La scène algérienne pullule de chebs et de chebate qui tentent de se frayer un chemin dans la chanson raï. Les styles, les voix, les sensibilités et les charismes diffèrent. C'est pourquoi, certains parviennent à briller sous les projecteurs, tandis que beaucoup n'accèdent jamais à la lumière. Kenza Yasmine n'est pas une grande artiste mais elle tend à le devenir et elle en a les atouts...vocaux, s'entend ! Son 3e album qui est arrivé dans les bacs, il y a quelques jours, a été bien accueilli par les fans de ce genre musical, un genre se situant à mi-chemin entre le raï et le sentimental. Comprenant 8 titres, écrits par Hmida Belaroui, avec des musiques signées Mustapha 62, cet album, sorti sous le label Dounia, raconte les sentiments, les relations humaines et tout ce qui fait battre le cœur de la société. «C'est le parolier avec qui je travaille depuis mes débuts, je me sens à l'aise avec lui. On se comprend et il sait écrire des chansons qui traduisent exactement mes émotions», avouant presque à demi-mot, que certaines histoires racontées sont réelles. Il a fallu à Kenza Yasmine six mois de travail afin de donner naissance à cet album éponyme, des efforts dont elle est fière car, dit-elle, «je m'investis pleinement dans mon travail, je ne triche pas, je veux donner le meilleur à mon public». Ce dernier le lui rend bien puisqu'elle est très appréciée par ses fans qui aiment en elle sa voix, sa simplicité et les paroles de ses chansons qui sont à la fois «profondes, propres et porteuses de messages», explique-t-elle encore. Elle rappelle aussi que sur cet album figure un duo avec un rappeur français. Kenza Yasmine qui a déjà animé durant le 5 juillet un concert dans le sud du pays, espère pouvoir monter sur d'autres scènes pour présenter son album au public. En attendant, il reste les fêtes et autres soirées privées ou publiques où l'on peut se déhancher et apprécier les chansons de cette artiste qui offrent aussi pour certaines du bon rythme. Kenza Yasmine qui est passionnée de chant depuis son jeune âge a commencé à chanter dans une fête, juste pour le plaisir. Elle a été très vite encouragée par l'assistance qui a trouvé que le timbre de sa voix éraillée pouvait l'aider à se faire une place sur la scène musicale. Timide, elle hésita longtemps, préférant continuer à écouter ses chanteurs préférés comme Blaoui El Houari, Khaled ou le regretté Hasni, trois icônes du raï. De ses débuts en 2003, il lui faudra attendre 2009 pour voir enfin son premier album sortir chez les disquaires. «Houbi rah» est un vrai succès et pour cela, elle tient à remercier le producteur Zohir Rezki qui n'a ménagé aucun effort pour l'aider à passer de l'ombre à la lumière. Le second opus sortira deux ans plus tard. «Ghamadt 3ini», également porté par le label Dounia marche bien, moins bien que le premier mais il aura ses fidèles. Pour ce troisième album, l'artiste compte renouer avec le succès et pour cela, elle espère que les responsables de la culture lui donneront la chance de se produire sur scène pour aller à la rencontre de son public.
