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Nous les tuons deux fois !
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 04 - 2012

Les causes qui ont mis sens dessus dessous l'échelle de nos valeurs initiale résident principalement, à mon sens, dans notre esprit tendancieux qui ne reconnaît point à l'objectivité et à l'équité leur rang et leur importance. En second lieu, l'intérêt général et les valeurs morales, jadis parties intégrantes de notre éducation, ne sont plus légion, ne paient plus et surtout ne font plus vivre. La déontologie, qui régit, pourtant, l'intellectualisme dont nous vantons et l'appartenance et l'adhésion, est courtisée puis soudoyée par le gain facile et la gloire éphémère qui motive nos faits et gestes d'aujourd'hui.
Depuis que les fondements moraux, l'honnêteté et toutes ces valeurs ancestrales héritées qui ont pourtant, toujours fait leurs preuves quand ils sont instaurées, sont reléguées aux calendes grecques, l'appât de la corruption et l'avènement de tous les vices ont succédé en lieu et place de ce qui faisait jadis les fondations de notre communauté. Etre intellectuel, de nos jours, c'est d'abords se servir et, ensuite servir son cercle et sa corporation de prédilection qui l'a aidé à gravir toutes ces nombreuses marches du piédestal auquel il ne se serait jamais hissé seul, sans un coup de pouce des copains et du… destin. Rendre l'ascenseur à ceux qui l'ont propulsé en haut de l'étage est la moindre des choses, vous en convenez. Que choisir, le gain facile ou les principes et fondements de notre éducation ? Des principes vieillots et périmés pour un appétit monstrueux En citant les principes qui régissaient nos sociétés, je vois déjà le sourire narquois de certains qui me qualifieraient, à coup sur, d'arriéré si je n'arrête pas, instantanément, l'apologie des valeurs et de la morale qui a forgé pourtant notre instruction. Je mettrai leurs moqueries, pour ne pas glisser vers les sentiers polémiques, sur le compte du conflit de génération que nous n'avons pas su gérer convenablement, il faut le reconnaître, en l'absence d'un dialogue franc et serein. A quoi bon, donc, s'apparenter à tous ceux qui ont connu une fin de carrière des plus abominables, à ne pas envier, et qui sont morts dans la misère la plus totale. Le sort final de la majorité des grands hommes, à travers l'histoire, n'est pas reluisant et a de quoi faire méditer ceux qui aspirent à l'entrée au club des damnés de la terre. L'alternative unique qui s'offre aux utopistes comme moi, qui rêve d'un monde meilleur, c'est de vivre soit une époque primitive et révolue, ou d'enfourcher la monture de l'opportunisme et de l'arrivisme machiavélique à outrance. C'est toutes ces raisons qui transforment, à mon humble avis, l'intellectuel en bouffon et courtisan du roi. Le prix Nobel décerné à l'auteur des Versets sataniques et à l'auteur de Raja1 en Bengale peut éclairer ceux qui doutent encore du renversement des échelles de valeurs et des manigances politiques intra et extra-muros. Combien de nos illustres savants, dans différents domaines, ont été traînés dans la boue par de vils plumitifs. Par contre, combien de médiocres ont été plébiscités et propulsés jusqu'au podium ? Le pourquoi du différent sort réservé aux uns et aux autres ? Il faut en chercher les causes dans nos esprits souillés par les différentes dérives causées par la perte de tous les repères qui nous guidaient et nous éclairaient la voie, hier encore. Les raisons de la totale dérive morale sont si simples que nous passons souvent à côté à force de vouloir trop se gratter les méninges. Je dis toujours, à ceux qui se plaignent d'ingratitude et de la non-reconnaissance de leurs valeurs intrinsèques, que c'est le temps des médiocres et que le règne des compétences ne saurait tarder. Il suffit d'attendre et de ne pas s'impatienter. Nous sommes coupables du double meurtre de nos grands hommes. De leur vivant, nous leur manifestons du mépris et de l'ingratitude. Nous les calomnions gratuitement le plus souvent. Posthume, aucun hommage ne leur est rendu. C'est à peine si on nous permet d'insérer leur avis de décès et quelques maigres lignes, qu'il faut aller chercher, avec une loupe, au fin fond d'un journal. Des circonstances atténuantes leur sont accordées en raison des protestations urgentes et humanitaires de Brigitte, en colère, contre les égorgeurs de ses moutons adulés, qui se sont accaparées toutes les unes de nos journaux. Nous les tuons de leur vivant en les diffamant et nous les tuons une seconde fois en ne leur reconnaissant pas leurs mérites posthumes. Le virus de la