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«La patrie ou la mort»
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 08 - 2015

Cette communication traite d'un aspect historique du soulèvement opéré par, l'organisation de l'ALN/FLN dans le nord de Constantine, le 20 août 1955. Par son caractère massif et organisé, ce soulèvement peut être considéré comme une véritable poussée du nouveau coup d'envoi de la lutte de libération algérienne, avec notamment «l'entrée en scène des masses paysannes et l'envoi du contingent de soldats français en Algérie». « Mettez la révolution dans la rue, vous la verrez reprise par tout un peuple », avait dit Larbi Ben M'hidi.
Le 20 août constitue une double date historique de la glorieuse révolution algérienne. Le 20 août 1955, à travers l'offensive généralisée du nord constantinois et, le 20 août 1956 avec la tenue du Congrès de la Soummam, à Ifri (Kabylie, zone 3 de l'armée de libération nationale (ALN). Alors que le FLN remporta une victoire diplomatique sur la scène internationale en participant à la conférence de Bandung en avril 1955, l'ALN passa à l'offensive dans le nord constantinois au printemps de la même année. Des actions armées furent lancées sur Philippeville et Bône et le 8 mai, dix ans après les massacres de Sétif et de Guelma, la première bombe éclata dans la ville de Constantine. Le 10 mai, la commune El Milia fut encerclée par des moudjahidine de l'ALN. Des routes furent coupées et des postes de gendarmerie attaqués (1). Toutefois, la population n'était pas encore activement engagée dans le processus révolutionnaire visant à renverser la domination coloniale. Face à la montée en puissance de l'ALN, les autorités françaises intensifièrent la répression. Le 3 avril 1955, la loi sur l'état d'urgence permettant, notamment, la création de camps d'internement fut mise en application. La loi fut d'abord appliquée dans les Aurès, en Kabylie et dans l'est de Constantine à partir du 4 avril, puis étendue à l'ensemble du Constantinois et à certaines communes des départements d'Alger et d'Oran le 16 mai 1955. La répression s'étendait à mesure que le FLN déployait son action. Sur le terrain, les parachutistes français passèrent à la contre-offensive en appliquant une politique de répression collective meurtrière contre le peuple algérien. Cette politique répressive était faite d'expéditions punitives, d'exécutions sommaires et de destructions de Mechta (Hameaux). Si l'insurrection du 1er novembre 1954 a marqué le déclenchement de la Révolution algérienne, celle du 20 août 1955 dans le nord constantinois, fut une étape décisive dans l'histoire de la lutte de libération nationale. Par son ampleur, son caractère populaire mais aussi par la colère qui la portait, l'offensive du 20 août 1955 marqua profondément la Révolution algérienne. L'entrée en scène des masses rurales fit irrémédiablement basculer l'Algérie dans le camp de la Révolution. Après l'insurrection du 1er novembre, la situation était difficile pour le Front de Libération Nationale (FLN) et pour sa branche militaire, l'Armée de Libération Nationale (ALN). Si l'ALN parvint progressivement à gagner la confiance de la population, elle devait faire face avec des moyens rudimentaires à une puissance mondiale, organisée et puissamment équipée. Principalement concentrée dans les Aurès, et en Kabylie, au moment du déclenchement de la Révolution, l'ALN étendit son action au Nord-Constantinois à partir de la fin de l'année 1954. Face à cette montée en puissance de l'ALN, les autorités françaises firent passer le nombre d'hommes déployés en Algérie de 50 000 en novembre 1954 à 80 000 en février 1955. Ces hommes étaient principalement concentrés dans les Aurès qui restaient le principal foyer de l'insurrection. De plus, le FLN avait perdu certains cadres de premier plan au début de l'année 1955 : responsable du