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Entre l'optimisme de Rachid Benaïssa et le pessimisme des chercheurs : La sécurité alimentaire des Algériens est-elle garantie?
Publié dans Le Financier le 17 - 10 - 2010

Quelles sont les interactions entre sécurité alimentaire et souveraineté nationale ? Il suffit que les cours du pétrole chutent, pour que la sécurité et la souveraineté des Algériens soient affectées.
De cela, tout le monde en est conscient : citoyens lambda, experts et pouvoirs publics. Les avis restent partagés. Entre un optimisme béat et un pessimisme catastrophiste, il devient impossible d'installer le dialogue entre les protagonistes de l'alimentaire. En effet, pour les uns, la stratégie algérienne est infaillible et exhaustive pour les autres, les Algériens sont loin de l'autosuffisance et le marché de l'agroalimentaire est carrément déréglé et monopolisé par des lobbies puissants qui font la pluie et le beau temps. Pour le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, la sécurité alimentaire est bel et bien «garantie» et obéit à une stratégie «très solide», «reconnue mondialement». Toutefois, pour les experts, la sécurité alimentaire n'est pas du tout assurée. «Dire que la sécurité alimentaire est assurée et…atteinte, c'est faire dans la pure démagogie, pour le cas algérien», dira un chercheur de l'Institut régional de protection des végétaux (IRPV) qui a requis l'anonymat.
Dans le même ordre d'idées, Fouad Chahat, Directeur général de l'Institut national de recherche agronomique (INRA), a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne radiophonique III que «l'Algérie n'atteindra jamais l'autosuffisance alimentaire». Il en est convaincu : «L'autosuffisance alimentaire est un mythe. Elle n'existe même pas dans les grands pays agricoles, tels que le Brésil, les Etats-Unis ou l'Union Européenne», martèle-t-il. Mais, pour M.Benaïssa, l'Algérie fait exception : «Nous avons une stratégie très solide pour garantir la sécurité alimentaire de notre pays et elle est basée sur un diagnostic précis et une interaction de plusieurs politiques nationales». Pour les experts, «il faut donner un sens concret au concept de la sécurité alimentaire».
En marge d'une cérémonie de célébration de la Journée mondiale de l'alimentation à laquelle ont pris part plusieurs membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et des cadres du secteur, Rachid Benaïssa a souligné que «la politique du Renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural considère la sécurité alimentaire comme élément de la souveraineté nationale».
Dans tous les cas de figure, le fossé existant entre les agriculteurs et les industriels de l'agroalimentaire accentue davantage le problème de dépendance de l'Algérie. En effet, la mise à l'arrêt des capacités nationales de production agricole a engendré un véritable désencrage de l'appareil agroindustriel de son amont agricole. L'adoption par l'Etat d'une politique économique favorisant l'importation est l'une des principales causes de ce dysfonctionnement qui risque d'aggraver le phénomène de la dépendance alimentaire de l'Algérie.
L'Algérie, même si elle n'a pas connu des émeutes de la faim en 2008, comme de nombreux pays du monde et de la région, n'est pas définitivement à l'abri d'une situation catastrophique, et cela pour la raison que sa sécurité alimentaire est par trop dépendante de la rente que lui procurent les ressources en Hydrocarbures, notent les experts. A l'unanimité, les experts affirment que l'Algérie ne peut et ne doit compter uniquement sur sa rente pétrolière pour assurer sa sécurité alimentaire.
Les leçons de la crise alimentaire de 2008
La désertification perpétuelle des terres agricoles des Hauts- Plateaux, la «bétonisation» frénétique des terres fertiles des plaines du littoral, le fossé étendu entre les agriculteurs et les industriels en agroalimentaire, la mainmise des réseaux de l'Import/Import…, sont autant de fléaux à combattre dans l'urgence, afin de mettre en place une stratégie portant sur la sécurité alimentaire. Dans l'actuel cas de faits, l'Algérie est encore loin de mettre en place une stratégie de sécurité alimentaire ; dire le contraire est …faux, note-t-on. D'après des études faites par le ministère de l'Agriculture, sur les 238 millions d'hectares de terres agricoles, il n'y a que 8,4 millions d'hectares de terres cultivables, qui représentent un taux de 3,5%. Et seulement 1,2 million d'hectares (15%) de la surface agricole utile sont à potentialités agronomiques appréciables. Pour Hamid Aït Amara, un autre expert en agriculture, «l'Algérie cultive seulement 57% de l'ensemble de ses terres agricoles», avant d'ajouter que «trois millions d'hectares de ces terres sont laissés annuellement en jachère». Le constat est d'autant plus amer que l'Algérie alloue des budgets faramineux pour l'importation des produits alimentaires.
Les solutions
D'après les experts, «il faut jeter de nouvelles passerelles entre les agriculteurs et les industriels de l'agroalimentaire. Ceci s'avère plus que nécessaire pour les acteurs économiques des deux secteurs, qui sont interpellés par cet impératif afin d'inscrire les axes d'une démarche visant à impulser une nouvelle dynamique d'intégration».
D'après le DG de l'INRA, l'Algérie devrait «continuer à acheter ce que nous ne pouvons produire chez nous, mais vendre à l'étranger d'autres produits». Pour lui, la crise alimentaire est encore là, même si elle est moins aiguë qu'en 2008. «Moderniser l'agriculture algérienne est la seule façon de progresser. Il faut utiliser plus de moyens et mieux produire en grandes quantités. Il faut permettre aux agriculteurs d'accéder à des techniques nouvelles et renforcer leur encadrement par des ingénieurs et des chercheurs», a-t-il relevé. Fouad Chahat a appelé à intégrer «les cultures maraîchères sous serres multi chapelles pour assurer l'approvisionnement régulier en produits agricoles des grandes agglomérations». «Cela permet, selon lui, de tripler les rendements sur des surfaces identiques, de ne pas être victimes de l'étroitesse des superficies disponibles autour des grandes villes et de mieux maîtriser la culture», a-t-il indiqué. Egalement, ce système mettra l'Algérie à l'abri des aléas climatiques. «Il nécessite encore un accompagnement par des chercheurs parce qu'il s'agit de techniques fines qui exigent le respect strict des méthodes de culture. En une année, les agriculteurs peuvent maîtriser ces techniques. Cependant, nous ne pouvons pas être négligents avec les serres multi chapelles en raison des coûts élevés», a-t-il préconisé. Selon lui, ce système permet de cultiver davantage des produits primeurs ou des produits d'arrière saison. «Et donc, nous serons capables de conquérir des marchés extérieurs pour ces produits là», a-t-il observé in fine.


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