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«L'éthique au secours de l'entreprise publique» (I)

«Dans leurs jugements, les premiers rois étaient parfaits, parce qu'ils avaient fait des principes moraux le point de départ de toutes leurs entreprises et la racine de toute chose bénéfique. Toutefois, ce principe échappe totalement aux personnes d'intelligence médiocre ; ne le saisissant pas, elles n'en prennent pas conscience et n'en étant pas conscientes, elles cherchent le profit. Mais dans leur quête du profit, il leur est absolument impossible d'avoir la certitude de l'atteindre à jamais.» (Lubu-Wei, 246 av. J.-C, Premier ministre chinois sous l'empereur Ying Zheng)
Les chartes éthiques ont fait leur apparition dans le secteur économique algérien au lendemain du scandale financier de Sonatrach, lequel a sans aucun doute sérieusement compromis la réputation de la plus importante entreprise publique algérienne. Après Sonatrach et Sonelgaz, l'éthique semble s'étendre à la Fonction publique puisqu'après les magistrats, les walis vont bientôt adopter leur propre code déontologique. Ainsi, l'éthique serait abordée par contrainte et aurait pour principale mission la lutte contre la corruption et, par conséquent, la transmission d'un message officiel positif en matière morale, culturelle et juridique. Est-elle donc en mesure de réussir là où les lois de la république ont échoué ? Cette question mérite d'être sérieusement examinée, d'autant plus que contrairement aux lois, les règles éthiques ne possèdent en général aucune valeur juridique, donc aucune force contraignante. Mais que signifie l'éthique de l'entreprise, cette formule que nombreux dirigeants éprouvent du plaisir à utiliser dans leurs correspondances, la confondant à tort d'ailleurs avec la morale ? L'éthique de l'entreprise : des valeurs concrètes et pragmatiques. «La probité et la justice font la sûreté de la société, la bonté et la bienfaisance en font l'utilité, la douceur et la politesse en font l'agrément.» (Gotthold Ephraïm Lessing, extrait du Manuel de morale) L'éthique de l'entreprise est un ensemble de principes que la société juge, à un moment donné, nécessaire de faire respecter dans ses relations avec l'Etat, les salariés, les clients ainsi que ses différents collaborateurs. Il s'agit donc selon l'Européens business ethic network d'«une ouverture d'esprit conduisant à la réflexion continue dans la recherche du bien commun et individuel». Si l'éthique renvoie souvent à des valeurs, telle l'honnêteté, l'intégrité, l'altruisme, le courage, la transparence, le respect et la confiance, elle diffère cependant de la morale, laquelle basée sur un ensemble de règles rigides revêt un caractère obligatoire et n'admet aucune critique, car comme dirait A. Comte Sponville : «La morale commande, l'éthique recommande.» Ainsi, un comportement peut être éthique sans pour autant être conforme à la morale, aux Etats-Unis d'Amérique, pour échapper à des peines sévères, l'inculpé plaide coupable bien qu'il soit innocent. Dans le même pays, les entreprises accordent une grande importance à la protection de l'environnement, non pas par conviction mais pour éviter de payer de fortes amendes. Certaines chartes éthiques autorisent aussi les dîners d'affaires et l'échange de cadeaux ne dépassant pas certaines valeurs. Il est vrai qu'aucune loi, à l'heure actuelle du moins, n'oblige l'entreprise à se mettre à l'éthique. Cependant, la formalisation des principes et des valeurs éthiques est nécessaire si l'on veut éviter qu'au moment de leur application, ils ne donnent naissance à des interprétations, diverses. De même, la formalisation permet à l'éthique d'imprégner l'ensemble des démarches quotidiennes des gestionnaires et des exécutants, de comprendre les écarts vis-à-vis de la politique tracée par l'entreprise dans ce domaine et de pouvoir passer du stade du simple message et des convictions personnelles à celui de l'application. Selon sa dimension et ce qu'elle souhaite développer comme principes, l'entreprise a la faculté de choisir entre trois types de documents éthiques. La charte servira à l'énoncé des croyances et valeurs qui guident les membres de l'organisation, présente les grands principes d'une conduite éthique et incite les employés et gestionnaires à intérioriser ces normes. Le code éthique quant à lui formalisera la ligne à adopter pour se conformer à l'ensemble des règles édictées par la charte ; ainsi, chaque métier dans l'entreprise pourrait posséder son propre code éthique ; dans