Le groupe pharmaceutique public Saidal a renoué avec l'investissement productif que l'Algérie avait délaissé durant trois décennies (1980,1990 et 2000) pour diverses raisons, d'abord pour cause d'ouverture du marché algérien puis l'attente vaine des investissements étrangers et même privés nationaux. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le président-directeur général de Saidal, Boumediene Derkaoui, a précisé que la totalité de l'investissement prévu dans le plan de Saidal jusqu'à fin 2015 à 2016 était de l'ordre de 200 millions d'euros pour la totalité des usines. Il s'agit de rattraper les retards et de réaliser l'ambition du groupe qui est de faire de Saidal un leader régional et une entreprise moderne fonctionnant selon les règles universelles. Il a annoncé que les trois nouvelles usines de production du médicament générique de son groupe démarreront au premier semestre de 2015. Ces trois usines sont en chantier à Constantine, à El-Harrach (Alger) et à Cherchell (Tipasa). Il a fait savoir, en outre, que le groupe Saidal a aujourd'hui une position aux alentours de 4,5 à 5% en valeur et environ 15% en volume du marché national du médicament. Cette part grimpera à à 10% en valeur et entre 25 et 30% en volume à la fin 2015. Concernant la production sous licence de l'insuline, M. Derkaoui tient à dédramatiser la notion de retard. Il préfère parler de glissement de planning de l'ordre de 5 mois dans la réalisation de ce projet, parfaitement compréhensible quand on sait que son coût est évalué à 30 millions d'euros. Il estime que ce projet avance notamment dans la formation. Il rappelle que le marché de l'insuline en Algérie s'élève aujourd'hui à 18 milliards de DA (environ 180 millions d'euros) et le groupe Saidal occupe avec sa petite production 0,3 % du marché et le reste est importé. Mais il promet que dans 30 mois, avec la production d'insuline en cartouche, notre objectif sera de couvrir 70 à 80% des 220 milliards de DA qui seront nécessaires pour ce marché. A propos de la production des médicaments anticancéreux, M. Derkaoui fait savoir que son groupe était toujours en partenariat avec les Koweitiens, ajoutant que la société a été créée et l'étude du marché faite. L'étude de faisabilité technique de l'usine sera engagée en janvier et à la fin du premier trimestre 2014, les études de réalisation de l'usine seront engagées au niveau de Sidi Abdallah, près d'Alger, a-t-il expliqué. La production, quant à elle, interviendra dans 24 à 30 mois. Concernant le chiffre d'affaires de l'entreprise, M. Derkaoui a précisé qu'il était de 12,2 milliards de DA en 2012 et devrait accroître cette année de 3% à 4%. Le PDG du groupe Saidal a tenu également à relativiser la facture d'importation des médicaments en Algérie qui est de 3 milliards de dollars. Elle représente soit 80 dollars par habitant, ce qui est énorme par rapport à nos potentialités et à notre niveau de vie mais, fait-il observer, c'est peu par rapport aux pays de l'OCDE qui ont une moyenne de 400 dollars par habitant.
