Chargé par le président de la République, Attaf prend part à Doha au Forum économique et de coopération arabe avec les pays d'Asie centrale    Transport : l'importance du développement des infrastructures de base soulignée    Ali Aoun souligne l'importance d'investir dans l'industrie de transformation alimentaire    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.535 martyrs    "L'investissement dans le cinéma et le soutien des initiatives ", parmi les axes principaux de la nouvelle loi sur le cinéma en Algérie    Aoun lance la deuxième opération d'exportation d'insuline vers l'Arabie saoudite    Le ministre zambien de l'Education reçu à l'Université d'Alger 1    Exemples de leurs faits et gestes d'amour !    Plus de 200 colons israéliens profanent la mosquée Al-Aqsa au 7e jour de la Pâque    Les manifestations pro-palestiniennes s'intensifient dans les universités américaines    «Objectif atteint en terminant parmi les quatre meilleurs»    L'USMA campe sur ses positions et boycotte Berkane    Championnat d'Afrique de volley : L'ASWB vainqueur face au Litto Team du Cameroun    Session de formation au profit des cadres du Bureau des affaires des pèlerins algériens    Des médecins mauritaniens assistent à des opérations de transplantation rénale au CHU de Batna    Faid participe aux réunions annuelles à Ryad    Les expositions variées séduisent les visiteurs    Le dossier de classement sur la liste de l'Unesco en préparation    Le paradoxe de l'artiste, c'est donner le meilleur de soi-même tout en croyant ne rien savoir donner    Participation de l'APN à la réunion périodique du Groupe Technologie et Innovation du PA à Amman    Lancement prochain d'une vaste opération d'ensemencement d'alevins en eau douce dans les barrages    Signature d'un accord-cadre de partenariat entre les ministères de l'Environnement et de la Culture    Oran: ouverture du 4ème Salon international du recyclage "Recycling Expo"    Ouargla: le nouveau wali prend ses fonctions    Entretien téléphonique entre Attaf et son homologue sénégalaise    Le président de la République reçoit l'ambassadeur du Portugal à Alger    «Le haut commandement attache un grand intérêt au moral des personnels»    «Faire avorter les plans et menaces qui guettent l'Algérie sur les plans interne et externe»    Le président de la République décide d'attribuer à certains magistrats à la retraite le titre de «Magistrat honoraire»    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste passe à 34.488 martyrs    Des pluies à partir de lundi soir sur plusieurs wilayas    Vingt nouveaux établissements scolaires    Tiaret: lancement prochain du projet de réaménagement du centre équestre Emir Abdelkader    Coupe de la CAF : RS Berkane continue dans sa provocation, l'USMA se retire    Festival du film méditerranéen : "une occasion rêvée de fidéliser le public au cinéma"    Ligue 1 Mobilis : le MCO bat le CRB et respire pour le maintien    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«La crise économique a poussé l'impérialisme à déclencher des guerres de recolonisation en Afrique»
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 11 - 2011

Feed-back sur l'assassinat de Kadhafi, crimes contre l'humanité au nom de la démocratie, politique à adopter par les pays africains pour déjouer leur nouvelle colonisation par l'Occident, ainsi que d'autres questions d'actualité ont été abordés par La NR avec l'invité du jour, le Dr Ley-Ngardigal Djimadoum, secrétaire général de l'ALAC (African Libyan Action Committees).
