Quelque 100 000 nouveaux cas de cataracte sont recensés annuellement en Algérie, a fait savoir vendredi le président de la société algérienne d'ophtalmologie, le Pr Amar Laliam. Le spécialiste qui s'exprimait la veille des 11e Journées méditerranéennes d'ophtalmologie a indiqué que la prise en charge de la cataracte a réalisé une avancée remarquable notamment depuis la mise à niveau des structures ophtalmologiques des centres hospitalo-universitaires entre 2007 et 2008 et l'émergence de plusieurs structures ophtalmologiques libérales. Il a précisé que la technique d'extraction de la cataracte par ultrasons - au laser- permettait d'émulsifier le cristallin qui a perdu sa transparence pour faciliter sa distraction par une ouverture dans la cornée sans nécessiter de sutures. Concernant la prise en charge chirurgicale de la cataracte, il a affirmé que cette technique était encore en voie d'expérimentation dans certains pays développés et sera validée en 2014. Les pays en voie de développement présenteront leur expérience lors de cette rencontre scientifique qu'abritera Alger du 16 au 18 décembre, a-t-il dit. Cependant, il a relevé «un développement important» en matière de chirurgie qui se rapproche des standards internationaux. Concernant la lutte contre la cécité en Algérie, le spécialiste a insisté sur l'impératif «de consentir davantage d'efforts pour atteindre le niveau enregistré dans les pays développés» avec une moyenne de 0,10% contre 0,19% en Algérie. Par rapport à la moyenne de cécité enregistrée dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, le spécialiste a estimé que l'Algérie a franchi des étapes importantes dans ce domaine qui ont permis de réduire le taux d'atteinte de cette maladie. Par ailleurs, le Pr a relevé un manque enregistré en matière de chirurgie de certaines maladies de la cornée qui, a-t-il dit, dépend des lois régissant la greffe d'organes en Algérie, qualifiant d'«inutile» le travail de l'agence nationale de transfert et de transplantation d'organes installée récemment, en l'absence d'une révision des lois en vigueur. La cataracte est une affection de l'œil pouvant aboutir à l'opacité partielle ou totale du cristallin. Oran : 18e Journées nationales de médecine du travail La médecine du travail est au centre des débats regroupant plus de 400 participants aux 18e Journées nationales dédiées à cette pratique professionnelle, ouvertes vendredi à Oran. Cette rencontre qui se tient jusqu'au 16 décembre à la salle de conférences du complexe touristique des Andalouses est organisée par la Société algérienne de médecine du travail (Samt) en collaboration avec le Laboratoire de recherche en santé environnement (LSRE) de l'université d'Oran. Les participants débattront dans ce cadre de divers thèmes tels «les rythmes horaires et santé, les maladies cardiométaboliques et les allergies» qui peuvent être en relation avec le travail ou du moins aggravées par celui-ci, a précisé le pr. Baghdad Rezkallah, président de ces journées scientifiques. Il a expliqué que «les effets du travail de nuit ou du travail posté sur la santé en général et les troubles du sommeil en particulier constituent un thème de plus en plus exploré par les spécialistes de la santé au travail». Il est connu, a-t-il ajouté, que les travailleurs de nuit dorment «peu et au mauvais moment de la journée», alors que les travaux qui seront présentés «montrent que les troubles du sommeil touchent les deux tiers de ces personnels, et le risque de développer des maladies cardiovasculaires et de diabète est plus élevé chez les travailleurs postés que chez les travailleurs de jour. Selon le pr. Rezkallah, des études internationales récentes évoquent de plus en plus le lien entre travail de nuit et cancer du sein chez les femmes et plus précisément les infirmières. «La majorité des travailleurs algériens déclarent que leur vie sociale et familiale est perturbée par cette organisation horaire et il n'est pas étonnant qu'au moins une personne sur deux souhaite arrêter de travailler la nuit», a-t-il indiqué. «Un consensus devra donc être trouvé pour concilier la continuité des missions de services publics et privés et la préservation du capital santé de cette population active», a estimé le pr. Rezkallah. S'agissant du risque cardiométabolique, il regroupe plusieurs facteurs de risque pouvant conduire au diabète et aux maladies cardiovasculaires. «La fréquence du syndrome métabolique n'est pas négligeable en Algérie, variant de 20 à 30% chez les hommes actifs de plus de 50 ans, et les communicants ne manqueront pas de souligner l'impact du travail de nuit sur la tolérance de ces maladies», a-t-il fait savoir. Les affections allergiques, notamment les asthmes professionnels, représentent quant à elles, les principales causes de morbidité, sachant qu'elles génèrent la majeure partie des coûts du système de santé, d' après le pr. Rezkallah qui souligne à ce titre que «toutes ces pathologies posent, à plus ou moins long terme, un problème d'aptitude au travail et par conséquent de retrait prématuré de la vie active». Les médecins du travail jouent un rôle fondamental dans le dépistage, le suivi et la prévention de ces maladies, a-t-il rappelé pour insister sur l'objectif de cette rencontre qui permettra d'examiner «les méthodes d'analyse des conditions de travail et leurs conséquences sur la santé et le bien-être des personnels». En outre, deux tables rondes seront consacrées à la recherche en santé au travail et à la pratique de la médecine du travail, a-t-il signalé en faisant valoir la nécessité «d'approfondir les connaissances, de développer l'expertise, et d'aider à la prise de décisions politiques dans ce domaine». La finalité étant de répondre aux attentes des acteurs politiques et économiques, de relever le défi à venir par la mise en place de pôles régionaux scientifiques multidisciplinaires mutualisant les ressources techniques et humaines, a conclu le président de ces Journées.