On en parle si peu, pourtant c'est un corps indissociable de la discipline la plus prisée en Algérie. Un corps souvent pointé du doigt malgré les sacrifices consentis. L'arbitrage délibérément accusé de tous les maux est un maillon de la chaîne footballistique qui est, lui aussi, sujet à la tourmente. Le président de la commission nationale des arbitres, Belaïd Lacarne, subit des tirs croisés émanant de tous les côtés. D'anciens et de nouveaux arbitres contestent énergiquement sa manière de gérer ladite commission. A tout seigneur, tout honneur, l'ancien referee de Sétif, Koussa, n'a pas fait dans la dentelle ni ménagé son ancien compagnon de sifflet. «C'est un régionaliste de la pire espèce», a lâché Koussa pour régler ses comptes avec un Lacarne acculé dans ses retranchements. De jeunes arbitres à l'avenir prometteur sont à leur tour sortis de leur coquille pour se plaindre des pratiques du patron de l'arbitrage algérien. Mis au frigo pour des motifs interlopes, ils sont montés au créneau pour dénoncer la hogra dont ils prétendent qu'ils sont victimes. Ainsi la boucle est bouclée. Tous les acteurs du football sont dans le même sac. Les dénigrements, les accusations de toutes sortes, les coups bas et la course à l'enrichissement illicite sont les ingrédients qui pimentent notre football au quotidien. Ils lui donnent un goût si amer qu'il est déconseillé de s'en rapprocher ni de roder aux alentours. La guéguerre, pour ne pas dire guerre tout simplement, entre dirigeants de clubs en est une preuve suffisante. Le Mouloudia d'Alger en illustre également l'exemple. Tous les clubs du pays nagent dans des luttes interminables. Le seul point d'ordre, c'est bien sûr l'argent. L'arbitrage n'a pas échappé non plus à la crise. Belaïd Lacarne se défendra-t-il ? Evidemment non puisqu'il sait pertinemment que c'est sans aucune importance. Décidément, notre football est dans tous ses états.
