Une moyenne de 300 malades a été évacuée, quotidiennement, durant l'année 2010, vers les services des urgences médicochirurgicales (UMC) du centre hospitalo-universitaire, (CHU) Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, a révélé le premier responsable de cette structure hospitalière. v La plupart de ces évacuations ne sont pas des cas d'urgence et peuvent être prises en charge au niveau des structures de santé publique périphériques, a estimé ce responsable dans un point de situation du CHU, présenté en conseil de wilaya. Soulignant le net déséquilibre entre ce flux de malades et les capacités d'accueil, dont disposent les pavillons des urgences médicales, de chirurgie et de pédiatrie, l'intervenant a requis la nécessité «d'impliquer les structures de santé publique de proximité dans la prise en charge des cas de malades ne nécessitant pas une évacuation vers le CHU». Afin, a-t-il dit, «de restituer ce pôle de référence (CHU, ndlr), à sa mission originelle, celle consistant dans la formation des médecins et la dispense de soins spécialisés». Les malades évacués vers le CHU Nédir Mohamed viennent de la wilaya de Tizi Ouzou et des wilayas limitrophes, Béjaïa, Bouira et Boumerdès, soit un bassin de population de plus de 4 millions d'habitants, a précisé ce responsable, en déplorant le fait que des établissements publics de santé (EPS et EPSP notamment) bien que dotés de médecins spécialistes, privilégient l'évacuation des malades dont les cas peuvent être aisément traités et suivis à leur niveau. Ces évacuations vers les UMC du Centre hospitalo-universitaire Nédir Mohamed de Tizi Ouzou effectuées souvent dans des conditions inappropriées, ont coûté, pour la période considérée (2010, ndlr), à cet établissement hospitalier la somme de près de 13 millions de DA pour la prise en charge des cas des urgences médicochirurgicales, selon ce responsable. En plus, a-t-il ajouté, d'une facture de plus de 200 mille DA représentant les frais des évacuations vers le pavillon des urgences de pédiatrie. Réagissant à cette situation qu'il a qualifiée d'inadmissible, le premier magistrat de la wilaya, Abdelkader Bouazghi, a estimé qu'au-delà de son aspect financier, ce problème (évacuations, ndlr), constitue une déshumanisation de cette structure hospitalière. Explicitant son constat, le wali de Tizi Ouzou dira qu'il faut arrêter cette hémorragie et mettre un terme à ces hospitalisations de malades dans les couloirs desdits services des urgences dans l'attente qu'un lit soit libéré. A cet effet, M. Bouazghi a instruit le directeur de la santé et de la population (DSP) de Tizi Ouzou de provoquer une réunion, durant la semaine en cours, avec l'ensemble des responsables des structures de santé publique de la wilaya y compris le CHU dans le but de trouver une solution à cette situation qui ne saurait durer davantage. Durant l'exercice 2010, un total de 100 940 consultations y ont été enregistrées au niveau des pavillons des urgences de pédiatrie, de médecine et de chirurgie, du CHU de Tizi Ouzou, 2 570 interventions chirurgicales pratiquées et 3 539 malades orientés vers les différents services du CHU. Le même établissement hospitalier a enregistré durant la même période 565 décès dont des cas ayant été évacués dans un état de mort cérébrale et/ou de simples dépôt de dépouilles.
