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L'absence de morale, danger pour la sécurité nationale, conduit au dépérissement de l'Etat
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 12 - 2012

Les économistes et les politiques doivent repenser les liens entre l'éthique et le développement. Les différents dossiers relatés par la presse algérienne sont d'une extrême gravité traduisant l'absence de morale. L'objet de cette contribution ne s'applique pas seulement à l'Algérie dans la mesure où la mauvaise gouvernance traduit la faiblesse de la morale qui sape tout processus de développement fiable.
L' Algérie est en plein syndrome hollandais Comment ne pas rappeler qu'après 50 années d'indépendance politique, 98% des exportations relèvent des hydrocarbures à l'état brut et semi-brut et important 70 à 75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées ? Pourquoi Sonatrach, qui disposait en 2011 de plus de 2.000 milliards de dinars, soit 26 milliards d'euros, ne trouve pas de bons placements auprès du secteur bancaire public, constituant, à eux seuls, la majorité des surliquidités des banques publiques algériennes, où selon le rapport 2011 de la Banque d'Algérie, le total des crédits à l'économie était de 3 727 milliards de dinars, les banques ayant 50 milliards de dollars de surliquidités qu'elles n'arrivent pas à transformer en capital productif, favorisant surtout les importateurs mus par la rentabilité immédiate ? Autre paradoxe : pourquoi l'Algérie place ses réserves de change à l'étranger à un taux presque nul et demande du capital argent étranger dans le cadre de la règle 49/51% où ces pays utilisent leurs fonds souverains comme certains pays du Golfe, méthode d'investissement plus bénéfique que l'Algérie, malheureusement, ne pratique pas ? Absence de morale, rente et dévalorisation du travail La crise morale, posant la problématique de l'indépendance de la justice, de la corruption socialisée étant en plein syndrome hollandais, touche avec plus d'intensité la société algérienne étant due en grande partie à l'absence du contrôle de l'utilisation de la rente des hydrocarbures et des réserves de change produit de cette rente intiment liée à la faiblesse de la démocratisation de la société. Comment expliquer une même composante gouvernementale malgré des scandales financiers, à quelques exceptions près, entre 2000 et 2012 ainsi que certains postes stratégiques ? L'Algérie serait- elle stérile ? Comment ne pas rappeler pour l'Algérie les impacts négatifs d'une gouvernance mitigée et l'extension de la sphère informelle, produit de la bureaucratie qui draine plus de 40% de la masse monétaire en circulation (environ 13,5 milliards de dollars en 2010) où tout se réalise en cash, la fraude fiscale et la corruption qui freinent la mise en œuvre d'affaires saines, en fait le développement de l'Algérie ? Que l'on lise et relise tous les rapports de Transparency International où l'Algérie est rétrogradée d'année en année. Ces rapports corroborent le rapport de l'OCDE de 2009/2010 pour la région MENA, où le pouvoir algérien, mû par l'unique dépense monétaire grâce aux recettes élevées du pétrole et non du travail, dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence à des pays similaires. Pour le Forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques (Femise), qui a publié un rapport en novembre 2011 sur le bilan du partenariat euroméditerranéen, «le gouvernement algérien a été incapable de trouver une stratégie à long terme pour l'emploi des jeunes. Malgré la création des dispositifs Ansej, Angem et Anem, les emplois créés sont éphémères et sous-payés. Le chômage touche particulièrement les jeunes à plus de 25% et pour certaines régions à plus de 50%». Le rapport évoque les poussées inflationnistes et l'instabilité sociale. Aussi, selon le Femise, malgré l'optimisme des pouvoirs publics alimenté par l'euphorie du cours du pétrole, l'Algérie n'a pas encore trouvé de modèle de croissance susceptible de réduire les inégalités, le chômage et la pauvreté. Le blocage n'est-il pas d'ordre systémique comme le montre le rapport Doing Business 2013 du 23 octobre 2012 où l 'Algérie est classée 152e sur 185 pays, perdant deux places par rapport à 2012 ? Sur les 19 pays de la région MENA (Middle East-North Africa - Moyen-Orient - Afrique du Nord), l'Algérie se classe à la dernière place pour le raccordement au réseau électrique, à la dernière place pour l'enregistrement des titres de propriété et toujours à la dernière place au niveau du payement des impôts, est 170e au niveau mondial avec 72% de taxation sur les bénéfices, 156e au niveau mondial pour le commerce transfrontalier, 138e pour l'octroi de permis de construire et 138e place pour les facilités d'y faire des affaires. Ainsi, à la lumière de ce qui se passe dans le monde arabe, selon tous ces rapports l'Algérie a deux choix : faire des efforts pour réformer ses institutions et l'économie vers plus de démocratie et de transparence ou régresser vers une attitude protectionniste dans un effort pour maintenir le statu quo politique. Là, on en revient toujours à la morale et à la primauté du travail et de l'intelligence sur la rente, intimement liées à l'Etat de droit et à la démocratisation de la société tenant compte des histoires ancestrales des sociétés et de leurs anthropologies culturelles. Surtout des responsables qui doivent donner l'exemple s'ils veulent mobiliser leur population et éviter l'anémisation de la société, un phénomène déjà analysé avec minutie par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun dès le XIVe siècle, dans la Muqaddima, montrant que l'immoralité des dirigeants, avec comme impact la corruption gangrenant toute la société, provoque la décadence des civilisations.

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