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Constitutionnaliser la non-discrimination hommes-femmes
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 07 - 2014

«Tous les citoyens ont droit au travail» selon l'article 55 de la Constitution algérienne. Je livre pour les lecteurs quelques axes directeurs sur un sujet capital qui engage l'avenir l'Algérie, tout en recommandant deux travaux de recherche, celle de Zoubida Haddad, qui a consacré de nombreuses analyses à ce sujet, ainsi que le mémoire de magister très intéressant d'Aïcha Dif soutenu à l'université d'Oran le 3 novembre 2010.
1.-L'analyse de l'entrepreneuriat féminin est intiment liée à l'analyse du marché du travail et du salariat d'une manière générale et de la place de la femme au sein de la société. Si le travail est au cœur de la construction de la société, il est particulièrement au centre de la consolidation de l'autonomie de l'individu, notamment de la promotion de la situation de la femme en tant que personne et en tant que citoyen. Intégrer la femme dans le monde du travail implique un cadre adapté également aux coutumes. Les différentes recherches en sciences sociales affirment souvent que le développement d'une société se mesure au degré d'implication de ses femmes. L'émergence des femmes dans l'espace social et politique, la question de l'entrepreneuriat féminin devrait être posée dans le cadre de la problématique du développement et de la transformation générale de la société, étant au sein du carrefour de la pluridisciplinarité entre la psychologie et la sociologie du travail. Dans la recherche universitaire, cette question de la valeur émancipatrice du travail, il existe quatre visions, comme le montrent à la fois Zoudida Haddad et Aïcha Dif dans leurs travaux de recherches. La première thèse, liée à la problématique du développement, est celle qui considère que l'arrivée dans le monde du travail des premiers contingents de femmes est le point de départ d'un mouvement évolutif et irréversible qui ne peut que changer la conscience qu'ont les femmes d'elles-mêmes, celles qui travaillent comme celles qui ne travaillent pas, et constitue un atout majeur dans la conquête de l'espace social et politique. Selon cette thèse, ce sont les femmes qui travaillent, quelle que soit la nature de l'activité exercée, qui s'intéressent le plus à la vie sociale et politique, qui votent davantage et de manière plus autonome. C'est parmi elles aussi que l'on trouve le pourcentage le plus élevé de femmes satisfaites, le revenu, essentiellement salarial des femmes, la scolarisation massive des filles constituant des facteurs de changement dans les rapports de sexe dans une société qui n'avait connu que le travail des paysannes. 2 – La deuxième version s'appuie sur une critique des catégories utilisées par l'Office national des statistiques, qui d'ailleurs minime dans le calcul du taux de chômage le travail féminin, conteste d'abord la progression du travail féminin, remettant en cause dans ses travaux la thèse du travail émancipateur à partir d'une analyse théorique globale des rapports entre travail salarié et procès de travail domestique. Selon cette approche, le projet étatique de développement et de mobilisation de la société des années 1970 a de fait sinon délibérément, exclu les femmes en les affectant en priorité à un procès de travail domestique issu de la destruction des anciennes formes de production et de la séparation entre l'espace de production et de reproduction. Le modèle d'industrialisation mis en place en Algérie s'est traduit inévitablement par une très faible salarisation des femmes, circonscrite aux grandes villes. Ainsi, «l'expulsion des femmes du système productif se complète à l'intérieur de ce dernier par une tendance les éloignant de la production». Ou encore : «la tendance la plus manifeste est leur expulsion pure et simple de la production, de l'emploi et plus globalement du champ social». La conclusion est que l'emploi féminin, «dérisoire et marginal», a encore un autre effet négatif : il introduit une scission entre la minorité qui travaille et la majorité des femmes au foyer vouées aux rôles traditionnels dont les normes patriarcales se trouveraient renforcées. La troisième vision, à partir d'enquêtes au niveau des entreprises publiques, est que le «travail libérateur» de la femme serait un mythe, ne relevant pas d'une décision individuelle mais d'un projet de groupe et que l'enfermement à l'usine est le strict équivalent de l'enfermement à la maison. Cette vision conteste que le travail puisse être un facteur de libération, ni même de changement, du fait que la fonction proprement socio-économique du salaire féminin est subvertie et réintégrée dans une logique symbolique propre à la société traditionnelle, la possibilité d'indépendance économique étant neutralisée par la logique de la domination. 