Lors d'une conférence de presse, le président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme, Me Benissaad, a évoqué la question des enlèvements d'enfants. Il a attribué ces comportements monstrueux à diverses raisons, dont la drogue, les demandes de rançons, et le prélèvement d'organe. Le conférencier a d'abord tenu à rendre hommage aux familles des victimes. Il a ensuite expliqué que le code pénal prévoit de lourdes peines d'emprisonnement pour les auteurs d'enlèvement, et la peine de mort dans le cas où ces personnes sont tuées. A titre de rappel, l'Algérie a ratifié en 1993 un moratoire international sur la peine de mort où toutes les exécutions ont été suspendues, même si dans la loi, la condamnation à mort existe toujours dans le code pénal algérien. Me Benissaad pense que la question des droits de l'enfant doit être analysée à fond afin de tirer les causes du kidnaping. Ainsi, en témoignent, les enfants de moins de 16 ans que l'on trouve dans les rues aux heures de classes, ceux qui vendent des cigarettes et ceux qui travaillent et pour lesquels la la responsabilité de l'Etat et de la famille est largement entamée. Pour enrayer ce phénomène, le conférencier parle de l'application d'une politique publique appropriée ou politique de protection. Sur un point, Me Benissaad a cité la manifestation du 14 mars dans le Sud où de jeunes chômeurs ont battu le pavé pour demander du travail. Il précisera qu'elle s'est déroulée d'une manière pacifique, et que les revendications portant sur le droit au travail et avoir un toit sont légitimes car ces jeunes vivent en marge dans une région riche. Il faudrait, selon le conférencier, adopter un véritable plan Marshal pour que les jeunes soient au centre des préoccupations des autorités de la région. Manifester, se réunir ou s'exprimer sont des droits constitutionnels, explique-t-il. Le corps de la sécurité a rempli sa mission, mais cette manifestation n'était pas encadrée, regrette-t-il. Il soulignera que les manifestations sociales doivent être menées dans un cadre organisé (association). Sur un autre volet, Me Benissaad aborde la question de la corruption pour laquelle des sommes faramineuses sont détournées au détriment du développement du pays. Une problématique qui nous interpelle tous tant le détournement met en péril la société, son développement et son équilibre et pour lequel les citoyens ont un sentiment d'impunité. Nous sommes dans un système, dit-il, où il n'y a pas d'indépendance entre l'appareil judiciaire et le pouvoir exécutif. Quant à l'amendement de la Constitution, le conférencier regrette de ne pas être associé à ce débat, néanmoins, il milite en faveur d'une Constitution qui consacre l'autonomie et l'alternance des pouvoirs, où le conseil constitutionnel se transforme en tribunal constitutionnel. Et pour finir, Me Benissaad citant la loi sur l'information promulguée en janvier 2012 mais dont l'application dans les organes privés traîne, il propose qu'elle soit rapidement amendée.