La NR : Après la destitution forcée de Laurent Gbagbo, les forces impérialistes viennent d'assassiner Kadhafi. N'est-ce pas là un second coup symbolique à l'Afrique ? Dr Ley-Ngardigal Djimadoum : En faisant une brève rétrospective du conflit ivoirien, on y trouve en première ligne son commanditaire, l'impérialisme français ou la Françafrique. En effet, Laurent Gbagbo, ancien opposant irréductible au premier président, feu Félix Houphouët Boigny (chantre et nervi de l'Hexagone), fut démocratiquement élu en 2000 face à plusieurs autres candidats parmi lesquels celui désigné par l'Elysée de Jacques Chirac, en l'occurrence Henri Konan Bédié, successeur de Houphouët Boigny. L'impérialisme français qui a la mainmise sur la Côte d'Ivoire, deuxième puissance économique de la CDEAO (40% du PIB de l'ensemble de l'UEMOA), refuse de respecter la volonté du peuple ivoirien qui a élu brillamment à la présidence Laurent Gbagbo. L'armée française d'occupation basée dans le pays a consacré la scission du pays en Nord-Sud. Le Nord contrôlé par les rebelles d'Alassane Ouattara et Guillaume Soro a servi de sanctuaire aux milices entraînées et équipées par la France via le Burkina Faso de Blaise Compaoré, un autre président françafricain. La suite vous la connaissez : le président Sarkozy qui considéra comme crime de lèse-majesté la volonté anti-impérialiste et nationaliste du président Gbagbo, a réquisitionné le Conseil de sécurité (dominé par les puissances impérialistes, notamment France-USA-Grande-Bretagne). La résolution n°1975 du 30 mars 2011, initiée par la France, a permis de couvrir et de légaliser l'expédition coloniale punitive des troupes françaises sous la bannière de l'ONUCI en bombardant le palais présidentiel d'un Etat souverain africain, kidnappant Son Excellence Laurent Gbagbo et enfin faisant des milliers de morts dans les quartiers civils environnants. En l'absence de réaction énergique de l'UA et des chefs d'Etat africains, le président Sarkozy réitère son acte de terrorisme d'Etat, de piraterie internationale en mobilisant cette fois-ci l'Otan, sa créature criminelle que sont les harkis du CNT de Benghazi, et enfin la célèbre communauté internationale (le trio du Conseil de sécurité de l'ONU). La France initia alors la scélérate résolution 1973 qui a conduit aux bombardements pendant 8 mois de la Libye par les troupes de l'Otan et les assassinats du Colonel Kadhafi et de ses trois fils. Ce pays africain naguère développé fut transformé en champ de ruines avec à la clé environ 100 000 Libyens tués sous les bombes. Les crimes contre l'humanité commis en Libye et en Côte d'Ivoire par les puissances impérialistes en Afrique en ce début de 21e siècle montrent si besoin est la nature criminogène des puissances occidentales et leur détermination à dominer et à faire main basse sur notre continent riche en ressources naturelles et humaines. Ce terrorisme des puissances prédatrices est un entraînement pour de futures croisades de recolonisation de l'Afrique. A qui le tour demain face à la furie guerrière et l'insatiable appétit de recolonisation des barbares venus de l'Occident? Pourquoi l'Afrique devrait-elle se soumettre à une lâche résignation future, face à d'autres éventuelles opérations militaires de recolonisation de l'Algérie, du Zimbabwe…? L'occupation de la Libye et de la Côte d'Ivoire est une mise en garde martiale et impériale à tous les régimes nationalistes, anti-impérialistes, progressistes de notre continent. La nouvelle doctrine des impérialistes, c'est de violer les lois internationales en légalisant, légitimant les guerres de rapine et d'occupation coloniale. Les dirigeants et les peuples insoumis seraient «normalisés» par des tapis de bombes. Cela est insupportable ! Les dirigeants africains, l'UA et tous les peuples de notre continent ont subi l'humiliation jamais égalée dans l'histoire contemporaine des continents en l'espace de quelques mois. Nous avons le devoir et le droit de lutter contre la servitude coloniale occidentale par tous les moyens. Si les dirigeants africains et l'UA étaient animés un tant soit peu d'esprit de solidarité, de l'amour pour la terre–mère l'Afrique, de volonté politique anti-impérialiste