3.-La quatrième vision, plus récente et, me semble-t-il, plus réaliste, essaie de réaliser une synthèse entre ces différentes approches intégrant les analyses psychosociologues et la dualité de la société algérienne formel/informel. L'arrivée des femmes dans le monde du travail, limitée mais non marginale, a produit un mouvement irréversible d'aspiration au travail, à l'activité rémunérée et à ce qu'elle implique, c'est-à-dire une forme ou une autre d'autonomie, encore qu'existent des résistances au changement . Ce mouvement, du fait des nouvelles orientations économiques et du désengagement de l'Etat, a donné naissance à un développement sans précédent du travail informel qui prend des formes très variées, concernant un nombre de femmes beaucoup plus important que celui des travailleuses déclarées. Toutes sortes d'activités, exercées en auto-emploi, se développent et sont appelées à se développer. Dans cette perspective, le travail salarié a produit des effets sociaux et culturels profonds et irréversibles. Il remet en cause la problématique d'une sorte d'inertie des pratiques et des représentations dans le monde des femmes dans son ensemble, mettant en valeur qu'avec la scolarisation massive des filles, le travail est le paramètre essentiel du changement et ce changement a des retombées sur celles qui ne travaillent pas. Cette approche met en relief que le savoir social que ces femmes acquièrent et les multiples manières dont elles l'utilisent en le combinant à des matériaux puisés dans le patrimoine culturel pour construire une image de soi valorisante à la fois comme femme et comme travailleuse, peuvent se trouver en butte à des manifestations de réprobation du fait de résistances socioculturelles. Encore que, selon cette approche, avec l'évolution de la famille algérienne qui ne vit pas en vase clos mais influencée par des facteurs d'environnement local et international (télévision, Internet ), il faille éviter le stéréotype selon lequel la famille, lieu de la tradition, emprisonne les individus et constitue toujours un frein à l'autonomie et au changement, une famille pouvant pousser ses membres féminins au changement parce qu'elle en tire des profits matériels et symboliques. A l'inverse, comme le montrent Haddad et Dif, une femme qui fait des choix individuels en affrontant sa famille, ne s'en détache pas pour autant, ce qui signifie, bien entendu, qu'il ne peut y avoir d'un côté tradition et de l'autre innovation. Ces recherches mettent aussi en valeur la connivence mères-filles pour contrer une décision ou en faire valoir une autre, tout un ensemble de stratégies qui relèvent de ce que certains sociologues qualifient de «féminisme informel». 4.-Selon certaines enquêtes, on peut établir quelques constats. Premier constat est la violence contre les femmes qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années. Le phénomène touche de plus en plus de femmes qui, souvent, sont victimes de violences commises par le mari, le père, le frère ou même l'enfant. Le réseau «Wassila», qui s'intéresse de près à ces actes «condamnables», a élaboré une enquête dans laquelle il est clairement mentionné que «70% des violences sont commises au sein de la famille algérienne, que 40% des 4 500 autres appels recensés demandent une aide psychologique et 30% formulent des demandes liées aux aspects juridiques comme le divorce et la reconnaissance de la paternité». Le deuxième constat est que seules 5% des femmes qui travaillent en Algérie occupent des postes de responsabilité et il existe 6 000 femmes d'affaires dans le bilan d'octobre 2008. Encore qu'il faille noter une nette amélioration entre 2008/2014 selon le gouvernement algérien. Selon le ministère du Travail, le taux de femmes travailleuses dans le secteur public en 2012 est de 607 160 soit 31,80%. Le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle pour 2012 aurait enregistré 