certains grands groupes, il existe des guides de bonne conduite. Il faut préciser que les engagements éthiques sont des normes à caractère volontaire, n'ont qu'une valeur morale et appartiennent à la catégorie du «soft law»ou «droit mou», c'est à dire une nouvelle forme de régulation des relations économiques et sociales qui se caractérise par l'absence de normes juridiquement contraignantes. Si les principes éthiques sont démunis de toute force contraignante, qu'est-ce qui oblige donc les entreprises à s'y intéresser ? L'éthique : une contrainte imposée par l'évolution de notre société et de ses moeurs. «Il est nécessaire que la morale d'un peuple soit décidée par le peuple lui-même, d'où le besoin d'une nouvelle forme de démocratie : la démocratie de l'éthique.» (Petite philosophie à l'usage des non-philosophes-1997, Albert Jacquard) Les raisons qui ont obligé de nombreuses entreprises à se mettre à l'éthique sont multiples. Les progrès techniques et la production intense ont été rendus possibles grâce au recours à une rationalité économique aveugle, cette situation a malheureusement donné naissance à des revendications tant internes qu'externes. L'entreprise a pris conscience qu'elle ne peut plus duper les salariés, dont les attentes ne se résument plus à de simples questions d'ordre économique ; les travailleurs expriment de nos jours des revendications culturelles et psychologiques ; ainsi, des sujets jusque-là tabous éclatent au grand jour, éclaboussant l'image de marque de l'entreprise : les harcèlements sexuel, moral, la corruption sous toutes ses formes, l'atteinte à la vie privée des travailleurs, le financement de partis politiques, l'utilisation de produits nocifs à la santé des consommateurs, la dégradation de l'environnement, sont de nos jours fortement dénoncés et médiatisés. L'entreprise ne peut donc plus continuer à produire sans tenir compte de cette dimension humaine. L'ère de l'individu au service de l'économie est révolue ; c'est l'économie qui devrait dorénavant être au service de l'individu. Le salarié heureux donnera le meilleur de lui-même notamment s'il se sent impliqué dans un projet exemplaire et porteur de valeur humaine ; il a besoin d'être accompagné dans son travail, aidé dans ses faiblesses, encouragé dans ses efforts et reconnu dans sa performance. La mauvaise ambiance et l'agressivité engendrent la démotivation au travail, alors qu'en entretenant une relation loyale, franche et respectueuse avec le personnel, l'entreprise pourrait le motiver d'avantage et doper ainsi sa propre performance. Les dirigeants qui pensaient pouvoir remédier aux situations de tension en ayant recours au mépris même ont vite compris que ces procédés sont insuffisants et que seules les relations sincères et humaines peuvent assurer un équilibre entre la satisfaction des exigences des travailleurs et l'obligation de performance de l'entreprise. La confiance, la responsabilisation, l'initiative ne sont possibles que dans un climat de travail emprunt d'honnêteté et de sincérité. La crise économique aigüe et la farouche concurrence ont conduit l'entreprise à chercher ses propres valeurs ; désormais, si elle veut assurer sa pérennité elle doit être attentive aux grands problèmes de la société, ainsi, l'exclusion sociale, le chômage, l'employabilité des salariés, l'insertion des personnes handicapées dans le monde du travail, la protection de l'environnement, la santé des consommateurs, font désormais partie de ses obligations, alors que la prise en charge de ces problèmes incombait uniquement aux institutions politiques et administratives de l'Etat. Un nouveau concept est donc apparu, celui de la responsabilité sociale de l'entreprise qui fait d'elle un acteur social engagé et ouvert sur son environnement. Faut-il préciser que le fonctionnement de l'entreprise en conformité aux règles et standards techniques juridiques ou fiscaux ne l'ont pas protégé des scandales financiers et des fraudes qui ont terni son image de marque ; d'ailleurs, le secteur le plus affecté par la corruption – à l'échelle mondiale – est celui des banques alors que ces institutions sont régies par des règlements très sophistiqués. Les managers conscients de toutes ces préoccupations doivent donc les communiquer à tous les acteurs de l'entreprise d'où l'importance des chartes éthiques ; ces documents, cependant, seraient un simple habillage, si l'éthique n'est pas intégrée dans le quotidien de l'entreprise. (A suivre)

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