«Le secteur agricole est l'un des rares secteurs sur lesquels on peut miser pour créer ou continuer une croissance économique», a indiqué le directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), Fouad Chahat, sur les ondes de la Chaine III de la radio algérienne. L'invité de la radio a expliqué qu'aujourd'hui, l'agriculture présente près de 10% du PIB algérien tout en affirmant que ce secteur a encore des potentialités énormes qui ne sont pas encore exploitées, cependant il a aussi la capacité d'être un réel moteur d'industrialisation de l'économie et de développement. Concernant l'industrialisation du secteur agricole, le même responsable a expliqué qu'«on doit rompre avec les pratiques routinières dans l'agriculture, qui consistent à répéter l'utilisation des mêmes technologies, en les remplaçant par des techniques innovantes». Dans ce cadre, Fouad Chahat a évoqué la nécessité de l'innovation dans l'exploitation agricole insistant qu' «il faut continuer à approfondir la démarche d'intensification et d'accroisement de la productivité, car cela est impossible sans modernisation des techniques agricoles». «Les nouvelles techniques devront permettre de mieux produire en protégeant l'environnement», a-t-il ajouté. Cependant, l'utilisation des fertilisants chimiques est soulignée pour que des fertilisants organiques sont employés pour améliorer la production. Observant que les rendements, particulièrement dans la céréaliculture, restent en deçà des attentes, il appelle à y consacrer le maximum d'efforts sachant, «que d'ici 2030», les besoins de consommation annuelle des Algériens en céréales atteindront les 80 millions de quintaux, «qu'on n'est par sûrs de trouver sur les marchés». Le DG de l'Inra tient à préciser que les 100 milliards de DA débloqués annuellement par l'Etat ne le sont pas au seul profit de l'investissement et de la production agricole. «Une bonne partie sert à soutenir les prix à la production de lait et de céréales et à subventionner l'achat de matériels agricoles à 0% de taux d'intérêt», a-t-il souligné. On est condamné à augmenter considérablement la production du blé, et la démarche qui devrait être suivie, c'est de déployer davantage d'efforts sur le blé dur, pour lequel «nous avons des potentialités naturelles intéressantes, et qui a une demande importante sur le marché intérieur». Pour agir sur une augmentation de la production agricole, l'intervenant appelle à accélérer la remise des droits de concession à leurs attributaires, une décision dont il assure qu'elle aiderait certainement à libérer des initiatives et à permettre de s'associer avec des privés pour réaliser cet objectif. Quant à l'éventualité pour des étrangers d'acquérir des superficies agricoles dans le pays, M. Chahat est catégorique : «les terres algériennes, tranche-t-il, doivent rester algériennes». Toutefois, des étrangers peuvent, néanmoins, y investir et y apporter leurs connaissances en matière de gestion, en particulier. Par ailleurs, l'invité juge «absurde» l'idée de faire appel à des ouvriers étrangers pour combler le déficit de la main-d'œuvre observé dans l'agriculture. «La solution, déclare-t-il, réside dans l'introduction de nouvelles techniques.