49 076 dont 19 867 femmes et au niveau de l'Agence nationale de l'emploi deux millions de demandes dont 576 416 femmes (28,3%).Pour l'Office national des statistiques (ONS) pour 2013, deux millions de femmes occupent un poste de travail public et privé , le taux de chômage moyen officiel étant de 9,8% mais touchant 16,3% pour les femmes, bien que le taux d'emploi ait progressé entre 2009/2013 de 17,5%. Dommage que n'existent pas d'enquêtes officielles plus fines (Voir Pr Abderrahmane Mebtoul - étude réalisée pour l'Institut français des relations internationales IFRI 8ème Think Tank mondial- (Paris France-décembre 2013) «face aux enjeux géostratégiques, la sphère informelle au Maghreb» chapitre III le travail des femmes et des enfants en Algérie-Maroc-Tunisie-Mauritanie). 5.-Deux enquêtes récentes intéressantes mettent en relief la problématique du sujet. La première enquête réalisée sur l'emploi féminin en Algérie en 2007/2008 par le site Emploitic.com et diffusée en septembre 2010, montrent que sur le marché de l'emploi, de plus en plus de femmes diplômées et expérimentées sont à la recherche d'un emploi comprenant des avantages et perspectives d'évolution professionnelle. Environ 20% des femmes sont en poste, 44% sont en poste et à la recherche d'un emploi avec de meilleures conditions de travail. Mais durant la recherche d'un emploi, de plus en plus de femmes sont confrontées à de multiples difficultés d'ordre social (discrimination) et professionnel (manque d'évolution). Plus de 55% estiment que les perspectives d'évolution au sein de leur entreprise exigent un certain niveau de compétences, 14% estiment qu'il n'y a pas d'évolution et 25% estiment qu'elles ont droit aux mêmes opportunités d'évolution que les hommes. Les difficultés qui entravent l'évolution des carrières professionnelles
des femmes sont en relation avec la discrimination dans l'attribution des promotions, 39% estiment que leur niveau de formation et de perfectionnement entrave leur évolution, 32% d'entre elles estiment que les difficultés sont orientées vers la conciliation entre la vie de famille, la maternité et la société. Outre les difficultés citées ci-dessus, il existe plusieurs types de discriminations pour des questions d'apparence physique : 22% des femmes estiment que lors de leur recherche, elles ont été confrontées à ce genre de discrimination, 14% de discrimination par rapport à l'âge, 40% de discrimination dans l'attribution des promotions et refus d'accès aux postes de responsabilités. 55% estiment qu'il y a une différence dans l'attribution des salaires entre les hommes et les femmes. Il y a également les critères de taille et de type d'entreprises qui constituent un élément important dans la sélection du poste de leur choix. Plus de 44% des femmes souhaiteraient travailler dans des entreprises multinationales pour les conditions de travail et le salaire avantageux. 28% préfèrent travailler dans les grandes entreprises algériennes, 24% dans des entreprises et administrations publiques, et seulement 2% s'intéressent aux offres d'emploi au niveau des petites et moyennes entreprises. Les métiers qui intéressent les femmes : de plus en plus de femmes diplômées et expérimentées souhaiteraient occuper des postes à responsabilité. 31% des femmes souhaiteraient occuper des postes de gestion et de management. 20% préfèrent des postes de création et de marketing afin de faire connaître leurs idées. 13% souhaiteraient faire carrière dans le domaine des finances et la comptabilité. Environ 7% des femmes s'intéressent aux métiers du BTP, métiers dédiés entièrement aux hommes. Quelle conclusion tirer ? Je considère que la promotion de la femme, et notamment du travail dans son ensemble et l'entrepreneuriat féminin en particulier, comme le ciment et la vitalité de toute société. Je suggère de constitutionnaliser la non discrimination hommes-femmes et ce, dans tous les sphères politiques, économiques, sociales et culturelles. Dans la phénoménologie du droit, Hegel faisait allusion aux 3 strates fondamentales : la Famille, la Corporation, l'Universel. Mais la matrice de base, la mère des matrices, le noyau central, El-Oum Ed-Dounia, la racine de l'arborescence, la racine de l'Arbre de la Vie, c'est notre mère. En un mot, nos filles et nos femmes ont besoin de la plus grande considération


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