A cinquante et un ans, la passion pour la course à pied continue à l'absorber totalement. Ambitieux plus que jamais, Ahmed Mostefaoui appelé par les proches et les amoureux de l'athlétisme Aouita, l'ex-quadruple recordman du monde et champion olympique marocain, n'a jamais compté que sur lui-même pour s'adonner à son sport favori et viser les chronos de pointe et les lauriers. Ni les aléas d'un quotidien qui n'est pas un fleuve tranquille et l'absence quasi totale de moyens de préparation et de récupération spécifiques au coureur de fond et de grand fond, Aouita garde un sourire éternel qui ne le quitte jamais. Aussi et malgré tout, personne ne peut lui donner tord de viser haut et loin. Débutant la pratique réellement sur le fard en 1986 à l'âge de 24 ans, au sein du club de Mohammadia (El Harrach) sous la férule de Rabah Mechakal, notre sympathique avaleur de kilomètres qui s'entraîne 6 fois par semaine avec souvent du bi quotidien entre 20 et 30 km par jour, se prépare très vite et intensément à la dure épreuve du chrono country et à la course de fond. L'appétit venant en courant, Aouita s'engage à différentes compétitions et sans assistance aucune, il réalise des résultats plus que probants. Ne comptant que sur lui-même et sur sa grande volonté de réussir, il bat régulièrement ses chronos. Malgré un quotidien professionnel qui lui prend beaucoup de temps, il travaille en tant qu'agent de service à l'INA, il s'arrange tant bien que mal pour trouver le temps nécessaire à l'entraînement. Il faut dire que la 4e place décrochée lors de sa première apparition lors d'un cross country a été pour lui, une réelle source de motivation. Au marathon international de Jijel, il se classe à la 14e place avec 2h40. Chrono qu'il améliore quelques jours après (2h30). Sur la lancée, il décroche une brillante 7e place au marathon international du Polisario (2007). C'est en 2008 qu'il connaît sa première grande consécration. Il enlève avec beaucoup de brio, l'ultra marathon (55 km) de Biskra en 4h10'. Il laisse son second à 1h30'. Il a par deux fois (marathon et cross country) remporté la 2e place aux championnats d'Algérie vétérans dernier d'inusable Sid Ali Sakhri. Véritable forceur de l'effort, Aouita qui est cette fois pris en charge par Sid Ali Sakhri, le meilleur spécialiste algérien de tous les temps et fortement encouragé par le président du club de Bouchaoui, Mohamed Daimellah, Amed Mostefaoui remporte ce marathon de Bouchaoui à cinq reprises : 2005, 2007, 2009, 2010 et 2011. Ayant trouvé la voie qui lui convient le mieux, Aouita tient à préciser que la course à pied reste à ses yeux, comme le sport le plus complet, facile à pratiquer et mis à la portée de tous. «J'encourage les jeunes et les moins jeunes à s'adonner à la pratique qui procure beaucoup de joie et de bienfaits». Exemple de sérieux et d'abnégation, Ahmed Mostéfaoui souhaite vivement que les responsables de l'APC d'Oued Smar dont il défend fièrement les couleurs, le soulagent du problème crucial de logement. «A 51 ans, je suis toujours dans l'attente d'un gîte qui m'autoriserait à fonder Inch'Allah le foyer dont je rêve sans cesse». Espérons que ce pressant appel de détresse ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd !