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Un livre, des cas d'exemple et des leçons à retenir
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 04 - 2016

Un livre qui parle du foot. Ou plutôt un livre qui enseigne l'art et la manière d'aimer, de commenter ou d'analyser une rencontre de football.
C'est en somme, une invitation au monde professionnel de ce sport «Roi». Une invitation lancée par quatre auteurs de la revue «Les cahiers du foot» - Gilles Juan, Raphaël Cosmidis, Julien Momont et Christophe Kuchly, à ceux qui veulent comprendre ce qu'est le foot, ses pièges, ses faiblesses, ses émotions, ses soucis pédagogiques... Dans ce livre qui reflète la vie du foot en France, intéresse aussi ce qui se passe ailleurs dans d'autres continents. Pour rendre balaise cet ouvrage «ils sont allés à la rencontre d'entraîneurs, de joueurs mais aussi de diffuseurs pour mieux expliquer les enjeux tactiques, voire même la psychologie des 22 acteurs d'une rencontre, en passant par les évolutions du jeu et son futur.» Voici une synthèse d'un entretien réalisé par le journal Le Point avec Gilles Juan, l'un des auteurs. «Le titre serait destiné à être un peu provocateur : «Comment regarder un match de foot ?», Gilles Juan démontre que ce livre peut être un outil indispensable à consulter pour comprendre comment fonctionne cette machine et comment est-elle huilée, par qui et pourquoi ? «Quels sont les vices et les vertus des systèmes mis en place ? Comment ont évolué les postes des joueurs ? Le but est de permettre au spectateur de remarquer ce qui se déroule sous ses yeux, de discerner ce qu'il ne peut voir sans clés d'analyse. Il ne s'agit pas de regarder autrement le football, mais de mieux le regarder.» «Ce travail est le fruit des témoignages, des références historiques, des définitions, en un mot des repères, pour dépasser la vision étriquée d'un match que l'on a en France et de le regarder, aussi, comme une opposition tactique.» Voilà schématisé en deux mots le contenu de cet ouvrage. Les témoignages peuvent servir de base de travail ou de réflexions pour améliorer la connaissance de ce foot : «L'objectif est de relayer, dans un souci pédagogique, les points de vue des acteurs du football, joueurs, entraîneurs (comme Gourcuff, Suaudeau, Denoueix, ndlr), présidents et diffuseurs sur les questions de jeu.» A la question de savoir si les spectateurs manquent de culture tactique en France ? La réponse ne peut pas concerner uniquement que le supporter français, mais plutôt concernerait l'ensemble des supporters sportifs du monde. Bien évidemment, chaque pays a sa culture, certes mais dans le foot ou autres disciplines, les sensations sont les mêmes, elles déchaînent les mêmes réactions et procurent les mêmes émotions. Pour l'auteur du livre, il se fixe sur «un vide journalistique et la pédagogie, et la compréhension tactique des rencontres.» Il fait remarquer, à sa juste valeur, que «les déclarations de joueurs ou d'entraîneurs en zone mixte d'après-match sont souvent aseptisées. A tel point que dès qu'un acteur du foot sort du lot, il est catalogué comme «bon client» ou devient un abonné du prix Citron («honorant» le joueur ou le coach le moins sympathique, ndlr).» On, retrouvera, dans ses déclarations un phénomène qui n'est pas étranger chez nous, en l'occurrence : «On se focalise sur les avis des consultants, ex-joueurs pros ou coachs de renom, mais sans club à entraîner. Or, la légitimité de leur avis vient de leur statut, de ce qu'ils sont et non pas de ce qu'ils disent. «L'énonceur» plutôt que l'énoncé. Ce qui conduit bien souvent, selon l'auteur à ce que «le journaliste, en face, est enclin à abandonner l'approche technique d'une rencontre pour se concentrer sur la petite phrase» qui fera son effet. Il illustrera son témoignage par un exemple vivant, fort et visible. Exemple, «on va se plaindre que le jeu pratiqué par l'entraîneur Jardim à Monaco est chiant plutôt que d'expliquer son coaching. On va dire que l'arbitre est nul plutôt que de s'interroger sur ce qui l'a poussé à prendre une telle