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Enfants terribles pour écrivain terrible
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

Le 31 octobre dernier, les environs du square Port Saïd ont résonné de rires et de mots choisis. Les débats ont eu le bruit du métal précieux, cette fois-ci, le silence n'était pas d'or mais c'est plutôt la parole qui l'est devenue.
Nous sommes en plein dans la «baignoire expérience», sous le générique, clin d'œil à l'œuvre de Mohamed Dib «l'Ere sauvage» qui introduit une exposition happenning sur des oeuvres créées et présentées lors des Ves rencontres dibiennes, réalisées au Palais de la culture Abdelkrim Dali, Tlemcen (mai 2015). Ces rencontres, placées sous l'égide de madame Sabiha Benmansour, présidente de l'association « La Grande Maison » Tlemcen, sont l'occasion de rendre hommage à l'écrivain Mohamed Dib sous plusieurs formes expressives, c'est ainsi que l'affirme la présidente de ladite association : « Le 23 mai 2015, l'association La Grande Maison choisit de placer les rencontres dibiennes, manifestation qu'elle organise annuellement en hommage à Mohammed Dib, sous la symbolique des « Lieux de l'écriture », clin d'œil à la relation quasi-viscérale à ce qu'il nomme lui-même « ses premiers lieux d'écriture », mais volonté aussi de se fondre dans une écriture où le lieu est vécu par l'auteur comme un espace largement ouvert, un espace où le dialogue et l'échange gomment toutes les frontières, tous les conflits. Des artistes plasticiens et photographes, faisant de l'œuvre dibienne le lieu à partir duquel ils ont fait parler leurs propres créations, ont participé à la manifestation. Deux formes d'expression artistique, deux générations que le temps sépare, des sensibilités différentes... et pourtant, se régénérant d'eux-mêmes, les questionnements comme les symboliques qui les portent, se parlent, se rejoignent et rendent possible l'acte créatif. Ainsi naquit « l'Ère sauvage », à son tour, lieu du dialogue entre plusieurs artistes, entre ces artistes et, infiniment ouverte à tous les sens, « la page blanche sur quoi tout peut s'écrire, mais aussi s'effacer ». (Tlemcen ou les lieux de l'écriture, Ed. Revue noire, 1994). De retour à la destination finale de ce travail d'élaboration, de création et cogitations livresques et plastiques diverses, nous nous sommes frottés à un lieux d'exposition vraiment atypique : « Le principe étant l'initiative d'une action inédite destinée à faire coexister l'entreprise avec la sphère culturelle dans ses formes les plus diverses (expositions, installations, ateliers, lectures...). » L'exposition est dédiée à feue madame Chantal Lefèvre, directrice de l'Imprimerie Mauguin et des éditions du Tell. C'est dans une sphère haussmannienne, inscrite en plein centre d'Alger que la baignoire se trouve, il n'était pas étonnant que cette idée émane d'un écrivain, épris des belles choses et agitateur d'idées les plus originales. On est donc en plein dans les bureaux du cabinet Teamconsulting, ces appartements datent de 1871 et ont été restaurés par les soins, des occupants du lieu, était-il étonnant que cela soit initié par un amoureux de lettres et d'art contemporain, créateur lui-même de textes et de romans, Samir Toumi. Mais l'originalité du lieu réside dans le fait que les collaborateurs de cette entreprise aient souhaité ouvrir leur espace de vie en accueillant des expériences culturelles inédites qui permettront aux artistes de présenter des happenings, des rencontres et des travaux s'adaptant aux contraintes du lieu et de son utilisation au quotidien, un espace à détourner où les artistes peuvent également bénéficier d'espaces d'échange et de travail, en cohabitant au quotidien avec les collaborateurs de la société, qui eux, poursuivront leur activité en les côtoyant et en évoluant dans le même lieu. Aucune contrepartie financière n'est exigée pour partager ces lieux, aucune transaction d'œuvre n'est effectuée. Le caractère innovant pour la cohabitation du projet culturel proposé, la volonté de détournement du lieu par l'artiste, l'intérêt pour une cohabitation des mondes de la culture et de l'entreprise guident le choix de partage de ces bureaux. Une exposition se tient donc dans ce « micro-système » culturel d'un genre nouveau, à l'ancrage situé en plein épicentre d'Alger, avec une bande à part de personnages qui constituent la nouvelle vague de plasticiens algériens. Au menu, des textes de Mohamed Dib, partout, sur les murs, sur les dessins, dans les cœurs, sur les invitations. En dessins hyperréalistes, en suggestions semi abstraites, en compositions d'installations, le travail entrepris dans les locaux de la «Grande Maison» donnent des fruits textuels remis en scène par Mourad