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Belle récidive
Exposition. Picturie générale 2
Publié dans El Watan le 22 - 03 - 2014

Un aperçu du foisonnement créatif de la nouvelle scène artistique algérienne.
1516 : Salim Toumi, roi d'Alger, était assassiné dans son bain. 2014 : Samir Toumi, auteur d'Alger le cri, met de la vie dans sa baignoire. Le premier Toumi avait signé l'alliance avec les Ottomans venus en sauveurs avant de lui ravir le pouvoir et la vie. Le deuxième Toumi signe l'alliance entre l'entreprise et l'art en transformant les locaux de sa société en espace d'exposition (baptisé La Baignoire). Mais la comparaison s'arrête là, car l'art n'est pas près de ravir le pouvoir à l'entreprise. D'aucuns craindraient même que, pour cette union, l'art offre son âme en guise de dot. Mais le mieux est d'aller voir par soi-même.
Le siège, situé au 3, rue des Frères Oukid (Port-Saïd) est investi par seize jeunes artistes pour l'expo Picturie générale 2. Après une première édition, l'an passé, à l'école Artissimo, le collectif de plasticiens, pour la plupart issus de l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger, récidive avec autant de fraîcheur et d'anticonformisme. Entre installation, peinture, photo et vidéo, les exposants nous offrent un aperçu du foisonnement créatif de la nouvelle scène artistique algérienne. S'ils ne s'enferment pas dans une thématique déterminée, les plasticiens proposent pour la plupart des œuvres branchées sur les préoccupations de la société où ils vivent.
A peine entré dans l'appartement, le visiteur est interpellé par le triptyque haut en couleur de Walid Bouchouchi. Intitulé «In Ball We Trust» (détournement de la devise américaine «In God We Trust» qu'on peut traduire par «En Dieu, nous croyons»), l'artiste représente le dieu-ballon entouré de deux reproductions de l'image de l'enfant en prière, icône kitsch connue de par ses nombreuses reproductions en posters et autres calendriers. Le ton est donné ! S'ils font du figuratif, nos jeunes artistes ne sont pas là pour faire de la figuration. Il ne s'agit pas de faire joli mais bel et bien d'interpeller le spectateur et de susciter la réflexion sur son vécu.
Au centre de la salle on retrouve une intrigante sculpture en terre cuite de Mehdi Djelil intitulée «Amer rassek». Une tête à l'expression souffrante surmontée d'une couronne en cire à demi fondue : est-ce le bouffon du roi, comme le laisse entendre l'explication de l'auteur, ou est-ce le roi des bouffons comme le laisse supposer son trône ? Quoi qu'il en soit, nous sommes du côté sombre de la bouffonnerie. On retrouve en effet cette représentation dans une deuxième sculpture où le personnage a la tête tranchée avec la langue pendante. Dans une autre salle, nous découvrons une grande installation signée Rafik Khacheba. Face à un tableau idyllique de paysage printanier en 16/9, une télécommande dorée posée sur un fauteuil en bois sec entouré d'un amas de feuilles mortes.
Les fleurs épanouies semblent se faner en sortant de l'écran. Mensonge cathodique ? L'auteur pose la question «qui ment à qui ?» en guise de titre et explique que le printemps en question est celui du monde arabe. Djamel Agagnia pose plus généralement la question de la manipulation des masses avec son installation représentant un groupe de figurines, affublés de code-barres, affichant des visages fatigués aux traits usés. D'où le titre «Coup de barre».
Du politique au métaphysique, il n'y a qu'un pas que nous franchissons grâce aux sérigraphies de Mourad Krinah. Intitulée «Dust» (Poussière), cette série représente des personnalités célèbres et influentes (Andy Warhol, La Reine d'Angleterre…) redevenues poussière avec des têtes de mort en lieu et place de leurs figures. On citera également l'installation «Astrolabe» de Sofiane Zouggar, les collages de Mounir Gouri et les tableaux de Fela Tamzali à base d'éléments impersonnels : la Femme, l'Enfant, le Chien… Toujours dans la peinture, Maya Ben Chikh El Fegoun ose le nu avec des personnages féminins entourés de gras cochons. Côté photo, on retrouve Meriem Touimer et Fatima Chafaâ ainsi qu'un montage vidéo d'Assila Cherfi.
Sortant de l'exposition, nous avons la réponse à la question initiale. Non, ces artistes n'ont pas vendu leur âme à l'entreprise. Bien au contraire, les œuvres exposées tranchent délibérément avec l'art «vendable» et politiquement correct. Nadira Laggoune-Aklouche, qui signe le texte de présentation du catalogue, gracieusement édité par Barzakh, parle d'une «réappropriation du champ du pouvoir symbolique» de la part de ces artistes qui tentent de se repositionner sur le plan esthétique, mais aussi politique et social, après la parenthèse tragique de la décennie noire. A l'image de l'épicerie, la picturie propose des «produits» hautement hétéroclites mais, dans le lot, il ressort surtout une farouche volonté d'expression.


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