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A Minya, les proches des condamnés fustigent une parodie de procès
Publié dans La Nouvelle République le 29 - 04 - 2014

Le docteur Badaoui a été tué le 14 août 2013 à Minya, en Egypte. Mais lundi, il a été condamné à mort avec quelque 700 coaccusés, pour avoir participé ce jour-là à une manifestation en faveur du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée.
C'est l'un des innombrables cas illustrant ce que la communauté internationale considère comme une farce judiciaire: un procès de masse expéditif --une journée d'audience pour envoyer des centaines de personnes à la potence-- sans précédent dans l'Histoire contemporaine selon l'ONU. Devant le tribunal de Minya, dans le centre du pays, où un juge vient de condamner à la peine capitale 683 personnes accusées de violences le 14 août, des femmes s'évanouissent. D'autres hurlent à l'injustice. Mais avocats et experts dénoncent une parodie de procès, assurant que les peines seront annulées en appel tant la procédure et les droits élémentaires de la défense ont été bafoués par un juge unique et inique. D'ailleurs, le même magistrat vient lundi, en même temps, de commuer en prison à vie 492 des 529 peines de mort qu'il avait prononcées de manière tout aussi expéditive le 24 mars. Devant le tribunal, Samia Abou Amar lit une photocopie froissée. Trente-sept noms s'y étalent: ceux qui demeurent condamnés à mort dans le procès du 24 mars. Soulagée de voir que le nom de son frère n'y figure pas, elle s'assoit sur un trottoir avec d'autres filles, sœurs, mères et épouses de condamnés. «Parmi les condamnés à mort, il y a le docteur Badaoui, il a été tué par balles le jour même des manifestations pour lesquelles il est condamné», lâche Samia. Ce 14 août, des pro-Morsi protestaient dans les rues de Minya au moment même où quelque 700 autres tombaient sous les balles des policiers et soldats au Caire, début d'une répression implacable et sanglante visant les islamistes par le gouvernement mis en place et dirigé par l'armée qui avait destitué le 3 juillet M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte. Convoqué après sa mort La famille du docteur Badaoui avait reçu pour lui une convocation de la justice le 23 août, neuf jours après sa mort, explique Mohamed Abdel Wahab, un des avocats de la défense. Et, dit-il, il n'est pas le seul: deux autres condamnés à mort sont morts avant même le 14 août. En outre, renchérit son confrère Arabi Mabrouk, trois des condamnés avaient quitté le pays avec des visas pour l'Arabie Saoudite dûment enregistrés à l'aéroport plusieurs jours avant. Me Abdel Wahab raconte être entré dans la salle d'audience vêtu de sa robe d'avocat. «Moi, je pensais que j'allais plaider», dit-il. Au lieu de cela, le juge lui a fait remarquer que «pour le verdict, nous ne devons pas porter de robe...». «L'audience a duré dix minutes», raconte Khaled ElKomy, coordinateur des avocats des 529 premiers condamnés à mort. Parquet et avocats entendent déjà se pourvoir en appel puis en cassation. Le parquet, à la demande même du juge qui a dit avoir commis deux erreurs dont la confusion entre deux affaires, et les avocats parce qu'ils ont été privés «de témoins, de plaidoiries, de tous les droits de la défense», selon l'un d'eux, Mahmoud Salama. «L'un de mes clients a écopé de la perpétuité alors que je n'ai pas pu lui adresser un seul mot», explique Me Abdel Wahab. «La cour n'a pas procédé aux enquêtes de base sur les accusés», accuse Me Salama, ce qui explique, selon lui, la présence de morts et de voyageurs sur la liste des condamnés. «Mon frère avait eu une altercation avec un policier à qui il refusait de donner de l'argent et son nom s'est retrouvé sur la liste des accusés alors qu'il n'a jamais participé aux manifestations», assure Samia. Le mari d'Asmaa Abdel Wahab, un travailleur agricole, a été condamné à mort alors que le 14 août «il amenait son père à l'hôpital de Minya pour qu'il se fasse soigner». Lundi, le juge a commué sa peine en perpétuité, «mais pour moi et mes cinq enfants, ça ne change rien, sans son salaire maintenant, nous sommes condamnés à mort», lâche-t-elle.

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