décision. L'autre question qui est aussi d'actualité concerne la diffusion des matches.» Celle-ci est-elle aussi concernée par cette approche étriquée ? s'interroge le journaliste. La réponse que voici intéresse les experts et les médias : «Oui, le manque de culture foot en France a incité les diffuseurs à insister sur la mise en scène des matches. Ils tentent de séduire les gens qui n'aiment pas ce sport en cherchant à les attirer par des images sensationnelles. Ils se font une idée de ce que les téléspectateurs vont aimer, mais, en fait, ils n'en savent rien. Par les gros plans, le cadrage des tribunes, les gros plans sur les visages, la sueur, l'utilisation excessive des ralentis, ils font un lien entre performance de la réalisation et logistique technique. Plus les caméras seront nombreuses, plus la réalisation sera jugée bonne. L'esthétique du geste, de la performance individuelle sont mis en avant au détriment de l'esthétique tactique». Faut croire, selon l'auteur de l'ouvrage qu'en France il y a une méconnaissance dans l'approche du football. «Le foot, dira-t-il est face à des détracteurs qui ont tendance à le rabaisser comme une activité grotesque se limitant à pousser la balle avec le pied. Il faut cesser avec cette approche péjorative. On a le droit évidemment de ne pas aimer ce sport. Mais on ne peut contester les prouesses physiques et mentales requises pour atteindre un bon niveau. Notre outil naturel pour manipuler des choses, c'est la main, bien pratique pour attraper, tenir, lancer, toucher, etc. Mais le pied ? Contrôler quelque chose avec son pied, le voilà, le génie singulier du foot. C'est contre nature et intrinsèquement subtil techniquement.» L'analyse faite dans son ouvrage nous conduit à relever des similitudes, dans bien des cas avec ce qui traîne chez nous. La configuration, par exemple et les limites du terrain, le positionnement des cages au bout de chaque camp, la complexité tactique du jeu collectif rendent le but précieux et rare. C'est un sport où des équipes largement moins fortes peuvent tenir le résultat contre des adversaires jugés très supérieurs. Des scénarios presque impossibles en rugby, basket, volley ou handball. Cette contrainte de la main interdite serait donc la clé du succès du foot ? Il suffit de se pencher sur les réformes des lois du jeu au début des années 1990 pour aller dans ce sens. En empêchant le gardien de récupérer à la main une passe du pied de son coéquipier, en lui imposant de garder le ballon dans les gants au maximum six secondes, quel autre objectif est ici poursuivi à part celui de rajouter du handicap ? Les initiateurs de ces nouvelles règles ont voulu rendre le jeu plus attrayant. Le handicap est donc ici la clé du spectacle. L'avènement de l'arbitrage vidéo obéit-il à ce souci de rendre ce sport plus intéressant ? Non, dira-t-il, il s'agit ici d'un autre débat. Il existe aujourd'hui un lobby en faveur de l'arbitrage vidéo si écrasant que son introduction dans les matches est inéluctable. Mais cette foi en la vidéo pour statuer sur une situation de jeu n'est qu'une illusion pour assouvir la soif de justice du spectateur. En fin d'interview, il citera un exemple, que nous vivons tous sur les différents stades du pays. Juste un exemple : «Les ralentis mettent-ils toujours fin aux débats animés entre les supporteurs pour prouver s'il y avait penalty ou pas sur cette action ? Pas du tout, leur frustration perdure même si, après, on leur diffuse l'image de la situation litigieuse. Et puis, il va falloir définir ce qui relève de l'arbitrage vidéo. Y aura-t-il des contestations sur des touches avec obligation de mettre la vidéo ? Au point de hacher le jeu toutes les cinq minutes ? Vers quoi se dirige-t-on ? Nous (les auteurs) ne sommes pas contre l'arrivée de la vidéo. Nous espérons que son application prouvera toute seule son inefficacité.» Voilà, un tour d'horizon sur ce qui caractérise le football, non seulement en France mais un peu partout dans le monde. Un excellent ouvrage à lire et à relire.

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