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Neuf ans de préparation et de luttes internes
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 07 - 2012

La crise de leadership au sein du parti a failli emporter le dernier espoir d'émancipation du peuple algérien du joug colonial.
Car le MTLD, principal parti nationaliste, était le seul qui pouvait bousculer l'ordre établi par la puissance coloniale. En se trouvant devant l'inéluctable séparation entre le président et les membres du comité central, un groupe d'activistes a opté pour la solution qu'attendait la base depuis les événements de Sétif et Guelma en 1945 : le passage à l'action armée. Quels étaient alors les moments forts allant de la scission au passage à l'action en passant par la naissance du CRUA, le 23 mars 1954 ? La crise au sommet du parti a connu son point de non retour lorsque la direction du parti avait appelé, le 10 décembre 1953, pour la tenue d'un congrès national algérien. Cette proposition, pour rappel, avait été rejetée lors du congrès tenu six mois plus tôt. Messali, en résidence surveillée à Niort, avait décidé alors d'utiliser tous les pouvoirs en sa possession pour que la direction ne réussisse pas dans cette entreprise. En estimant que le comité central se lançait dans une voie de réformisme, le président avait décidé de porter le débat dans la rue pour que l'opinion sache l'orientation déviationniste, selon lui, du comité central. Ces divergences étaient-elles surmontables ? Les historiens qui ont étudié la question ont estimé que le différend concernait la ligne directrice du parti. Du coup, toute réconciliation n'aurait été qu'éphémère. L'historien algérien, Mohamed Harbi, dans son livre «Aux origines du FLN», a expliqué que les divergences remontaient au second congrès du MTLD d'avril 1953. Il a retenu notamment quatre points : 1) La recherche d'appuis extérieurs 2) La politique électorale 3) L'unité nord-africaine 4) La politique des alliances en Algérie Cette situation a engendré deux tendances qui n'étaient pas prêtes à céder sur leurs positions de principe. L'un des animateurs de la troisième voie dite neutraliste, Ahmed Mahsas, a constaté que : «les risques de la division se sont aggravées plus que jamais. Nous sommes toujours en présence de deux parties hostiles». C'est à ce moment-là, il y a cinquante quatre ans, un certain 23 mars, que naissait le CRUA. La réunion s'est déroulée dans une école coranique Al Rachad. Elle a regroupé quatre militants : Boudiaf, Ben Boulaid, Dekhli et Bouchebouba. Toutefois, si les deux premiers avaient fait partie de l'organisation paramilitaire du MTLD, l'OS, les deux derniers étaient des politiques proches des centralistes. Le comité s'est fixé pour objectif la réunification du parti et son orientation vers l'action armée à court terme. Selon Gilbert Meynier : «Pour Boudiaf, l'objectif était de convoquer un congrès unitaire où toutes les tendances seraient représentées, y compris les anciens de l'OS, écartés depuis 1951 et interdits de congrès en 1953, de refuser de reconnaître la délégation provisoire messaliste...». Cependant, si les centralistes étaient bien représentés, l'autre tendance en conflit ne voyait qu'un parti pris flagrant contre elle. En effet, Messali ne voyait dans les membres du CRUA que l'ombre des centralistes et à leur tête Hocine Lahouel, membre influent du comité central. En effet, pourvu que Messali n'ait pas le dernier mot, les centralistes, il faut le dire, étaient prêts à jouer toutes les cartes. D'ailleurs, dés le premier numéro du patriote, bulletin du CRUA, le parti pris contre Messali était clairement affiché. La raison à cela, selon Harbi était que : «Le financement du bulletin et son impression sont assurés par une somme de deux cent mille francs (2 000 NF) avancés par le comité central». Les soupçons qui pesaient sur Dekhli et Bouchebouba étaient avérés exacts lorsque les deux tendances, centralistes et messalistes, préparaient séparément leurs congrès pour l'été 1954. Dekhli et Bouchebouba ont soutenu nettement le point de vue du comité central au sein du CRUA, alors que Boudiaf et Ben Boulaid, les deux autres membres, ont estimé inutile la convocation