Change-t-on une équipe qui gagne ? Gourcuff ne l'a pas seulement changée mais profondément chamboulée au point qu'elle est devenue méconnaissable. Mais quelle mouche l'a donc piqué pour «révolutionner» son onze de la manière dont il l'a fait ? Si c'est pour donner la chance à certains joueurs et leur permettre de montrer dont ils sont capables, il a fait fausse route en alignant une équipe «fantôme» qui ne ressemble en rien à l'équipe type. Et quand il a compris son mal, c'était trop tard car le Mali a déjà plié le match en malmenant cette équipe, égarée sur le terrain, sans aucune âme ni repères. Et puis, depuis quand on expérimente des joueurs dans un match officiel, de surcroît relevant d'une compétition internationale. Après coup, et quel coup, Gourcuff a reconnu son erreur et endossé la responsabilité de cette mascarade, car qu'on le veuille ou non, c'en est une. Jamais, au grand jamais, un autre entraîneur à sa place n'aurait pensé un seul instant à porter ce profond changement dans une équipe intraitable qui n'a concédé aucune défaite depuis le début des éliminatoires. On aimerait bien comprendre le pourquoi de ce chamboulement au moins pour éclairer notre lanterne et celle de l'opinion sportive dubitative et perplexe devant la piètre production du onze aligné à Bamako. Si piètre qu'elle a soulevé la colère du public algérien, habitué à suivre le onze type, faire des démonstrations dignes des grandes équipes mondiales. Gourcuff avait quelque chose derrière la tête pour s'être aventuré de la sorte et réussi à semer le doute non seulement au sein de son équipe mais aussi dans le public algérien. Un jeu très dangereux pour l'avenir des Verts qui désormais ne représentent plus cet ogre criant par toute l'Afrique. Le Français a parié sur les mauvais chevaux et relégués les purs sangs sur le banc de touche. Résultats de la course, il est renvoyé à ses premières études par le Mali de Seudou Keita.
