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Le rôle de l'intellectuel et du journaliste
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 10 - 2011

Au moment où l'on parle d'un nouveau code de l'information et d'une ouverture de l'audiovisuel, en espérant que cela sera une réalité et non un replâtrage, je propose cette modeste contribution sur le rôle de l'intellectuel et du journaliste dans la société.
Quel est le rôle de l'intellectuel dans la formation de l'identité ? Est-il un rôle édifiant ou, au contraire, son action constitue une controverse à l'évolution harmonieuse de l'identité nationale, au développement culturel et à la prise de conscience sociale ? Quel rôle joue l'intellectuel qui centre son intérêt sur la dimension amazighe, langue, culture et littérature ? Quelles sont les conséquences de l'exclusion de la dimension amazighe chez les intellectuels qui se situent dans les sphères officielles depuis les débuts du mouvement nationaliste ? Quels effets observables dans la société depuis la constitutionnalisation de tamazight ? A quel point s'intègre la dimension afro-méditerranéenne dans l'essence de l'identité maghrébine ? Ces analyses font le pont entre la culture, le rôle de l'intellectuel et le développement. III) Culture : le rôle de l'intellectuel et le développement L'intellectuel ne saurait vivre en vase clos. Sa méthodologie pour produire est simple : pour paraphraser le grand philosophe allemand Hegel, méthodologie reprise par Karl Marx dans le Capital, il observe d'abord le concret réel, ensuite, il fait des abstractions, les scientifiques diront des hypothèses. Il aboutit à un concret abstrait, c'est-à-dire son œuvre. Si le résultat final permet de comprendre le fonctionnement du concret réel à partir du canevas théorique élaboré, les abstractions sont bonnes. C'est aussi la méthodologie utilisée en sciences politiques pour déterminer le niveau de gouvernance dites des 80/20 %. En effet, 20 % d'actions bien ciblées ont un impact sur 80 % de la société, mais 80 % d'actions désordonnées, que l'on voile par de l'activisme ministériel, n'ont un impact que sur 20 %. Aussi, l'intellectuel se pose entre la réalité et le devenir de l'humain devant tenir compte de la complexité de la société toujours en mouvement, d'où l'importance de la multi-pluridisciplinarité et donc du mouvement de l'histoire. L'intellectuel produit ainsi de la culture qui n'est pas figée, mais évolutive et fortement marquée par l'ouverture de la société sur l'environnement englobant l'ensemble des valeurs, des mythes, des rites et des signes partagés par la majorité du corps social et est un constituant essentiel de la culture d'une manière générale, de la culture d'entreprise, du transfert technologique d'une manière particulière et tenant compte du rôle d' Internet et des nouvelles technologies, le monde étant devenu une maison de verre, en vue de l'adaptation de la diffusion des connaissances. Les expériences réussies du Japon, des pays émergents comme la Chine et l'Inde montrent que l'on peut assimiler la technologie sans renier sa culture. D'ailleurs, le transfert technologique est favorisé lorsqu'existe une meilleure compréhension des valeurs convergentes et divergentes qui s'établissent entre deux groupes et lorsqu'on veut imposer ses propres valeurs, c'est établir une relation de domination qui limite le transfert. Aussi, la culture d'entreprise est un sous-produit de la culture nationale et, par conséquent, un ensemble de valeurs, de mythes, de rites, de tabous et de signes partagés par la majorité des salariés et un élément essentiel pour expliquer les choix stratégiques en renforçant les valeurs communes. Exemple : les règlement de conduite, les descriptifs des postes et le système de récompenses et de sanctions adopté afin que les salariés soient mobilisés, pour qu'ils s'identifient à leur entreprise et s'approprient son histoire. Tout cela facilite le transfert de technologie qui ne doit pas se limiter à l'aspect technique, mais également managérial, organisationnel, commercial et culturel. Comme le note avec pertinence le sociologue Ian Vásquez, «cela s'inscrit dans le cadre de la dynamique historique du capitalisme où les savoirs sociaux sapent les bases technologiques, organisationnelles et institutionnelles du capitalisme industriel en opérant de l'intérieur une ouverture radicale de la propriété à des formes sociales d'organisation et de gestion de la production plus ouvertes, plus