du congrès centraliste. Ils ont proposé la préparation de l'insurrection immédiate afin que la lutte réunisse tout le peuple autour de cet idéal. Mais la tergiversation des centralistes a conduit le groupe à se scinder. Ceux qu'on appelait les activistes du CRUA ont convoqué, le 25 juin 1954, à l'insu des deux autres membres, une réunion à laquelle ont participé vingt-deux militants de l'organisation spéciale. C'était le fameux groupe des 22. Ce jour-là la discussion était orientée dans le sens de réunir les conditions pour défier un système colonial injuste qui a trop duré. La décision d'affronter la puissance coloniale n'a rencontré aucune opposition parmi les présents. Ils ont, pour ce faire, créé un conseil collégial contenant cinq membre : Boudiaf, Ben Boulaid, Bitat, Ben M'hidi et Didouche. Leur mission était de réunir les conditions pour qu'une action armée soit déclenchée dans un temps relativement court. Cependant, le conseil de la révolution a pris définitivement la place du CRUA après la tenue de la conférence des cadres, de la tendance centraliste, le 1er juillet à Alger. Cette conférence a scellé la division entre centralistes et activistes. Au reproche de Zoubir Bouadjadj, membre des 22, à l'encontre des centralistes les accusant de trahir le CRUA, Bouchebouba a répondu : «Le CRUA n'existe plus. Nous l'avons formé pour éviter la scission, nous avons échoué : le CRUA doit disparaître». En outre, lorsque les 13-15 juillet, Messali a convoqué, à Hornu, en Belgique, le congrès de la rupture qui a prononcé la dissolution du comité central et l'exclusion des ses principaux responsables, le conseil de la révolution ne pouvait dorénavant compter que sur ses forces. Il ne restait, par conséquent, au conseil de la révolution qu'à convaincre les Kabyles de se joindre à eux pour se lancer véritablement dans l'action armée. La rencontre entre Ben Boulaid pour le groupe des 22 et Krim Belkacem et Amar Ouamrane pour la «fédération du MTLD» de Kabylie, a eu lieu au café maure, El Arich, à Alger. Dans «les fils de la toussaint», Yves Courrière a raconté cette entrevue avec plus de précision : «Ben Boulaid est très étonné de voir Krim et Ouamrane l'approuver. La Kabylie est prête à se joindre à vous, dit Krim Belkacem, mais tu connais notre sympathie pour le vieux Messali». En somme, fin août, Krim et Ouamrane se sont ralliés aux 22 et Krim a été désigné pour être le sixième membre du conseil de la révolution. C'était le « comité des six », lequel a été rejoint par les membres de la délégation extérieur du MTLD composée de Ben Bella, Khider et Ait Ahmed. Ce nouveau groupe, dit des neuf, a rédigé un appel à tous les Algériens les exhortant de rejoindre le nouveau parti, le FLN, dont le seul but était la libération nationale. Pour conclure, l'intransigeance de chaque partie à imposer sa perception de ce que devait être la conduite du mouvement national a rendu l'union chimérique. En revanche, le point positif, s'il en est un, était que chaque militant, étant libéré de la discipline partisane, pouvait décider, en son âme et conscience, du chemin à suivre. Ce dernier a bien entendu choisi le plus raisonnable et le plus bénéfique pour l'avenir de ses enfants. Pour Harbi : « la base ne pensait qu'à l'action. Pour cette raison, toute entreprise qui pourrait rompre avec le byzantinisme où s'enfonçait les discours avait des chances de succès ». Finalement, malgré la division tant douloureuse des politiques algériens au sein du principal parti nationalistes, l'histoire ne retiendra que l'immense ?uvre de ses meilleurs fils : la libération du pays. D'ailleurs, un proverbe ne dit-il pas que : « A quelque chose malheur est bon ». Sources : 1) Yves Courrière : les fils de la Toussaint. 2) Mohamed Harbi : aux origines du FLN. 3) Gilbert Meynier : histoire intérieure du FLN. L'indignation rétrospective ne suffit pas à comprendre les raisons pour lesquelles des hommes et des femmes ont pu être ravalés, pendant des décennies, au rang de sous citoyens par une République qui se proclamait patrie des droits de l'homme. René Gallissot, La République française et les indigènes, L'Atelier, 2007.

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