et nationaliste, le Guide Kadhafi, des milliers de Libyens et d'Ivoiriens ne seraient pas morts et moins encore le président légitime Laurent Gbagbo et son épouse ne seraient pas embastillés par le duo putschiste Ouattara-Soro sous la supervision de l'armée coloniale française. Pourquoi, justement, Kadhafi a-t-il été exécuté froidement et non jugé, une décision hâtive et qui donne lieu à beaucoup de supputations ? Qu'en pensez-vous ? Notre organisation ALAC (African Libyan Action Committees) a fait une déclaration et analyse détaillée relative à l'exécution expéditive du Guide Kadhafi. Oui, nous affirmons que le Guide a été froidement abattu par les forces impérialistes et leurs collabos, les renégats harkis du CNT de Benghazi. Quel esprit un tant soit peu rationnel oserait nier cette évidence de l'assassinat sans jugement du Guide Kadhafi? En 2003, pour le retour sur la scène internationale de la Libye, les puissances impérialistes et le Guide avaient conclu des accords. C'était la belle époque où le Colonel Kadhafi, devenu fréquentable, voyait défiler à Tripoli ses futurs assassins et dirigeants occidentaux. Mieux encore, ces mêmes criminels s'étaient pliés en quatre et recevaient avec faste le Guide Kadhafi dans leurs capitales respectives. A Paris, la tente de bédouin fut majestueusement dressée et la circulation fluviale sur la Seine fut même interrompue. Jamais de mémoire d'Africain, un dirigeant de notre continent fut l'objet d'un tel respect suprême, d'honneur, voire d'«une vénération diplomatique» et de «courbettes». Pour nous Africains, tous ces sublimes honneurs rendus à ce digne fils de notre continent, le Guide Kadhafi, nous comblent de satisfaction et donnent l'espoir à notre continent et aux Africains que nous sommes aussi capables d'imposer aux puissances impérialistes le respect mutuel, notre dignité et notre souveraineté. Ces accords de 2003 de dégel entre la Libye et l'Occident contiendraient inévitablement des clauses sécrètes qui seraient des «armes de destruction massive» pour les dirigeants occidentaux ponces-pilates au cas où le Guide devrait être jugé. Ces révélations accablantes feraient exploser les carrières politiques de ces derniers, elles mettraient à nu les arcanes des relations multiformes existant entre les dirigeants africains (alliés de circonstance du Guide) soumis à l'impérialisme français et enfin certains propos du Guide Kadhafi évoqueraient les valises de dollars de corruption, les dessous de certains contrats économiques juteux qui déclencheraient de vives tensions de rivalités inter-impérialistes… En la matière, les capitalistes sont capables de se faire la guerre. N'ayant eu jamais confiance au nationalisme, au panafricanisme révolutionnaire et à l'anti-impérialisme du Guide Kadhafi, les prédateurs occidentaux ont décidé de le liquider froidement. L'insatiable voracité des impérialistes les ont conduits à faire main basse sur toutes les richesses de la Libye (pétrole, gaz, fonds souverains libyens, or…) en installant au pouvoir leur chien de garde, en l'occurrence la petite créature criminogène, le CNT de Benghazi. Dans sa livraison du 26 octobre 2011, le journal satirique français le Canard enchaîné a apporté des preuves accablantes et des détails pointus sur l'exécution expéditive du Guide libyen. Le journal désigne sans ambages les auteurs de ce meurtre politique par ce titre choc : «Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris». D'après les différentes vidéos, Kadhafi apparaît avec différentes tenues, ce qui d'après vous incite au questionnement sur une éventuelle mise en scène savamment préparée et non une simple exécution. Pouvez-vous expliciter ? Le Guide Kadhafi est un combattant mort en héros sur le champ de bataille contre l'invasion du pays par les impérialistes. Alors comment pourrait-on croire que sur les différents fronts ce militaire a le loisir de changer plusieurs fois de tenue et même de chambre? La racaille d'Al-Jazeera et les médias impérialistes pensent que les peuples africains ne seraient pas dotés d'esprit rationnel, critique et de capacité d'analyse. Les images présentées par ces officines médiatiques sur la «capture» du Guide Kadhafi seraient incontestablement