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Sauver les conseillers militaires occidentaux et les djihadistes exfiltrés
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 09 - 2013

Pourquoi l'attaque possible des Etats-Unis et de la France contre la petite Syrie exsangue et pourquoi ce bruit de bottes qui retentit encore une fois à nos portes ? Tout simplement parce qu'a échoué l'agression militaire exaltée depuis deux années contre la Syrie martyrisée visant à faire tomber Bachar Al-Assad.
Ce plan machiavélique visait à déboulonner Al-Assad et à remettre la proie syrienne entre les mains du chacal étatsunien ravissant une autre néo-colonie à la Russie ennemie. Par ailleurs, à ce moment-ci de la partie de poker menteur, un bombardement sur la Syrie aura exactement l'effet inverse et cette attaque ne fera que braquer la bourgeoisie syrienne contre l'Occident (leur allié du temps où Damas sous-traitait la torture des soi-disant «terroristes internationaux» pour le compte de la CIA Etasunienne). Ce plan machiavélique a été tramé, non pas à Tel-Aviv comme le prétend le Parti communiste syrien révisionniste (ce qui est bien au-dessus des capacités de l'impérialisme israélien tout juste bon à massacrer la population de Ghaza emmurée et à exfiltrer le gaz sarin pour ses larbins), mais bien plutôt manigancé à Paris, Londres et Washington avec le soutien des Qataris, des Turcs et des Saoudiens. Selon ce plan sinistre, Bachar Al-Assad et son clan devaient être rapidement exécutés et remplacés par des alliés recrutés par les ambassades occidentales, qatarie, saoudienne et turque parmi la diaspora vendue traînant ses savates à travers le monde. Mais rien n'a fonctionné comme anticipé. La meute djihadiste enragée et affamée s'est disputée le royaume syrien avant même que de l'avoir tué et dépecé. Bachar et son camp, solidement soutenus par leur tuteur russe et l'allié chinois, ne se sont pas écartés comme prévu. Pis, l'ours russe a fait savoir dès le début qu'il cessait de reculer. Fini pour Poutine de céder la Géorgie pour sauver la Tchétchénie ; de céder la Serbie pour sauver la Libye ; de céder la Libye pour sauver la Syrie. Avant-hier, c'était le Mur et l'effondrement des colonies à l'Est (1989), puis, l'ex-Yougoslavie-Serbie-Kosovo (1991-2001), ensuite, le Caucase (2001-2012), puis, la Libye (2011) et aujourd'hui son suzerain lui réclame la Syrie. Pourquoi la Russie décide-t-elle soudain de se dresser et de résister aux visées hégémoniques de l'impérialisme étatsunien, français et londonien ? C'est que l'impérialisme américain est sur son déclin et qu'il ne sait plus imposer son autorité sur sa meute. Pour exemple, la flotte d'attaque américaine comptait 586 navires de guerre à son apogée au temps du président Reagan. Elle ne compte plus que 286 navires de guerre agressifs au temps du président pacifiste, Nobel de la paix (sic). Du côté du Brics, le leadership de la Chine n'est pas encore affirmé ni accepté par ses alliés. Il viendra d'ici quelques années. Pourquoi alors ces menaces d'interventions aériennes probablement avec missiles de croisière et drones dont les USA ont la quasi-exclusivité, armes meurtrières que les batteries anti-aériennes S-300, de fabrication russe, déjà opérationnelles comme nous l'avions prédit, abattront en partie. Peut-être même que quelques batteries S-400, ou leur équivalent iranien, servis par des Moudjahidine de la révolution de Téhéran compléteront le travail de la junte sanglante. Comme nous l'avions écrit à l'époque, l'aviation israélienne a effectué en mai dernier quelques vols de reconnaissance afin de vérifier l'état de préparation de ces engins qui coûteront cher aux Américains. Que Stephen Harper se le tienne pour dit : les pilotes canadiens n'effectueront pas des promenades de tout repos, comme il en fut à Tripoli ; cette fois-ci, ils y laisseront leur peau. Mais la question demeure : Pourquoi ces menaces et ces leurres ? Qu'est-ce qui se cache sous cette arnaque ? Par ces menaces, l'impérialisme étatsunien poursuit trois objectifs : 1 - Tous conviennent dans le camp occidental qu'ils ont perdu la bataille contre le gouvernement syrien légal. Mais cette guerre n'est pas terminée, de nombreux terroristes djihadistes entraînés par la Turquie, des mercenaires bien payés par les Etats-Unis, des sous-fifres embauchés par le Qatar et l‘Arabie, et même des conseillers militaires occidentaux sont présentement encerclés dans quelques poches de résistance et il faut obtenir leur libération par l'armée syrienne sans que ces flibustiers ne passent par les tribunaux où ils risquent d'exposer les crimes de guerre (dont le gaz sarin n'est qu'un exemplaire) et dont se sont rendues complices les puissances occidentales pseudo humanitaires. 