Nord-Constantinois, Mourad Didouche fut tué au cours d'un accrochage le 8 février 1955 ; respectivement responsables des Aurès et de l'Algérois, Mostefa Ben Boulaïd et Rabah Bitat furent arrêtés eux aussi. L'Algérie est divisée en 6 zones. La zone 2 couvre le nord du département de Constantine, de la ligne du chemin de fer Beni Mansour – Souk Harassé, qui la délimite de la zone 1 à la mer. Didouche Mourad en assume la responsabilité assisté de Zighout Youcef, Benaouda Ben Mostefa et Lakhdar Bentobal. Après la mort au combat de Didouche Mourad, le 18 Février 1955, Zighout Youcef son adjoint le remplacera. Ce nouveau responsable de la Zone à 34 ans, ses parents sont des paysans pauvres ; il s'est installé comme forgeron à Condé-Smendou, dans le village où il à vue le jour, et qui aujourd'hui porte son nom. Militant du PPA, puis du MTLD, Zighout a été conseiller municipal, adjoint au maire de 1947 à 1949. Clandestin de l'Organisation Spécial (l'OS) il est arrêté en 1950. Il s'évade de la prison de Bône le 21 août 1951. Membre de la rencontre historique des « 22 » qui s'est tenue chez Liés Derriche à El Madania (Alger), sa popularité, sa notoriété, l'attachement que ses hommes lui témoignent l'on désigné comme successeur de Didouche Mourad premier chef de la Zone 2. Zighout Youcef et ses adjoints, Lakhdar Bentobbal et Mostefa Benaouda, réunissent, du 25 juin au 1er juillet 1955, les principaux chefs de la Zone 2 dans la presqu'île de Collo, à Zamane. Une forêt immense, secrète, déserte. Pas de route, peu de pistes. Elles desservent un phare et quelques maisons forestières. Des chênes lièges et des chênes zéens en grande lames vertes déferlent sur la Méditerranée. Jusqu'à la fin de la guerre, cette foret demeurera le sanctuaire de la Zone 2. A l'époque du conseil de Zamane, la zone est coupée de l'Aurès au Sud, à la suite de la mort du chef de la région de Souk-Ahras, Badji Mokhtar, et de l'arrestation de Mostefa Ben Boulaid ; d'Alger à l'ouest depuis la mort de Didouche d'une part et l'arrestation de Bitat d'auttre part. Le plus inquiétant est l'absence de nouvelle de Kabylie. Aucune liaison entre l'Ouest de la zone 2 et l'Est de la zone 3 ; l'A.L.N., est alors peu implantée sur le versant droit de la Soummam. La chaine des Bibans et les monts du Hodnas ne forment pas encore la plaque tournante des Aurés-Nementchas, du Nord-Constantinois et de la grande Kabylie qu'ils deviendront plus tard. Tout conduit à penser que les chefs de la zone 2 prirent une initiative à l'échelon de cette zone, en tenant compte d'une conjoncture particulière. A la mi-1955, tout espoir d'une coordination entre les mouvements algérien et marocain de libération n'est pas perdu et il est évident pour beaucoup de possesseurs de radio que des manifestations auront lieu au Maroc à l'occasion de l'anniversaire de la déposition du sultan. Il est tentant de profiter de cette occasion pour porter un coup aux forces françaises au moment où leurs efforts doit se disperser. Ailleurs qu'en zone 2, aucun évènement notable ne se produit le 20 août. Malgré les lourdes pertes subies par la centaine d'hommes qui s'insurgèrent le 1er novembre dans la zone 2, l'ALN. s'y est renforcée. Elle y compte 1 400 combattants. Chiffre minime en comparaison de celui des forces françaises, mais qui peut être multiplié grâce au concours d'une population excédée par les exactions et la répression. Les chefs de la zone 2 décident à Zamane de frapper un grand coup, de déclencher « un nouveau 1er novembre » pour faire sortir le soulèvement de la stagnation dans laquelle il semble tomber. Le style du 20 août n'est pas celui du 1er novembre. Le 1er novembre 1954 était un signal, le 20 août est une insurrection. Le 1er novembre 1954 était l'œuvre de quelques hommes décidés, le 20 août est une levée en masse. Bruyante et furieuse. L'explosion d'un peuple souffrant, bafoué, humilié, ensanglanté. Les