des mises en scène pour ridiculiser, humilier notre héros africain, le continent et briser le moral des moudjahidine et des résistants libyens. Ces mises en scène étaieraient l'hypothèse vraisemblable selon laquelle ce digne fils d'Afrique aurait été arrêté bien avant cette date du jeudi 20 octobre 2011 ou plusieurs heures avant l'annonce de son exhibition macabre par le CNT. Sur le lieu de la prétendue cache du Guide et champ de bataille, comment ne pourrait-on pas apercevoir les 75 véhicules calcinés que constitueraient le convoi dans le lequel se trouverait le Guide ? Où sont les corps des centaines de patriotes pulvérisés par les missiles et bombes de l'OTAN, qui auraient stoppé ce convoi ? Pourquoi aucun journaliste occidental et de surcroît mandaté par l'OTAN n'a-t-il pas été autorisé à couvrir immédiatement et à chaud in situ l'événement ? Où est la liberté de la presse dont se targuent les « marchands, pirates et corsaires de la démocratie occidentale» ? Vous qualifiez l'assassinat de Kadhafi de «crime planifié et exécuté à bout portant, c'est le meurtre politique de l'Otan ou la nouvelle stratégie de recolonisation de l'Afrique». Dans un tel cas, quel serait, selon vous, la politique à adopter par les pays africains pour faire face à cette situation ? Notre mère patrie commune, l'Afrique, est en danger en ce début de XXIe siècle car la crise financière et économique du capitalisme de 2008 pousse les impérialistes occidentaux à chercher une bouffée d'oxygène. A cet égard, notre continent est tout indiqué car il regorge de richesses naturelles
(pétrole, gaz, diamant, or, uranium, cuivre, fer, coltan, forêt, eau, soleil...) et humaines (plus de 60% de la population est jeune alors qu'en Occident c'est l'inverse). De plus, n'ayant pas une armée commune moderne disposant d'armements dissuasifs, nous sommes une proie facile pour les prédateurs de tous bords. Pour faire face à cette situation d'humiliation et de mépris permanents, de recolonisation de l'Afrique par les puissances impérialistes occidentales, l'UA et nos chefs d'Etat doivent agir sans délai aux tragédies ivoirienne et libyenne : 1- faire preuve de volonté et de courage politique, 2- accélérer la création des Etats-Unis d'Afrique (EUA), 3- créer le Fonds Monétaire Africain (FMA), la Banque Centrale Africaine (BCA) et une Monnaie Commune Africaine (MCA). A ces trois projets indispensables initiés par le Guide pour l'avenir de l'Afrique, nous y ajouterons un quatrième qui est : 4- la création d'une Défense Commune Africaine (DCA), c'est-à-dire une Armée africaine dotée d'armes nucléaires qui dissuaderaient tout éventuel agresseur militaire quelle que soit sa puissance et d'où qu'il vienne. Le Guide Kadhafi qui a initié les projets des EUA, du FMA, de la BCA et du MCA a une vision juste pour l'avenir du continent. Il a ainsi suscité la furie guerrière des puissances occidentales qui l'ont assassiné. Ces dernières voudraient maintenir notre continent dans la servitude coloniale. Selon les prédateurs occidentaux, l'Afrique représenterait un danger pour leur développement si elle devenait indépendante, puissante et prospère. Les dirigeants africains ont le devoir moral de tout mettre en œuvre afin de concrétiser ces indispensables projets car il y a va de la survie des peuples africains et de l'existence de notre continent en tant qu'entité indépendante. Les Etats africains et leurs peuples doivent honorer la mémoire de nos héros en accomplissant leurs volontés et les idéaux pour lesquels ils ont été tués par l'impérialisme. Le courage, le panafricanisme, la solidarité militante, le patriotisme, l'honneur et la dignité ont été les hautes valeurs incarnées par le Guide Kadhafi. Ces prédécesseurs et autres héros de notre continent ont aussi incarnées ces valeurs en leur temps. Il s'agit de Houari Boumediene, Amirouche Aït Hamouda, Mohammed Lemdjed Ben Abdelmalek dit Chérif Boubaghla, le Cheikh Bouziane, Moussa Al-Darkaoui, Al-Hammadi, Abane Ramdane d'Algérie, Gamel Abdel Naser d'Egypte, Nkuame Nkrumah du Ghana, Samory Touré, Sékou Touré de Guinée, Agostino Neto d'Angola, Patrice Lumumba, Pierre Mulélé de la RD Congo, Ruben Um Nyobé, Félix Moumié, Osendé Afana, Ernest