libres et plus épanouissantes. Cette ouverture traduit la nécessaire rupture avec les formes de gouvernance centralisées, disciplinaires et mutilantes héritées de l'ère fordienne». Aussi, le capital se socialise dans différents dispositifs techno-organisationnels influant sur le rapport des individus au travail. Cependant, les enquêtes montrent clairement que cette extension des savoirs sociaux s'accompagne de nouvelles formes de segmentation (qualifiés/non qualifiés ; mobiles/immobiles ; jeunes/vieux ; hommes/femmes) et d'un partage des activités et services qui deviennent de plus en plus marchands (délocalisation avec l'informatique en Inde, l'électronique au Japon, Corée du Sud...). C'est la résultante de la nouvelle configuration de la division internationale du travail, produit de l'évolution du développement du capitalisme que l'on nomme aujourd'hui mondialisation, les Anglo-Saxons parlant plutôt de globalisation. Cette approche socioculturelle, qui rend compte de la complexité de nos sociétés, doit beaucoup aux importants travaux sous l'angle de l'approche de l'anthropologie économique de l'économiste indien prix Nobel Amartya Sen où, d'ailleurs, selon lui, il ne peut y avoir de développement durable sans l'instauration d'un Etat de droit et de la démocratie tenant compte de l'anthropologie culturelle de chaque société qui permet à la fois la tolérance, la confrontation des idées contradictoires utiles et donc l'épanouissement des énergies créatrices. Cela renvoie au concept de rationalité (voir les importants travaux du grand philosophe allemand Kant) qui est relatif et historiquement daté comme l'ont montré les importants travaux de Malinovski sur les tribus d'Australie. Car il s'agit de ne pas plaquer des schémas importés sur certaines structures sociales figées ou il y a risque d'avoir un rejet, comme une greffe sur un corps humain, du fait que l'enseignement universel que l'on peut retirer de l'Occident est qu'il n'existe pas de modèle universel. Lisons attentivement l'œuvre du grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun. Pourtant, je pense fermement que la seule façon de se maintenir au temps d'une économie qui change continuellement, et donc d'une action positive de l'intellectuel, c'est d'avoir une relation avec l'environnement national et international, c'est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques qui ont un impact sur l'accumulation des connaissances internes. En conclusion, l'intellectuel n'est pas nécessairement un philosophe ou un écrivain, encore moins un professeur d'université. Et c'est cela qui fait que les journalistes peuvent parfois jouer le rôle des intellectuels autrefois réservés aux scientifiques surtout dans une société hypermédiatisée. En fait, il s'agit de toute personne, femme ou homme, qui, du fait de sa position sociale, dispose d'une forme d'autorité et la met à profit pour persuader, proposer, débattre, permettre à l'esprit critique de s'émanciper des représentations sociales. Aussi, l'intellectuel ne saurait s'assimiler aux diplômes n'ayant pas forcément de lien avec le niveau scolaire, mais avec son niveau cultuel. Rappelons qu'Einstein, postulant une théorie non-conformiste qui a, par la suite, révolutionné le monde, a, au début, été rejeté par ses pairs de l'université parce qu'ils se limitaient à une évaluation bureaucratique, administrative. L'intellectuel doute constamment car se remettant toujours en question. Selon la devise que le plus grand ignorant est celui qui prétend tout savoir, l'histoire du cycle des civilisations, prospérité ou déclin, est intiment liée à la considération du savoir au sens large du terme et qu'une société sans intellectuels est comme un corps sans âme. Le déclin de l'Espagne après l'épuisement de l'or venant d'Amérique et certainement le déclin des sociétés actuelles qui reposent essentiellement sur la rente, vivant d'illusion à partir d'une richesse monétaire fictive ne provenant pas de l'intelligence et du travail. Aussi, attention pour l'Algérie du fait de la dévalorisation du savoir richesse bien plus importante que toutes les réserves d'hydrocarbures. Le rôle de l'intellectuel n'est pas de produire des louanges par la soumission contreproductive pour le pouvoir lui-même en contrepartie d'une distribution de la rente, mais d'émettre des idées constructives, selon sa propre vision du monde, par un discours de vérité. (Suite et fin)

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