçonnera d'aller vous droguer parce que vous avez acheté de la colle. Que vous en ayez chez vous ou sur vous… Pourtant, la colle produit sur le système nerveux de graves séquelles.
L'image qui nous a frappés à notre sortie de la ville, c'est l'état de déchéance de ces jeunes qui se passaient le tube de colle, chacun déversant une «rasade» dans son sachet pour ensuite en inspirer les émanations. Intrigué, nous n'avons pas pu décrocher notre regard du manège au sein d'un groupe. Se sentant épié, l'un d'eux hurle dans notre direction : «Malek, cinéma h'naya ?» (Qu'avez-vous à nous regarder ainsi, c'est du cinéma ici ? ). Un autre crie : «Vous voulez essayer ?». «Non merci, b'sahtac» (à votre santé), avons-nous rétorqué avant de nous en éloigner.
On se drogue en public
Pratiquement, le même scénario se reproduit chaque jour dans un endroit qui se situe non loin de la prison (appelée le «Sheraton») et en plein centre-ville. Là, les jeunes ont pris la peine de cacher les tubes de colle dans des sachets de lait ramassés par terre, mais ne craignent ni la police ni le regard désapprobateur des gens. Des jeunes rencontrés sur place nous ont aidés à nous introduire dans ces milieux pour constater de visu la consommation de colle, kif et quantité d'autres substances que nous nous refusons de dévoiler pour ne pas mettre «au parfum» quelques velléitaires.
Le mouvement est perceptible en début d'après-midi pour l'approvisionnement des drogués et en fin de journée pour les riverains. «Nous avons remarqué que les vendeurs ne viennent pas quotidiennement mais c'est toujours les mêmes», racontent des jeunes. «Je crois plutôt que ces vendeurs sur ce marché se sont partagé la semaine», précise un autre qui reconnaît que lui-même n'a pas échappé aux griffes des vendeurs. Il y a une année à peine, il était dans la même situation, prenant «un garou de kif» ou « tesniffa de colle». «Je n'avais pas de problèmes particuliers, mais je l'ai fait plusieurs fois avec les copains, par curiosité et redjla».
Le sachet de la mort
Dernièrement, la population de la ville a été consternée par la mort de deux jeunes adolescents adeptes de la colle. Ces derniers sont décédés d'une overdose. La mort, selon des sources médicales, est due aux effets qu'aurait eu le solvant sur leur système respiratoire et circulatoire. Ils ne seront pas les seuls. Ni les premiers ou derniers à finir ainsi si l'on ne combat pas ce phénomène.
Pour prendre la mesure des effets secondaires de ce produit, il faudra, peut-être, connaître la composition de cette colle bon marché.
D'autre part, précisera toujours ce même spécialiste, ces jeunes n'ont pas uniquement recours à la colle, d'autres produits euphorisants sont également utilisés par ces derniers. Il citera, à titre d'exemple, les liquides de nettoyage, les diluants pour peinture et même les vernis à ongles et dissolvants. Le danger peut résider dans n'importe lequel de ces produits en vente libre et d'utilité diverse. La situation étant telle, il est temps de tirer la sonnette d'alarme face à ce fléau destructif à long terme.


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