Ouandié du Cameroun, Thomas Sankara du Burkina Faso, Samora Machel, Eduardo Mondlane du Mozambique, Chris Hani et Steve Bantu Biko, Dulcie September d'Afrique du Sud, Amilcar Cabral de Guinée Bisao, Mehdi Ben Barka du Maroc, Ferhat Hachet de Tunisie, Marien Ngouabi du Congo, Barthélemy Boganda de la Centrafrique… Rappelons que cette liste des héros africains est loin d'être exhaustive. Ils sont tous tombés courageusement aux fronts, les armes à la main, sans capituler face à l'ennemi. Les générations futures doivent reprendre le flambeau et continuer la lutte jusqu'à la victoire finale. Dans le cas libyen nous avons assisté, d'une part, au détour-nement de la résolution 1973 et, d'autre part, à la violation de la Convention de Genève sur la protection des prisonniers. De plus l'assassinat d'un chef d'Etat en exercice est interdit en droit international. Face à ces deux situations, aucune réaction de l'ONU. L'ONU serait-elle devenue cette instance qui légalise les assassinats politiques des dirigeants africains insoumis ? Depuis sa création le 26 juin 1945 avec la signature de la charte de San Francisco, l'ONU est dirigée en réalité par les cinq membres du Conseil de sécurité, notamment par les trois puissances impérialistes France, USA et Grande-Bretagne. Dans les dossiers de la Côte d'Ivoire et de la Libye au Conseil de sécurité de l'ONU, nous retrouvons la sacro- sainte alliance du trio criminel Sarkozy-Obama-Cameron, dirigeants de ces trois Etats occidentaux. La croisade impérialiste du trio criminel contre la Libye est marquée par 8 mois de bombardements intensifs faisant 100 000 morts libyens, l'assassinat à bout portant du Guide Kadhafi et le tout couronné par l'occupation de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Cinquante ans plus tôt, le 17 janvier 1961, fut assassiné le Premier ministre révolutionnaire congolais Patrice Lumumba, avec l'aval du Conseil de sécurité et les Casques bleus de l'ONU. Ce héros africain insoumis au colonisateur belge et aux intérêts occidentaux a payé de sa vie son nationalisme, son patriotisme et son panafricanisme. Ces puissances impérialistes ont livré des guerres contre tous les dirigeants révolutionnaires, nationalistes ou leurs anciens alliés devenus cons-cients, commençaient à défendre un tant soit peu les intérêts de leurs peuples. Ces prédateurs occidentaux ont assassiné ou fomenté de nombreux coups d'Etat contre les dirigeants légitimes en sacrant leurs valets ou en ont liquidé physiquement certains. En la matière nous pouvons citer quelques exemples (non exhaustifs) dont les dirigeants français ont fait une spécialité : le leader nationaliste Barthélemy Boganda de Centrafrique trouva la mort le 29 mars 1959 dans une mystérieuse catastrophe aérienne, le 13 janvier 1963, Sylvanus Olympio, le premier président du Togo démocratiquement élu, fut assassiné, au Congo Brazzaville le commandant Marien Ngouabi, révolutionnaire marxiste, a connu le même sort le 18 mars 1977. Au Burkina Faso le charismatique capitaine Thomas Sankara fut assassiné le 15 octobre 1987. Dans les îles Comores, le président Abderemane Ahmed Abdallah fut assassiné le 26 novembre 1989. Plus récemment, le président insoumis Laurent Gbagbo fut arrêté le 11 avril 2011 par l'armée française. Il fut remplacé par Alassane Ouattara. Tous ces crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis contre l'Afrique par les puissances impérialistes occidentales n'ont jamais suscité une réaction de l'ONU. En effet, ce sont ces mêmes donneurs de leçons de démocratie avec pour mission de civiliser les barbares africains qui dominent et régentent cette organisation. Les lois internationales sont constamment violées par cette poignée d'Etats occidentaux appelés «communauté internationale», qui l'interprètent et les modulent selon leurs seuls intérêts. A cet effet, ils appliquent une nouvelle doctrine en légitimant les meurtres politiques des leaders africains, les croisades guerrières (sous prétexte d'intervention humanitaire) contre notre continent pour le recoloniser par le truchement des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. La scélérate résolution 1973 sur la Libye en est une preuve irréfutable. Afin