Personne ne détient la vérité, ni le monopole du nationalisme. La vision dictatoriale du passé à vouloir imposer une politique sans concertation et dialogue productif est terminée, pouvant conduire le pays à une impasse. C'est à ce titre que je recommande au gouvernement quelques pistes afin pour éviter les erreurs du passé devant lier la sphère financière et la sphère réelle, la dynamique économique et la dynamique sociale, l'efficacité économique par la libération de toutes les énergies créatrices et une profonde justice sociale (non l'égalitarisme), n'étant pas l'antinomie de l'efficacité économique. L'entrée des USA qui exporteront en Europe (pétrole/gaz de schiste dès 2017) de l'accroissement de la production de l'Iran, de l'Irak avec la stabilisation au Moyen-Orient et de la Libye en Afrique du Nord, les nouvelles découvertes dans le monde notamment en méditerranéen orientale, le Mozambique qui sera fin 2016 le troisième producteur en Afrique et qui sera le troisième producteur en Afrique fin 2016, bouleversent la carte énergétique mondiale. Il s'agira d'éviter l'erreur stratégique de raisonner sur un modèle de consommation énergétique linéaire, devant assister à un nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial reposant sur un Mix énergétique dont les énergies renouvelables. Car si l'Inde, la Chine et les pays en voie de développement avaient le même modèle de consommation énergétique, il faudrait cinq fois la planète terre. Le prix de cession du pétrole ( le prix du gaz étant indexé) est fonction fondamentalement du taux de croissance au niveau mondial assistant à de faibles taux de croissance des pays développés, à un taux de croissance en berne des pays émergents dont la Chine, le Brésil, l'Argentine, et à un moindre degré l'Inde, et surtout du nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial. 10.-L'erreur de croire à une paix sociale fictive grâce aux subventions généralisées mal gérées et mal ciblées représentent avec les transferts sociaux presque un tiers de la production intérieure brute (PIB). L'Algérie ne peut plus continuer dans cette trajectoire quitte à aller vers un suicide collectif. L'on devra cibler les catégories les plus défavorisées et les segments que l'on veut dynamiser à travers la création d'une Chambre nationale de compensation qui réalisera des péréquations intra-socioprofessionnelles et intra-régionales pour un espace équilibré et solidaire. Mais dans la conjoncture actuelle faute d'un système d'information fiable, qui s'est totalement effrité, il faut aller graduellement. Je préconise une institution stratégique de planification sous l'autorité du président de la République ou du Premier ministre, une erreur de politique économique faute d'informations pouvant occasionner des pertes se chiffrant en dizaines de milliards de dollars. 11.- Dire la vérité à la population car la majorité des membres du gouvernement, qui doivent avoir une moralité sans faille et être crédible, ne savent pas communiquer avec un langage simple et accessible à la population, la voie orale étant majoritaire en Algérie. A un cours de 60 dollars le baril, les recettes de Sonatrach serait de 34 milliards de dollars, et devant soustraire environ 20% de cout, le profit net serait de 27 milliards de dollars ; à 50 dollars le profit net serait de 21 milliards de dollars ; à 40 dollars 15 milliards de dollars et à 20 dollars le profit net tendrait vers zéro. Comment mobilier les 100 milliards de dollars prévus par Sonatrach entre 2015/2020 sans compter les 20/30 milliards de dollars de Sonelgaz devant être attentif au vecteur prix 2020 pour voir s'il ya retour de l'investissement et éviter des pertes considérables. 12- Dire la vérité à la population car la valeur du dinar qui comme toute autre monnaie dépend avant tout du niveau de la production et de la productivité. Le dinar algérien est corrélé à 70% aux réserves de change qui eux mêmes dépendent des recettes de Sonatrach. Si les réserves de change tendaient vers 10 milliards de dollars, la cotation officielle du dinar serait plus de 200 dinars un dollar et le cours sur le marché parallèle plus de 250 dinars. Cela aura des incidences sur le coût des entreprises et donc sur le pouvoir d'achat des Algériens, augmentation des prix des produits finis et matières premières importées dont le montant a été de plus de 17 milliards de dollars en 2014 selon l'ONS. Egalement un impact négatif sur le taux d'emploi qui est corrélé via la dépense publique à 70% accroissant le taux de chômage avec une demande additionnelle de 300.000/350.000 demande par an en plus du taux de chômage actuel. Le taux de croissance devra être de 8/10% sur 5 à 10 ans pour atténuer les tensions sociales à venir. Les recettes de Sonatrach ont été de plus de 760 milliards de dollars entre 2000/2014 selon le FMI et les importations de plus de 575 milliards de dollars et le taux de croissance moyen n'a pas dépassé 3% alors qu'il aurait du être de 9/10%. D'autant plus qu'avec la forte consommation intérieure, l'Algérie risque d'être sans pétrole et gaz traditionnel horizon 2030 au moment où la population approchera 50 millions. 