Krinah, un peu commissaire d'expo, sorte de tête de troupe d'un groupe homogène très créatif, nous avons nommés Maya Bencheikh El Fegoun, multi créations, entre peinture, dessins et costumes au cinéma, laisse toujours sa trace dans une sorte de halo qui nous laisse penser à une timidité maladive, là où il n'ya que la modestie de l'effacement face à l'écoute, le texte choisi « Moi qui ait un nom Faïna. Je me suis tue, mais pas ma voix, ou peu importe, la voix qui dit je et va continuer. La voix qui interpelle et ne s'entretient qu'avec elle- même. Une parole en s'adressant à lui qui parlera seule là où elle est. » Mohamed.Dib. Voilà une excellente artiste au regard puissant dans l'élaboration qui n'a pas peur de l'immensité des formats sur 5m/2m et sa «Fiancée du Loup », en acrylique sur toile. Mehdi Djellil, nouvelle force vive du pinceau algérien, aucune peur du vide, peintures colorées et vivaces, force du sujet. Contre-pied, il vient avec une de ses idées sensibles qui équilibre les choses entre fragilité et force d'évocation, une coiffe tlemcennienne de mariage, dorée, finement travaillée, trônant en suspension dans un rideau de plûmes roses, un mariage de forme, mais aussi une forme de mariage, la symbolique est évidente sur ce parterre « de roses » pas aussi rose que cela. Jamais gratuite l'expression de Mehdi Djellil, le texte l'accompagnant aussi. Hicham Belhamiti semble nous suggérer sur sa sculpture - installation appelée « le mur », de 3 mètres sur 70 centimètres, que les oreilles ont un mur, si l'on considère cette série d'appendices au nombre incalculable prenant place dans une très belle imitation d'argile sur un coin de la baignoire dans une ironie palpable, Hicham Belhamiti, un nom et prénoms à ne pas oublier par l'action prégnante qu'il invente à chaque fois malgré le caractère quelque peu convenu de ces oreilles au message trop direct. Pour Fethi Hadj Kacem, le métier à tisser devient une allégorie un peu à la Malevitch, sous le titre « Le Métier à tisser/La passion » de 120 cm sur 60 cm et 100 cm sur 100 cm, mais le symbole sur la première œuvre composée en neuf tableaux installés révèle la portée du sujet tout en blanc qui porte en filigrane l'âme des textes de l'écrivains, même si une ronde de mots noirs sur murs blanc donne le ronde cette farandole virevoltante « calmée » par les blancs de Hadj Kacem intéressant dans ses compositions. A suivre de près. Mourad Krinah est aussi plasticien de lettres, il ne sera pas étonnant de le voir nous pondre un roman bien senti de derrière les années 2000 algériennes, il choisit les scènes du film « El hariq » de Mustapha Badie, c'est du moins l'impression que l'on ressent dans la nouvelles figuration de Krinah qui réalise ses dessins en un seul trait incisif qui se suffit à lui-même, mais très peu de gens savent que Mustapha Badie avait retranscris l'atmosphère parfaite de Mohamed Dib prises en noir et blanc à Tlemcen avec un ami photographe français et transposées à l'écran par le réalisateur dans son chef d'œuvre, ces photos sont présentes en permanence à la Grande Maison. Mourad Krinah, nous en offre une lecture personnelle, profondément dans l'air du temps... merci ! Houari Bouchenak, et ses portraits hyperréaliste faits de photos sur ocre de Kraft froissé, les effets graphiques rendent hommage à l'écriture, les portraits comme de bien entendu possèdent leur histoire mystérieuse, dramatisée par le support. Houari nous la laisse entre les yeux pour un dialogue qui ne livrent point les réponses, juste une surenchère de questions graphiques, terriblement poignantes. Intéressant personnage aussi, sensibilité au menu, contemporanéité évidente, la baignoire nous donne un bain de jouvence réflexive à travers ce panel de la nouveauté. Dans les coursives de ce lieu à part, Adel Bentounsi reprend les rênes du pouvoir sur les murs, il prend à bras le corps les textes de Mohamed Dib choisi et les expose-explose en feux d'artifices de fusains avec quelques plages intégrées dans des vitrines bien calmes. La force de ce travail en noir et blanc est traduite dans les mots et leur mise en scène exacerbée par l'effet du mur blanc et de la chaux qui donne le relief aux mots noirs sur le support. Une bonne attitude qui ne passe pas inaperçue dans cet univers passionnant et sans nul doute passionnel, passer outre les textes de Dib, impensable dans cette initiative collective qui reste ouverte au public et à voir de plain-pied pour une immersion dans «l'Expérience» multicolore et multi expressive qui s'y joue... Exposition «l'Ere sauvage», du 31 octobre au 28 novembre 2015 à la Baignoire, entrée libre, TeamConsulting, 3, Rue des Frères Oukid, Square Port-Saïd, Alger

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