de mieux justifier et renforcer leurs expéditions coloniales punitives contre les peuples africains, les puissances impérialistes ont créé la Cour pénale internationale (CPI), une véritable institution raciste, qui pratique l'apartheid judiciaire. En effet, elle s'est spécialisée dans le jugement des dirigeants et leaders africains alors que les dirigeants occidentaux, auteurs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, tels les présidents Bush père et fils, Sarkozy, Obama et les Premiers ministres britanniques Blair et Cameron ne sont jamais inculpés. De ce qui précède, qui pourrait infirmer que les objectifs initiaux de l'ONU ne furent pas dévoyés par les impérialistes au détriment de l'Afrique? Dans le cas où cette institution n'est pas réformée en offrant deux sièges au Conseil de sécurité, les Etats africains ne devraient-ils pas démissionner d'une institution gangrenée par les impérialistes et qui ne cherche qu'à les humilier et à les détruire ? Jusqu'à quand l'Afrique devrait-elle subir la transformation de l'ONU en bras armé des puissances impérialistes occidentales contre elle? Nous devons mettre un terme à cette situation injuste et criminelle. Dans l'une de vos déclarations, vous soulignez «la troublante coïncidence entre l'occupation de la Libye par l'OTAN/CNT, la crise financière et économique, la faillite de certains Etats occidentaux, etc.» Pouvez-vous être plus explicite ? Nous pensons qu'il serait utile de faire une brève rétrospective de la crise financière et économique mondiale afin d'établir sa corrélation avec les expéditions guerrières coloniales et punitives en Afrique, principalement en Libye. La crise systémique du capitalisme est un fait indéniable. Les économistes ultralibéraux l'avouent publiquement. La crise financière mondiale qui a commencé en 2007 est avant tout une crise financière marquée par une crise de liquidité et parfois par des crises de solvabilité tant au niveau des banques que des Etats, et une raréfaction du crédit au niveau des entreprises. A l'automne 2008, cette crise financière s'est aggravée, provoquant une chute des cours des marchés boursiers et la faillite de plusieurs établissements financiers. Pour éviter une crise systémique, les Etats doivent intervenir et sauver de nombreuses banques, ce qui provoquera une crise des dettes publiques de plusieurs Etats impérialistes. Selon le rapport du FMI 2011, certaines de ces dettes publiques par rapport aux Pib atteignent des pourcentages vertigineux : Italie 120%, USA 100%, Belgique 97%, U. K. 95%, France 87%, Espagne 63,40%. Troublantes coïncidences ou hasard de calendrier, les campagnes médiatiques orchestrées par les médias mensonges et les gouvernants impérialistes contre les deux pays africains prospères (Côte d'Ivoire et Libye) auxquels il faudrait ajouter l'Algérie, le Soudan et le Zimbabwe, correspondraient à cette aggravation de la crise financière et économique de ces dernières années. L'occupation de la Libye ne permettrait-elle pas de donner en urgence une bouffée d'oxygène à la crise financière ? Ne permettrait-elle pas d'atténuer l'aggravation des dettes publiques des puissances occidentales? Les
prédateurs impérialistes feraient main basse sur plus de 200 milliards de dollars de fonds souverains libyens dans les banques occidentales, une solution idoine pour résoudre les problèmes de liquidés. A cela il faudrait ajouter le vol (pompage du brut et raffinerie) du pétrole libyen désormais sous leur contrôle. Les réserves de pétrole libyennes estimées à 46,4 milliards de barils serviraient de soupape de sécurité et de prévention à la crise économique. Enfin cette prédation de la Libye ne serait-elle pas aussi renforcée par la mise en circulation d'une nouvelle monnaie que la France s'était déjà empressée d'en proposer l'émission ? Cette monnaie ne serait-elle pas une monnaie de singe qui permettrait à la France de payer à volonté le pétrole libyen et de contrôler la politique monétaire et économique du nouvel Etat fantoche ? Est-ce un hasard si l'organisation terroriste, le CNT de Benghazi, fut créée par les services secrets français en novembre 2010 à Paris? Selon le journaliste italien Franco Bechis, la France