13.- Eviter l'illusion de dépenser sans compter car l'actuelle dépense publique, en rappelant que le montant des services est passé de 2 milliards de dollars en 2002 à 11/12 milliards de dollars entre 2010/2014), les importations de biens et services, ont été en 2014 de 70,3 milliards de dollars sans compter les 4/5 milliards de dollars de transferts légaux de capitaux avec une recette de Sonatrach de 59 milliards de dollars. Le déficit budgétaire prévu par la loi de finances 2016 serait au cours de 107 dinars un dollar est d'environ 35 milliards de dollars, le dérapage du dinar voilant l'importance du déficit budgétaire et le fonds de régulation des recettes calculé en dinars Car si l'on applique 75 dinars un dollar le déficit serait de plus de 45 milliards de dollars. Or la loi de Finances 2016 prévoit un montant du fonds de régulation des recettes entre 17/18 milliards de dollars au cours de 60 dollars le baril en moyenne. 14.-Dire la vérité pour éviter les impacts du scénario de 1986 car au rythme des dépenses actuelles, le fonds de régulation des recettes risque de fondre courant 2017, et les réserves de change horizon 2018. Car les actions contenues dans les lois de fiances ne sont que de mesures conjoncturelles devant avoir une vision stratégique. Du fait du dépérissement du tissu économique productif, 83% de la superficie étant constituée de petits commerce/services (tertiarisation de l ‘économie), le secteur industriel représentant 5% du PIB et sur ces 5%, plus de 95% étant des PMI/PME peu compétitives, la compression brutale des importations d'une manière brutale occasionnerait la fermeture de la majorité des entreprises. Aussi les restrictions budgétaires pourraient voir une baisse d'environ 5/6 milliards de dollars fin 2015 et tout plus 10 milliards de dollars fin 2016, les autres rubriques étant incompressibles. L'on pourrait jouer également grâce à l'établissement d'un tableau de la valeur au niveau douanier afin de lutter contre les surfacturations afin de réduire la facture d'importation. Pour la réduction des quantités, et notamment à travers les licences d'importation (prévues par l'OMC, ce ne sont pas les anciennes licences des années 1970 du monopole d'Etat), cela concerne que quelques produits concurrentiels à la production nationale mais ces mesures ne sont que transitoires. Il ne faut induire en erreur l'opinion, la révision de l'Accord d'association demandée par l'Algérie ne concerne pas le cadre global mais l'assouplissement de quelques rubriques. Car en cas d'ouverture du marché européen que peut actuellement exporter l'Algérie en dehors des hydrocarbures dont d'ailleurs la part du marché du gaz est passé de 14% entre 2007/2008 à 8% en 2014 ? 15- Eviter la démagogie par une bonne communication gouvernementale, évitant les discours contradictoires entre responsables, ni sinistrose, ni autosatisfaction contredisant la réalité économique et sociale. L'Algérie avec une dette extérieure inférieure à 4 milliards de dollars, des réserves de change qui termineront à 140 milliards de dollars n'est pas dans la même situation que celle de 1986. Elle a les potentialités de surmonter cette situation difficile sous resserve d'un large front national tenant compte de toutes les sensibilités sans exclusive. Nous avons deux scénarios : soit aller directement au FMI en 2018 soit l'éviter par de profondes réformes structurelles afin d'adapter l'Algérie aux nouvelles mutations mondiales et aux nouveaux enjeux géostratégiques qui se dessinent dans notre région. Si les réformes de fond se réalisent en 2016, les effets positifs ne se manifesteront que vers 2020/2022. Tout retard engendrera des tensions à terme car en ce monde toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Telles sont les quelques recommandations qui sous tendent une nette volonté politique de changement et une moralité de ceux qui dirigent la Cité. Cela renvoie à des facteurs autres que l'Economique, le Politique, le Social et le Culturel solidaires. (Suite et fin)