sélectivité, à toutes épreuves, y contribue en nous aveuglons au point de n'en reconnaître de mérites qu'à ceux de notre tribut et de notre cercle d'appartenance. Quand les opportunistes dament le pion aux doyens et aux pionniers ! Lui rendre hommage, de son vivant, m'était impossible. Une fois, décédé, je pense que peut être, je ne m'attirerai pas les foudres de guerre et surtout, je ne passerai pas pour un notoire plébiscitaire, si j'ose apporter un témoignage des plus modestes, concernant un homme qui a toujours porté l'Algérie dans son cœur et dans son esprit. Un homme qui a bravé, au plus fort de la tourmente qui a secoué notre pays, tous les dangers par des déclarations franches et téméraires au moment où le silence coupable était de mise. Toutes ces langues déliées, aujourd'hui, par cette sécurité revenue, n'étaient pas très loquaces, hier. La concorde civile applaudie, la réconciliation plébiscitée et le «wiam» adulé étaient, étrangement des sujets tabous, il n'y a pas si longtemps. Que de fois j'ai entendu des orateurs disserter, à se couper le souffle, à propos de la réconciliation nationale et du «wiam al madani», sans jamais avoir le courage de citer le nom d'un des pionniers en la matière. Ont-ils toujours peur qu'il leur fasse de l'ombre de l'au-delà ? Je trouve que l'étique et l'objectivité en prennent un cinglant camouflet en agissant de la sorte. Les raisons de l'adhésion générale de tous ne sont, hélas, pas toujours celles que nous croyons et pour lesquelles une petite minorité a appelé et combattu quand le terrain était miné et quand chaque parole, allant dans le sens de la réconciliation, était prohibée. En ces temps-là, il est vrai que les appels à la sagesse étaient peu écoutés. La résonance des sabres et la tonalité des kalachnikovs étaient plus entendu que tout autre son. Eu égard à tout ce qu'ils ont fait pour l'Algérie, dans les moments cruciaux, où personne ou presque n'osait chuchoter ce qu'il pensait tout haut, à propos du barbarisme qui sévissait en ces temps-là, nous devons rendre hommage à cette frange d'hommes qui ont sacrifié leurs vies pour faire entendre la raison aux uns et aux autres. Il fallait le faire et ils l'ont fait dignement faisant fi de tous les dangers qui les guettaient à chaque pas réalisé dans le sens de la réconciliation des belligérants. Il faisait doublement face à ses détracteurs, chose tout à fait naturelle sur le plan politique mais aussi à ses semblables de la mouvance islamique qui lui reprochaient son adhésion à la démocratie et à son pragmatisme qui le particularisait. Ils lui réprimandaient farouchement aussi son refus absolu de toutes thèses de Djihad en Algérie. Il est passé aussi maître dans l'art de secouer la classe politique quand celle-ci s'adonne, à son sport favori, à savoir l'engourdissement et au repos du guerrier. Accosté, dans une mosquée, par des citoyens curieux quant à son positionnement politique, et qui le questionnaient justement à propos de son parti, le Cheikh a vite fait de les déchanter en leur donnant rendez-vous à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, où il devait animer un meeting politique. Il réfutait catégoriquement l'utilisation de la mosquée à des fins partisanes. Jamais il n'a fait de la mosquée une tribune partisane comme il était d'usage à cette époque-là. Un homme qui a appelé toutes les tendances politiques à un minimum et au SMIG national comme il aimait l'appeler. Un appel resté sans suite grâce à une fetwa dont l'auteur interdisait l'union des forces politiques sur un consensus national souverain mais qui s'est prononcé sur la validité et le djawaz, par contre, d'une rencontre à Saint'Eugédio officiée par un évêque de cette église italienne.. L'homme, en question, n'est autre que le cheikh Mahfoud Nahnah (Allah yerhamou) du parti du MSP (Algérie). Dieu soit loué, je n'ai pas connu cet homme à travers une certaine presse qui a tout fait pour ternir son image et déformer tout son très long parcours mais, contrairement à ses dénigreurs, j'ai eu la chance de le connaître et de l'approcher de près, à un moment crucial et déterminant de ma vie. C'était un jour décisif car sans cette rencontre salutaire, j'aurai peut-être pris le chemin du maquis une décennie après. En ces temps-là, l'islam était aux mains des apprentis et autres aventuriers qui chérissaient la forme plus que le fond ! C'était le temps de la renaissance (sahwa) et de l'effervescence religieuse des années 1980 ! Le fameux jour qui a fait complètement basculer ma modeste vie religieuse était un vendredi! (A suivre)

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