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L'intégration du Maghreb face aux enjeux géostratégiques
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 06 - 2013

Le 17 février 2013, l'Union du Maghreb arabe (UMA) a fêté son 23e anniversaire. Fondée le 17 février 1989, à Marrakech, et bien que les responsables des cinq pays membres continuent à se rencontrer périodiquement (UMA), elle ne cesse de faire du surplace, loin des aspirations des peuples et des potentialités, marginalisant de plus en plus la région au plan mondial. Or, du fait de la densité de nos rapports culturels, il devient nécessaire que les relations passionnelles soient transgressées dans l'intérêt bien compris de chaque nation.
IV- Un bilan très mitigé L'UMA, dont la création a été décidée politiquement depuis plus de deux décennies, n'arrive toujours pas à se concrétiser. Ainsi, chaque pays de la région procède dans la gestion de ses relations extérieures avec les divers pays et blocs, en l'absence d'une coordination avec les autres pays de la région. Certains pays du Maghreb tentent d'assurer leurs propres intérêts et réaliser des acquis au détriment des autres pays maghrébins, alors que les autres blocs tels que l'Union européenne négocient en groupe leur partenariat avec ces pays (ceux du Maghreb) séparés. Cela fait que les rapports deviennent déséquilibrés. Les peuples de la région paient l'incapacité des élites à concevoir un projet commun. Alors que le monde connaît des bouleversements sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945), le Maghreb reste aux abonnés absents. Le constat est donc très mitigé. Le PIB mondial est évalué selon le FMI pour 2011 à 70 011 milliards de dollars, 17 960 pour l'Union européenne, 15 064 pour les USA soit 33.024 (47,17%). Si l'on ajoute le Japon dont le PIB est de 5.855, nous aurons 55,54% pour environ un milliard d'habitants, la Chine ayant un PIB de 6.988, soit 9,98% pour 1,3 milliard d'habitants. Si l'on prend en référence l'indice du développement humain, indicateur beaucoup plus fiable que le PIB, l'écart va en s'accroissant. Si l'on prend la région du Maghreb, dont les échanges commerciaux intermaghrébins ne dépassent pas 2/3%, le produit intérieur brut de l'ensemble des pays du Maghreb a été évalué en 2011 par le FMI à 409,445 milliards de dollars contre 387,712 milliards de dollars US en 2010 avec plus de 50% de superficie économique de la sphère informelle à dominance commerciale et de petites entreprises familiales peu innovantes. Ce PIB global est artificiellement gonflé par la Libye et l'Algérie du fait du poids des hydrocarbures et les phosphates pour le Maroc. Ainsi le PIB du Maghreb représente en 2011 0,57% du PIB mondial, 2,40% du PIB de la Communauté économique européenne et 2,72% du PIB américain étant légèrement supérieur au PIB de la Grèce qui connaît une très gave crise d'endettement pour environ 12 millions d'habitants. Comparé à la population et au PIB allemand (3.328 milliards de dollars pour 82 millions d'habitants) et français (2.808 milliards de dollars pour 65 millions d'habitants), on mesure l'important écart. Le PIB maghrébin doit quadrupler à l'horizon 2020 (1 550 milliards de dollars à prix constants 2010) au minimum si l'on veut éviter des tensions sociales de plus en plus vives au niveau de l'espace Maghreb. Et le rapport de l'OIT (mai 2013) prévoit plus de 15 millions de chômeurs au niveau du Maghreb à l'horizon 2017. Le rapport de la Banque mondiale 2009 souligne que l'intégration maghrébine pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 3/4% du PIB hors hydrocarbures, gagnant ainsi plusieurs points qui auront une répercussion positive sur la création d'emplois et donc sur le niveau du taux de chômage. Alors on pourrait imaginer les importantes économies d'échelle, les gains de productivité si l'intégration maghrébine pouvait se réaliser. L'UMA a perdu plus de la moitié de son poids économique dans le monde entre 1980 et 2012, ses exportations qui représentaient environ 2% des exportations mondiales en 1980, représentent moins de 0,50% en 2012. Et cela n'est pas propre au Maghreb puisque la part de l'Afrique dans le commerce international représentait 12% il y a 20 ans, étant passée à 8% dans les années 90 et actuellement, elle atteint à peine 2%. Une étude réalisée par le secrétariat de l'Union du Maghreb arabe (UMA) courant 2009 a montré que l'intégration économique dans la région lui ferait gagner 5 milliards de $ en investissement dont 3 en IDE/an et un nombre important d'emplois dans une zone où il y a trois (3) millions de chômeurs qui constituent 12% des actifs, ce qui correspondrait en matière d'échanges aux transactions conclues entre 2 000 à 3 000 PME maghrébines par an. L'augmentation des exportations pour les produits agricoles pourrait atteindre les 45%, ce qui correspondrait à 170 millions de $, ce qui représente près de 1% du PIB net agricole du Maghreb arabe. Quant au secteur électrique, il pourrait économiser près de 25% de sa production si les centrales électriques maghrébines étaient intégrées. Et à supposer que la capacité de production pour les 20 prochaines années passe à 26 gigawatts, l'intégration permettrait d'en