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Que reste-t-il des traditions d'antan ?
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 07 - 2012

Les Algériens accueillent, chaque année, le mois de Ramadhan, dans une ambiance de piété et de profond respect pour les coutumes et traditions, affichant, sur fond de fraternité et d'entraide, leur attachement à la manière de se conduire et d'accomplir le jeûne, tout en puisant le meilleur du patrimoine culturel et religieux pour agrémenter leurs soirées en ce mois béni.
L'extraordinaire mouvement qui caractérise ce mois, c'est cette vivacité particulière des sens, des ambiances, des rues, des couleurs, couronné par l'élégance lumineuse des minarets. Chaque jeûneur trouve sa place pendant ce mois, les contrastes ne s'opposent plus mais s'harmonisent. Cela se ressent dans le paysage et dans les familles, toutes générations confondues. Toutes les couleurs et toutes les saveurs se donnent ainsi rendez-vous dans chaque foyer, faisant de ces trente jours de jeûne un mois de fête. Il fut un temps, le bon vieux temps... Entre hier et aujourd'hui, le Ramadhan n'est plus le même et l'assertion ne vient pas de nous mais de nos aînés qui ont vécu d'autres ambiances ramadhanesques. Que ce soit dans les préparatifs pour accueillir ce mois sacré, dans l'accomplissement du devoir religieux ou encore dans le comportement de chaque musulman au quotidien, tout était différent. Nos aînés ne peuvent se remémorer ce passé sans nostalgie. Ils disent tous que, par le passé, l'atmosphère était si particulière. C'était une autre époque. Une belle époque ! Jadis, dès l'arrivée du mois de Chaâbane, la maison était nettoyée à grande eau et la peinture de la cuisine rafraîchie au pinceau. Les ménagères changeaient parfois rideaux, nappes mais surtout ustensiles. Quant aux provisions, elles étaient préparées à la maison et on trouvait de tout au fond de leurs placards. Si aujourd'hui, certaines femmes ont su préserver cette tradition, d'autres n'y accordent plus grande importance, arguant mille et un prétextes, à commencer par le manque de temps et la disponibilité de tous les produits sur le marché. Toutefois, tous les Algériens veillent à préserver l'essentiel, à savoir «Rihet ramdan» (l'odeur du Ramadhan), sans quoi tout serait sans saveur. L'ambiance chamarrée des marchés Dans les marchés, l'opulence de légumes et de fruits envahissait les étals, l'ambiance festive était vraiment de rigueur. L'odeur des épices en tout genre et des herbes aromatisées embaumait l'atmosphère, au grand plaisir de tous ceux qui fréquentaient les allées des marchés. Les échanges entre commerçants et acheteurs se mêlaient dans un joyeux brouhaha. Aujourd'hui encore, les marchés et souks des villes algériennes prennent des couleurs variées et dégagent des senteurs et parfums particuliers qui attirent de nombreux visiteurs venant faire leurs achats. Les marchés se caractérisent également par l'émergence d'activités «saisonnières», proposant un éventail de produits dont différentes épices et autres ingrédients, des variétés de dattes, des fruits, légumes, gâteaux, pains, diouls et autres sucreries traditionnelles. Traditions culinaires en mutation Si les fameuses chorba et h'rira ont su résister au temps qui passe, de même que certains plats traditionnels comme le mtaouem, El-ham lahlou, cht'itha djedj, les boureks ou les tadjines, qui caracolent toujours en tête des menus des cuisinières algériennes, en revanche, beaucoup de mets modernes ont trouvé leur place sur la meïda du Ramadhan, en raison de la richesse et de la diversité culinaires et des habitudes alimentaires qui ont gagné toutes les régions du pays, notamment les grandes villes. Par le passé, la consistance du repas du Ramadhan tournait invariablement et systématiquement autour de la chorba, h'rira ou djari, lesquels étaient accompagnés d'un seul plat de