youyous des femmes saluent l'assaut sans espoir de ceux qui vont périr. Sans espoir, pour l'instant. Personne ne pense que le coup de bélier porté va entraîner magiquement l'effondrement surnaturel de l'édifice colonial. L'état-major de Zighout Youcef veut montrer au monde que, pour les Algériens, c'est est assez. Rien ne sera plus, après le 20 août, comme avant. Le point de non-retour est franchi. La patrie ou la mort. Tandis qu'à Alger, Abane Ramdane fonde l'Union nationale et assemble les éléments de la plate- forme politique du FLN, de Collo à la frontière tunisienne Zighout Youcef fait un corps unique des moudjahidine et du peuple. Selon Salah Boubnider, Youssef Zighoud mettait l'accent sur la nécessaire auto-libération du peuple algérien, et affirmait à ses hommes : « C'est au peuple de se libérer lui-même. Nous ne sommes pas leurs libérateurs. Nous ne faisons que l'organiser. La responsabilité lui revient. De deux choses l'une : ou il se libère ou il coule. » Le mot de passe : Vêtu de son burnous, enturbanné, ami Saci (l'oncle Saci) est descendu de la forêt vers Collo Ville. Le 19 août 1955. Pour une affaire importante. Il ne connait pas les hommes qu'il doit rencontrer. Il a été responsable politique du MTLD. dans son douar. En 1954, lors des divergences entre Messali et le comité central, il est devenu neutraliste, membre du CRUA. comme la plus part des dirigeants de la Kasma de Collo. Depuis il prépare la lutte armée. En novembre de l'année dernière, la région n'était pas prête à agir. En janvier, un responsable des Aurès est passé à Collo pour faire connaitre la situation dans la zone 1 et s'enquérir de l'état d'esprit des habitants de la presqu'île. A la même époque les autorités françaises ont donné l'ordre de remettre à la gendarmerie les fusils de chasse. Oncle Saci a conservé avec soin son arme anglaise, qu'il à payer 50 000 francs, et 350 cartouches. Ils sont une douzaine à en avoir fait autant. Les mois ont passé. Mais le 13 août, une importante réunion vient d'avoir lieu. Y ont assisté ensemble des messalistes et des membres du CRUA. C'est au nom du FLN. qu'ont parlé les deux étrangers qui accompagnaient Bekkouche Lakhdar, responsable clandestin. Il ne s'agissait rien de moins que de débattre du soulèvement prévu pour le 20 août. Tous les militants présents, quelle que soit leur tendance, ont été volontaire pour participer à l'action. Le caïd du douar Ouled Zahi a été mis au courant et s'est empressé de prévenir l'administrateur français. Les autorités françaises qui redoutent un mouvement d'une certaine ampleur, ont mis en place un dispositif de sécurité. Des « suspects » ont été arrêtés. L'oncle Saci est connu pour ses opinions ; il jouit cependant d'un certain respect à quoi lui donnent droit son allure et sa dignité. Un gendarme l'interpelle à Collo. Ils se connaissent, ils conversent. L'oncle Saci en profite pour
demander au représentant de l'ordre des nouvelles des prisonniers. Le gendarme répond évasivement que, dans quelques jours, si les précautions peuvent être levées, ils seront libérer. L'oncle Saci le quitte pour se rendre à son rendez-vous. Il se dirige vers une voiture rouge où deux hommes l'attendent. Les mots de passe sont échangés. Historique. « Massinissa » ? Marmonne l'un des deux hommes. « Jugurtha » ! répond comme convenu l'oncle Saci. La date est confirmée. L'heure donnée. Midi, à Collo comme dans l'ensemble du Nord-Constantinois. 7 groupes se dirigent vers Collo dans la soirée du 19 et la nuit du 19 au 20. 20 hommes d'Ouled Zahi, 25 de Stayha. L'oncle Saci redescend à Collo à l'aube du 20. Au début de la matinée une certaine animation y règne : une agitation inhabituelle des militaires et policiers français. Aucun incident ne se produisant, le dispositif se relâche. Une fausse alerte sans doute.


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