Les prétendants à un logement décent, ayant entendu tous les discours de propagande des autorités locales, tournant autour de cette question brûlante et délicate, et ce, depuis des années, ne semblent plus faire recette dans cette ratatouille du grand mensonge et des fausses promesses qui sont, pour la plupart, non-tenues. Dans un autre contexte, il semblerait qu'on avait annoncé à plusieurs reprises, au cours des sorties officielles, la construction par l'Etat providence d'un parc de 3 800 logements dans la wilaya de Mascara. Selon des informations, qui restent à vérifier, on discourt sur 2 150 logements pour le chef-lieu, 1 250 pour la daïra de Sig où un important consortium chinois et autres entreprises publiques et privées nationaux, seront à pied d'œuvre afin de remédier au déficit flagrant qui touche de plein fouet la wilaya de Mascara, en matière de parc habitable. Des propos qui devraient satisfaire la liste des milliers de mal-logés qui ne cesse de s'allonger de plus en plus, et dont le chef-lieu de wilaya enregistre à l'heure où nous mettons sous presse, quelque 15 500 demandeurs de logement, le tout ceinturé de dossiers qui s'accumulent de plus en plus, sans pour autant trouver une issue adéquate. L'affichage provisoire de la liste des bénéficiaires de 300 logements sociaux qui ont été placardés à travers les artères principales du centre-ville ce dimanche 1er juillet, vers 5 heures du matin, a failli faire basculer dans le vide des centaines de mal-logés irrités par des déclarations frivoles d'officiels en quête de sensation, et mettre le feu aux poudres. Le nouveau siège de la daïra qui juxtapose la direction des impôts de la wilaya a été carrément fermé à la circulation où il était difficile pour les journalistes et autres correspondants de presse de s'aventurer pour s'enquérir des causes exactes de cette flambée de violence, où tous les ingrédients étaient réunis pour inciter à des dérapages contre des journalistes qui ont été taxés de «collabos» du pouvoir en place. Des repris de justice, des mineurs manipulés, des femmes de mœurs légers, des jeunes désœuvrés, débarqués pour faire embraser la scène, des individus venus de wilaya lointaine, qui revendiquent le leadership d'un terrain perdu. Une vision lunaire, où la manifestation a vite tourné à l'émeute, des barricades ont été dressées au lieudit place des trois «Frères Touaa», près de la trémie qui fait face au stade «Meflah Aoued». Lampadaire saccagé, panneaux de signalisation routière arrachés, pneus incendiés, jet de pierres et autres bouteilles de bière jonchaient par terre, on vise les endroits aux alentours de la daïra de Mascara et autres institutions de l'Etat. Pratiquement, tout a été retourné par des mains malintentionnées, à l'exemple de l'espace vert en face du stade de «Meflah Aoued», qui s'est vu dépouillé de sa structure par des dégâts importants. Criant leur déception de ne pas voir leur noms sur la liste des 300 logements sociaux locatifs et rythmant des slogans abrupts contre le pouvoir et les autorités locales, «vive le terrorisme» et autres slogans «réactionnaires» ont été au menu des contestataires. Les émeutiers ont pris pratiquement le contrôle du centre-ville, et ce, malgré la présence importante de la police anti-émeute, qui a été déployée en cette deuxième journée de trouble à l'ordre public, et dont, paraît-il, des instructions fermes ont été données pour ne pas «intervenir» directement pour disperser les contestataires. Au niveau du chef-lieu de wilaya, les contestataires ont jugé que la liste des 300 logements est éphémère par rapport à la demande, où des mendigots à l'exemple de Mme Benhalima Nebia, qui a déposé sa demande en 2001 sous le numéro 3256, Nouari Mustapha en date du 29/12/2003 sous le numéro 5790, sans pour autant oublier M. Benthabet Boutabia qui squatte un logement dans un immeuble menaçant ruine avec sa famille depuis 2002, n'ont pas été du tout bénéficiaires à ce jour. Un fils de chahid, le nommé Derrar Miloud Ould Ali Benaoumeur, qui habite un garage moyennant 6000 DA par mois, et ce, depuis 2001, n'a pas encore trouvé un véritable gîte malgré le passage de la commission en date du mois de juillet 2011. Sous le regard indifférent des autorités locales, à l'exemple du nouveau chef de daïra, qui a trop promis, des éprouvés quémandeurs à la recherche d'un logement décent ne savent plus faire la différence entre une pédale de bicyclette et un manche d'avion. La présence des émeutiers aux alentours de la daïra et la grande poste a obligé les commerçants à baisser rideaux durant des deux jours de protestation. Les contestataires rencontrés les 1er et 2 juillet derniers, pointent du doigt les garanties de cette liste étant donné que la plupart des bénéficiaires sont des filles célibataires, des jeunes aisés qui ne sont pas dans le besoin et autres individus qui sont originaires d'autres wilayas limitrophes, à l'exemple de Chlef, Tiaret, Takhemaret qui se sont vu inscrits sur cette liste provisoire des 300 logements. Sans rentrer dans les détails qui fâchent, les protestataires s'estiment lésés depuis la dernière distribution de logements sociaux en 2009, où le wali de l'époque, M. Merzoug Larbi a préféré faire sa propre guerre au détriment de l'avènement de la commande publique, c'est-à-dire les projets durables, qui malheureusement sont tombés à l'eau. Depuis, rien n'a été réalisé, sauf des rond-points, des jets d'eau et autres plantations de palmiers dites «whashingtonia» qui embellissent une wilaya-pilote, ouverte à toutes les transactions. Problème, comme tous les pays bannaniers, on réalise à peu prés, soixante logements par an, soit un total de trois cents gîtes en trois années. Dans la wilaya de Mascara, on met plus de temps à attendre que d'habiter.