résistance Les temps ont bien changé et aujourd'hui, les femmes se donnent beaucoup de mal pour garnir la table du Ramadhan de plusieurs mets succulents. Mais il faut préciser qu'en voulant satisfaire les envies des uns et des autres, on finit par gaspiller la nourriture. C'est ce qu'on appelle avoir les yeux plus gros que le ventre. Nos aînés rappellent aussi que, jadis, des nécessiteux frappaient à l'heure de l'iftar à leur porte et étaient invités, sans aucun protocole, à partager le repas de la maisonnée. Aujourd'hui, la charité n'a plus le même visage. Les déshérités, les gueux et autres sans domicile fixe se retrouvent dans des sortes de restos du cœur où, sous la bannière d'associations caritatives ou du C-RA, ils peuvent enfin goûter à un bon repas chaud. Certes, la chaleur familiale n'est pas au rendez-vous, comme par le passé, mais...! Veillées ramadhanesques : dehors ou à la maison ? A peine la dernière bouchée avalée, les hommes quittent la maison pour aller fumer cette cigarette tant rêvée de la journée ou boire un breuvage bien serré au café du coin. Les femmes, une fois la vaisselle faite et la maison rangée, se préparent pour sortir veiller dehors. Il faut dire qu'entre les soirées musicales, les pièces théâtrales ou les projections cinématographiques, il y a de quoi remplir l'après-f'tour. Qu'en est-il des visites familiales qui rapprochaient jadis frères et sœurs, cousins et cousines, grands-parents et petits-enfants, amis et voisins ? Beaucoup d'Algériens ont su préserver cette coutume mais bien souvent la rencontre familiale a lieu autour d'un poste de télévision qui, s'il ne capte pas toute l'attention de l'assemblée, parvient à combler le vide de certaines discussions. Eh oui ! la modernité règne sans partage dans tous les foyers. Avant, racontent nos aînés, les soirées ramadhanesques avaient une saveur très particulière. L'aspect marquant et prédominant de ces veillées est cette omniprésence de l'animation nocturne dans chaque foyer. Les femmes se retrouvaient souvent autour d'un ouvrage manuel comme la broderie ou le crochet ou encore autour d'une bouqala. Ce divertissement citadin, exclusivement citadin, était très prisé, notamment par les jeunes filles qui espéraient avoir leur présage d'une bonne nouvelle, comme l'arrivée prochaine d'un beau prétendant. D'autres organisaient de véritables petites fêtes à la maison avec musique, chants, danses. Si les fêtes de circoncision étaient souvent un prétexte, il demeure que passer un moment d'entrain pouvait aussi être un argument pour ces joyeuses retrouvailles. Les convives dégustaient alors, entre deux déhanchements, des douceurs aux amandes et au miel et un bon thé à la menthe ou aux clous de girofle. Les soirées qui battaient leur plein sur les terrasses des maisons étaient rehaussées par l'odeur suave du jasmin, du chèvrefeuille qui venait embaumer l'atmosphère... La gent masculine n'était pas en reste, puisque, après la prière des tarawih, jeunes et moins jeunes se retrouvaient autour de qaâdate où fusaient des notes de chaâbi. Ces soirées étaient organisées notamment sur les terrasses des cafés maures. A ce titre, celles du café Malakof ou encore du café El Behdja restent mémorables. Ainsi, assis bien confortablement sur une chaise et faisant face à la mer, les amateurs de musique populaire assistaient gratuitement à des spectacles de haute facture assurés par des chanteurs, tantôt amateurs, tantôt professionnels. Ils distillaient dans le silence de la nuit, une poésie populaire qui traduisait avec justesse les préoccupations quotidiennes de tout un chacun. Quant aux moins mélomanes, ils se retrouvaient autour d'une meïda bien garnie. Là, ils palabraient jusqu'à une heure tardive de la nuit. Il rentraient alors à la maison, juste à l'heure du s'hour et de la prière d'El fedjr. Ya hasrah ‘ala zmen !

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