préparait depuis novembre 2010 le renversement de Kadhafi. Les détails de ce complot furent rapportés par le journal en ligne Voltaire du 24 mars 2011. Le CNT installé à Benghazi depuis la contre-révolution du 16 février 2011 a aussitôt créé quelques jours plus tard sa propre banque centrale contre celle de Tripoli. La précipitation de cette importante décision monétaire ne pourrait émaner d'une poignée d'insurgés sans l'aval incontestable de leurs maîtres impérialistes. La France fut d'ailleurs le premier pays à reconnaître, moins d'un mois après, le 10 mars 2011, l'organisation terroriste, le CNT. Juste après l'assassinat de Kadhafi, le FMI a annoncé son intention d'«envoyer dans les semaines qui viennent, une mission en Libye destinée à creuser les moyens de venir en aide à ce pays». Quelle lecture peut-on faire de cela ? Le FMI, bras économique des puissances impérialistes capitalistes, s'est spécialisé depuis les années 80-90 en Afrique par son plan d'ajustement structurel (PAS). Ces conditionnalités d'aide financière aux Etats sont iniques et criminelles. En effet, la réduction du nombre des agents de la fonction publique et des budgets dans les secteurs sociaux importants (éducation, santé, agriculture), a causé des drames sociaux et aura de dangereuses répercussions sur l'avenir et le développement des Etats africains. Les prêts financiers accordés par le FMI aux Etats africains permettent aux créanciers impérialistes de contrôler les politiques économiques, monétaires, sociales, militaires et diplomatiques de nos Etats. Nous perdons par conséquent notre souveraineté, la colonisation perdure. La précipitation avec laquelle le FMI voudrait intervenir en Libye pour «aider» le nouvel Etat fantoche, constitue incontestablement le volet principal du projet de sa recolonisation par les puissances occidentales. La Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, naguère riche, prospère, fière, indépendante, développée et respectée, sera désormais une « nouvelle Libye » asservie par les puissances occidentales, pillée, pauvre et humiliée. Le peuple libyen perdra tous ses acquis sociaux, sa souveraineté, son indépendance et son honneur instaurés par le Guide Kadhafi.Les lendemains déchanteront car le peuple découvrira les mensonges et le visage hideux des colonisateurs. Il se rappellera l'amour que le Guide a pour son peuple, son pays et pour l'Afrique. La résistance verte contre les forces d'occupation impérialistes occidentales et leurs renégats et rats de Benghazi, s'intensifieront. Le drapeau vert sera inévitablement hissé sur la place verte car aucun peuple au monde n'acceptera de son propre gré la domination, le pillage et l'humiliation des envahisseurs. Actuellement, une campagne similaire est engagée contre la Syrie. Quel scénario possible pourrait-on envisager ? La campagne de la croisade guerrière impérialiste contre le président Bachar Al Assad de Syrie bat son plein. Elle est même entrée dans une phase décisive avec le renforcement des sanctions décrétées par les puissances occidentales. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré le 19.11.2011 à la presse : «…Ce qui est arrivé il y a quelques semaines à Kadhafi... et ce qui est arrivé à Saddam Hussein, pourrait maintenant l'attendre (…) Israël pourrait tirer profit de la chute d'Assad ». Il est une évidence que les scénarios à la libyenne, initiés par le trio criminel, se confirment. De plus Israël ne profiterait-il pas de cette occasion pour en découdre avec le régime syrien redoutable ennemi de l'Etat hébreu ? La future carte moyen-orientale projetée par les USA avec des Etats arabes tous dirigés par des proconsuls désignés par leurs soins. Toutes les forces révolutionnaires anti-impérialistes du monde, quelles que soient nos divergences idéologiques, confessionnelles, devront nous unir au sein d'un front commun pour soutenir activement le Président Bachar Al Assad et le peuple syrien contre toute agression occidentale. Tous les régimes insoumis aux forces des prédateurs seront tôt ou tard attaqués. Ce front doit mettre un terme à ces crimes impérialistes qui tendent à se généraliser et à se banaliser.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.