2 - Par cette démonstration de force, Washington souhaite indiquer aux adjudants qui s'activent derrière les paravents pour le remplacement du président de l'Alliance atlantique, que les Etats-Unis sont les seuls qui ont la capacité militaire et la pugnacité de frapper qui ils veulent et quand ils le veulent. Le chef de meute étatsunien n'est pas sénile, qu'on se le tienne pour dit dans le chenil. 3 - Enfin, une démonstration de force étatsunienne fera voir à M. Poutine que s'il a pu conserver sa néo-colonie, bien mal en point selon lui, tout n'a pas été dit. Obama, Nobel de la paix, prépare ainsi la suite de son plan d'agression militaire contre le Moyen-Orient mis à feu et à sang. Il est difficile de s'y retrouver parmi les différentes options politiques couvrant l'ensemble du kaléidoscope de l'extrême droite jusqu'à l'extrême à «gauche» et qui se courtisent mutuellement. Ainsi, il peut paraître hasardeux de dégager une ligne politique juste dans une telle cacophonie, chacun étant écartelé entre le Front national, le PCF et le PC canadien révisionniste (qui approuvent l'intervention occidentale en Syrie) ; entre les formations islamistes et les autres formations politiques de la bourgeoisie, le Parti socialiste français et le Parti conservateur canadien jusqu'à y compris le vieux Parti communiste syrien qui annonce l'agression et fait des rodomontades à Bachar Al-Assad pour n'avoir obtenu aucun ministère pour services rendus. Ils en ont marre ces vieux collabos de ronger leur frein dans l'opposition au Parlement de Damas.Quelle est la position de l'avant-garde ouvrière syrienne ? Il n'existe aucun méthode scientifique pour contourner le récif de la «conspiration» et éviter de soutenir l'une ou l'autre des factions de la bourgeoisie en guerre pour le contrôle de ce pays. 1. Il suffit de s'en tenir au point de vue de la classe ouvrière. Le partisan doit épouser les intérêts du prolétariat syrien. De facto, les intérêts des autres sections de classe qui composent le peuple syrien seront défendus. 2. Il s'agit d'adopter le point de vue marxiste-léniniste, la science prolétarienne de la révolution. C'est-à -dire, d'épouser le point de vue des éléments conscients et avancés de la classe ouvrière syrienne. En combinant et en croisant ces deux visions qui, en réalité comme dans la vision humaine, se confondent dans le cerveau pour ne former qu'à une seule et même perception à une seule représentation de la réalité concrète, l'analyste comprend que cette guerre d'agression des capitalistes monopolistes de l'Otan contre les capitalistes monopolistes syriens et leurs alliés iraniens et russes ne sert aucunement les intérêts de la classe ouvrière syrienne. L'impérialisme occidental, les fripouilles djihadistes et les conseillers militaires occidentaux exfiltrés doivent quitter la Syrie sans discuter ou être poursuivis par la justice syrienne. Le prolétariat syrien ne doit faire aucune confiance en l'ONU ni à la Cour pénale internationale (CPI), instruments de la soi-disant «communauté internationale» de l'impérialisme mondial. Le prolétariat syrien s'oppose à toute ingérence internationale illégitime et illégale sur le sol et dans les affaires internes de la Syrie. Les problèmes que représentent Bachar Al-Assad et la classe capitaliste syrienne, traîtres et malmenés par leurs ex-alliés occidentaux – sont les problèmes des ouvriers syriens qui pour le moment, compte tenu du rapport de force, les tolèrent à la tête de l'Etat et de la société syrienne. Leur sort sera scellé quand le prolétariat syrien organisé en aura décidé. La société syrienne, comme celle de tous les pays du Moyen-Orient et de la zone arabe et africaine (Egypte, Tunisie, Yémen, Irak, Liban, Bahreïn, Libye, Algérie, Soudan, Somalie, Mali, Mauritanie et Maroc) subit de plein fouet la crise économique mondiale. Pas plus le clan Assad que les brigands regroupés sous les oripeaux de l'Armée syrienne Libre (libre d'être les larbins des Américains et des Européens) ne pourront résoudre cette crise économique mondiale et donner la prospérité à ces sociétés strangulées. Le prolétariat syrien ne porte allégeance à aucune de ces factions mais il tolère la marionnette de l'impérialisme russe et du capital compradore syrien comme un moindre mal, en attendant de s'être donné un parti révolutionnaire ouvrier (PRO) et de préparer sa contribution à la seconde phase de la révolution arabe. Ouvriers et camarades de Syrie, quand l'agression de la section occidentale de l'impérialisme mondial aura été repoussée (par votre détermination à défendre vos foyers et vos familles, les usines, les moyens de transport et de communication, les services publics, les champs et les vergers, le bétail et vos conditions de vie et de travail), ne remettez pas vos armes à quiconque, dissimulez vos fusils et vos munitions en prévision de la prochaine occasion, en prévision de la prochaine révolution arabe.

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