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Entre le messie et l'antéchrist
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Il y a deux cents ans, Thomas Jefferson (1743-1826), le troisième président des Etats-Unis, disait : «S'il m'était laissé de choisir si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un instant à préférer le dernier choix.» Jefferson est connu pour être le père de la démocratie aux Etats-Unis parce que, tout simplement, c'est le seul président américain à avoir servi pendant deux mandats successifs sans avoir eu recours à l'usage du veto contre quelque projet de loi que ce soit au Congrès.
Le mur des lamentations Il serait absurde d'attendre du nouveau code de l'information qu'il nous accorde plus de liberté parce que la liberté s'arrache par la pratique et ne s'offre pas par la loi. Nous avons déjà vu comment les dossiers d'agrément étaient déposés auprès du procureur de la République sans recevoir aucune réponse, ni même un récépissé de dépôt. Nous avons aussi vu comment le bénéficiaire de l'agrément va imprimer son journal et se voit rabrouer par l'imprimerie qui lui exige une autorisation, dont le directeur de l'imprimerie lui-même ne sait pas par qui elle est délivrée. Aussi, il n'est pas raisonnable d'endosser aux médias des responsabilités trop lourdes. Les hommes des médias et le code de l'information demeurent un simple canal de médiation entre la société et les institutions, mais sont incapables de contribuer directement au succès de toutes les réformes en l'absence d'une alternative viable à une situation de crise qui refuse d'appréhender la réalité avec rationalité. Certains de ceux qui parlent du code de l'information, avec tous mes respects pour mes confères, sont dépassés par les événements, en demandant l'amendement de certains articles et le maintien d'autres qu'ils considèrent comme des «acquis». Or, tout le piège réside dans ces articles. Ils continuent à parler du code de l'information pour s'affirmer et y sont organiquement liés, comme ce code lui-même est organiquement lié au pouvoir. Pacque tout ce qu'ils connaissent de l'information est de réciter par cœur les articles du code et de le transformer en mur de lamentations. Si les hommes du métier doivent rester un acteur principal dans le processus de réformes du code, les propositions présentées, aussi rares soient-elles, ne visent pas, malheureusement, à défendre et à promouvoir la liberté d'expression et d'opinion. Cela s'explique moins par le manque de temps que par un manque de vision : veut-on une réforme ou un simple amendement ? Qui a dit que nous avons besoin d'un code de l'information ? Réformer, ce n'est pas seulement remédier aux insuffisances, c'est aussi proposer des alternatives. Avons-nous réellement besoin d'un code de l'information ? Certains se plaisent, en discutant du nouveau code de l'information, à se référer au code d'avril 1990 ; d'autres ressassent encore celui de février 1982 pour vanter les «acquis réalisé». Or, l'histoire de l'édition et de la publicité en Algérien remonte à plus d'un siècle et celle de la presse est si riche en expériences. Elle a commencé dans la violence avec le colonialisme français, puis connut une presse coloniale, celle des indigènes, une presse révolutionnaire, suivie d'une presse postindépendance, avec toutes les mutations économiques, politiques et socioculturelles. La période d'avant le pluralisme a connu un système totalitaire et liberticide, mais cela n'a pas empêché l'apparition d'une presse nationale d'un niveau beaucoup plus élevé que la presse d'aujourd'hui, que ce soit en matière d'information ou d'analyse. Aussi, le nombre de journaux étrangers, en toutes langues, vendus en Algérie à l'époque du parti unique était beaucoup plus élevé que celui d'aujourd'hui. La seule différence entre la presse d'hier et celle d'aujourd'hui est que, hier, on tirait à balle réelle sur la parole libre, alors qu'aujourd'hui, on lui tire dessus à blanc. Notre tare est que lorsque certains d'entre nous pensent au changement, ils sombrent dans le fatalisme. Pendant que d'autres font une fixation sur une période liée à un chef de gouvernement ou à un ancien ministre de l'Information qu'ils décrivent comme une idole de l'information ou le père de la démocratie. Alors qu'à vrai dire, cette magnanimité était limitée à certains apôtres qui ont cru en eux. C'est le cas de nos apôtres de la presse : ils ne font la prière que derrière un prophète ! Quand arrive l'heure du changement, au lieu de penser aux réformes, ils célèbrent le jour d'ascension, parce que, en réalité, ils ne croient à aucun prophète, mais seulement aux tables qui leur descendent du ciel ! Des signes d'échec Le premier gage de réforme est notre conviction de la nécessité du changement. Et que ce code n'est pas le seul mal de notre système d'information. Il faut voir dans certaines pratiques. Les observateurs avertis savent que, depuis l'indépendance, la presse algérienne n'est jamais liée au ministère de la Communication ni à celui de la Justice, mais plutôt à des officines qui tirent les ficelles. Il faut se défaire du messianisme qui hante notre vision de l'information. Nos dirigeants, au lieu d'ériger des édifices de libertés, nous construisent des codes en papier. Le premier signe d'échec du nouveau code est de conditionner sa réforme aux réformes globales. Parce que la réforme est trop importante pour la lier à un processus politique, à une personne, à un parti, voire à une conjoncture : c'est la réforme qui englobe la politique et non le contraire ! Cherche-t-on à ancrer le principe des libertés ou seulement à se doter d'un code de l'information ? Si un code vise, en général, à réguler et à contrôler les libertés, il a cette autre fonction d'autoriser et de conditionner par une forme de contrat. Seulement, pour y parvenir, il faut qu'il y ait de la liberté et de la démocratie. Par conséquent, il vaut mieux pour nous d'esquisser des repères pour cette liberté et cette démocratie avant de penser à un code de l'information. On peut bien s'inspirer du journaliste anglais Chriouan, qui a dit : «Nous, les Anglais, nous préférons être sans Parlement que d'être sans presse et préférons être privés de toutes les libertés, mais pas de celle de la presse.» Pour la presse, Thomas Jefferson a sacrifié le gouvernement et Chriouan le Parlement. Et nous, nous sommes prêts à sacrifier quoi ? Je n'y ai pas de réponse parce que nous n'avons pas réellement quoi sacrifier. Quel code pour réguler des libertés inexistantes ? Un code et c'est tout ! Le journaliste algérien refuse tout ce qui lui fait sentir qu'il est mineur, comme il refuse de quémander sa liberté. Il tient à ce que l'information reste libre, professionnelle et pluraliste pour pouvoir jouir de son rôle de véritable pouvoir. Le journaliste algérien sait autant que tous les journalistes du monde que le pouvoir médiatique est entre les mains des tenants du pouvoir politique et financier. Alors, avant d'entamer les réformes, il faut préciser certains concepts définissant les limites de chacun. Car la réforme du code de l'information est avant tout une réconciliation entre le pouvoir et les médias et entre les médias eux-mêmes. Comment, alors, s'entendre sur ces réformes, alors que le pouvoir est incapable de réunir les hommes de la profession dans un dialogue national global et que les médias eux-mêmes sont incapables de se réunir ? Cette discordance sur les réformes est le premier signe d'échec parce que la réforme est d'abord une convergence d'idées pour que certains, enfin, ne voient pas le code comme une grande révolution et d'autres comme une pure régression. (Suite et fin)

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