La maison de la culture Mouloud Kacem Naït Belkacem de Tissemsilt abrite la semaine culturelle de la wilaya de Khenchela. Le salon est dédié cette année au défunt artiste algérien, qui s'est éteint le 20 septembre dernier à l'âge de 68 ans, Lazhar Hakkar. Des dizaines d'exposants et quelque oeuvres (peintures, miniatures, sculptures...) sont exposées. Les oeuvres de l'artiste, qui s'inspire visiblement aussi bien du vécu que des mythes. Adepte de l'art figuratif, l'artiste nous offre des tableaux impressionnants, où les visages de femmes aux diverses expressions côtoient des symboles en tifinagh, comme la fresque intitulée Héritier des signes, ou encore Hizya où la couleur bleue domine. Dans les oeuvres de Hakkar, l'homme est omniprésent. Des silhouettes dans différentes postures sont peintes pour raconter l'histoire et rendre hommage à des événements qui ont marqué notre histoire, comme dans la fresque Reggane pour que nul n'oublie. On retrouve aussi des oeuvres apaisantes, et parfois troublantes, qui dégagent une force et suscitent des impressions mitigées chez l'observateur. Une grande fresque rend hommage aux morts lors des dramatiques inondations survenues à Bab El Oued le 10 novembre 2001, avec des faces noyées dans l'eau. L'oeuvre est intitulée Bab El Oued la coulée. Mais ce qui retient le plus l'attention du visiteur, c'est bien cette fresque qui regroupe une série de tableaux tel un puzzle et dont le titre : Traversée de la mémoire, a été donnée à l'exposition. L'oeuvre raconte l'histoire de l'homme et du pays. En outre, on relèvera que l'artiste peint ses oeuvres avec une grande attention pour l'harmonie des couleurs. Lazhar Hakkar a également un penchant particulier pour les éléments de la nature, l'eau, la terre et le feu. De formats moyens, on y retrouve aussi les mêmes influences et inspirations de l'artiste. Réunissant d'anciens tableaux et des oeuvres nouvelles, cette rétrospective met à nu un artiste très inspiré par les légendes et les mythes ancestraux, les formes et les visages, ainsi que les symboles qui sont omniprésents dans cette exposition, qui ne laissera certainement nul observateur indifférent. Né en 1945 à Khenchela, l'artiste fait ses études de 1963 à 1968 à l'Ecole nationale des beaux arts, avant de se consacrer entièrement à la peinture.