économiser 6,6 gigawatts. Un exemple : la combinaison du gaz algérien et libyen avec le phosphate marocain pourrait créer de grandes compagnies dans le cadre d'un copartenariat avec des firmes internationales pour pénétrer le marché mondial de l'engrais, en pleine croissance. En réalité l'impact négatif de la non-intégration est plus important si l'on tient compte des effets cumulatifs et surtout du peu d'attrait des investisseurs potentiels intéressés par de grands marchés. Je voudrais avant de conclure insister sur un facteur important pour le Maghreb, zone semi- aride, c'est le défi de la maîtrise de l'eau. V- L'eau, facteur de tensions planétaires en 2040/2050, enjeu géostratégique, pour le Maghreb (2) L'eau est indiscutablement une ressource naturelle vitale. Selon les études du Groupe intergouvernemental d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat, de l'Institut international pour la gestion de l'eau, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l'Unesco, soixante-dix pour cent de la surface de la Terre est recouverte d'eau mais 97,5% de cette eau est de l'eau salée. Des 2,5% restants d'eau douce, 68,7% est gelé dans les calottes glaciaires et les glaciers. Moins d'un pour cent de cette eau douce est disponible pour être utilisée par les humains. Aujourd'hui, à l'échelle mondiale, les hommes prélèvent environ 4 000 kilomètres cubes d'eau douce chaque année pour leurs différents usages. Avec le réchauffement climatique, l'atmosphère présente une modification importante dans la distribution géographique de sa température globale, pouvant entraîner une nouvelle répartition des climats de la planète. La température risque de diminuer dans une région et augmenter dans une autre avec résultat une hausse ou une baisse des précipitations. Ainsi les zones humides peuvent connaître des inondations catastrophiques par suite de l'intensification des pluies et les zones arides et semi-arides risquent de subir le phénomène de désertification à cause de la raréfaction des pluies. Au plan mondial, la question de l'approvisionnement en eau devient chaque jour plus préoccupante. Cela risque de mettre gravement en péril le ravitaillement en eau douce d'une grande partie de l'humanité. Au cours du XXe siècle, par exemple, la population mondiale est passée de 1,7 milliard d'individus en 1900 à plus de 6 milliards en l'an 2000, atteignant en 2012 plus de 7 milliards, et 8 milliards à l'horizon 2025. La population mondiale a été multipliée par 4,11 alors que la consommation en eau de l'humanité était multipliée entre 6/7. Mais fait important, il existe une répartition inégalitaire de la population humaine sur Terre et celle des ressources en eau. L'eau est ainsi mal répartie et est inégalement exploitée. Ainsi, selon les études de l'ONU, l'Asie concentre 60% de la population humaine, mais ne dispose que de 30% des réserves en eau disponibles. Les régions arides qui reçoivent moins de 250 mm d'eau par an couvrent près de 20% des terres émergées et 1/5e des continents ne dispose d'aucune ressource propre en eaux fluviales. La consommation d'eau croît avec le niveau de vie des populations, les nombreux équipements qui apparaissent dans les foyers facilitant l'usage de l'eau. Ainsi, les Européens consomment aujourd'hui 8 fois plus d'eau douce que leurs grands-parents pour leur usage quotidien. En moyenne, si un Tunisien se contente de 100 m3 d'eau par an, un Français en consomme cinq fois plus, soit 1.400 litres par jour. L'irrigation absorbe déjà aujourd'hui 70% des prélèvements mondiaux, une consommation jugée très excessive, celle-ci devrait encore augmenter de 17 % au cours des 20 prochaines années. D'où l'importance d'utiliser d'autres techniques d'irrigation plus appropriée comme le goutte- à-goutte car le facteur déterminant de l'approvisionnement futur en eau douce sera le taux d'expansion de l'irrigation. Autrement dit, seule une nette amélioration de la gestion globale de l'irrigation permettra de réellement maîtriser la croissance de la consommation si l'on veut éviter des conflits donc des guerres (les tensions entre l'Ethiopie et l'Egypte en juin 2013 pour les eaux du Nil constituent un exemple). Cela concerne également le Maghreb, espace méditerranéen, qui glisse vers la semi-aridité et les risques de désertification restent très élevés. Cela présage de conditions naturelles singulièrement plus difficiles qu'aujourd'hui, dont les conséquences commencent à se faire sentir dans beaucoup de régions. D'où l'importance d'une coordination de la gouvernance et la politique dans le domaine de l'eau intimement liée à la politique socioéconomique globale. Le défi majeur du XXIe siècle en matière d'eau sera donc vraiment d'assurer la rentabilité de la gestion de l'eau, tout en garantissant aux plus pauvres le droit d'accéder à cette ressource vitale. D'énormes investissements seront donc nécessaires pour moderniser l'existant et créer de nouveaux équipements (usines de production, réseaux de distribution, stations d'assainissement), mais aussi pour développer de nouveaux systèmes d'irrigation. Cela nécessite des décisions politiques, au niveau régional. (A suivre)

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