Un vibrant hommage a été rendu, mardi à Merzak Allouache et à l'équipe du film «Omar Gatlatou» en présence du comédien Boualem Benani à la salle Saâda à Oran. Le film culte réalisé par Merzak Allouache en 1976 a marqué le cinéma algérien et arabe. Le film culte «Omar Gatlatou» a été projeté à cette occasion et raconte la vie à Alger d'Omar (interprété par Boualem Benani), un petit employé à la fois timide et hâbleur, oscillant entre l'appartement surpeuplé où il vit, son bureau, sa musique préférée et sa passion pour une voix inconnue. Ce film a connu un grand succès et a attiré un public très nombreux en raison de sa valeur artistique et son contenu à cette époque. L'hommage a été, également, marqué par la projection, pour la première fois à Oran, de trois films, réalisés par Allouache, en l'occurrence « Le Repenti » (2013), « Madame Courage » (2015) et « Les terrasses » (2015). A cet effet, le public s'est régalé des films projetés à cette occasion, le premier film « Madame Courage » raconte l'histoire de Omar, adolescent instable et solitaire, vivant dans un bidonville de la banlieue de Mostaganem. C'est un garçon accro aux célèbres psychotropes surnommés « Madame Courage ». Des comprimés d'Artane très prisés par certains jeunes algériens pour leur effet euphorisant d'invincibilité. Spécialiste du vol à l'arrachée, Omar va, ce matin-là, comme à son habitude, commettre ses forfaits dans le centre ville. Sa première proie s'appelle Selma, une jeune fille qui se promène avec ses copines et porte bien en évidence un collier en or. Alors qu'il commet son acte, Omar croise le regard de Selma. Le film « Le repenti », quant à lui, décrit une région des hauts plateaux. Un jeune homme court dans la neige traînant son balluchon. Rachid est un islamiste maquisard qui regagne son village grâce à la loi de la Concorde civile. Entrée en vigueur en 2000, elle est censée mettre fin à la décennie noire, qui a coûté la vie à environ 200 000 personnes. La loi promet à tout islamiste repentant qui rendrait ses armes en promettant n'avoir pas de sang sur les mains, une quasi amnistie et la réinstallation dans la société. Mais la loi n'efface pas les crimes et Rachid s'engage dans un voyage sans issue où s'entremêlent la violence, le secret et la manipulation. Enfin le film « Les terrasses » décrit les terrasses d'Alger . Des espaces clos, devenus miroirs à ciel ouvert des contradictions, de la violence, de l'intolérance, des conflits sans fin qui minent la société algérienne. Dans une déclaration à la presse, en marge de son hommage, le réalisateur Merzak Allouache a indiqué que le film « Omar Gatlato », raconte le quotidien des jeunes algérois dans les années 70 : « j'ai filmé dans mon quartier, au début, ce film a été critiqué lorsqu'il est sorti en salles parce qu'il mettait à l'écran des choses négatives de la société », a avoué Merzak Allouache. Et d'ajouter : « Moi, en tant que réalisateur, je suis censé aborder ces sujets sociaux ...car c'est mon rôle de faire cela». Le réalisateur a par ailleurs indiqué qu'il voulait montrer à travers ce film des moments précis de la société algérienne à cette époque : « Ce film était mon premier film et après cela j'en ai réalisé plus de 15 ». Interrogé sur le cinéma algérien, Merzak Allouache, qui prépare un nouveau long métrage dont il ne désirera pas révéler les détails pour le moment, a estimé qu'il y a une nouvelle génération qui est en mesure de prendre le relai, appelant à donner plus de chance aux jeunes. Il a, cependant, déploré le manque de salles et de projections, estimant qu'un combat doit être mené pour l'ouverture de salles, l'exploitation de celles existantes et installer une culture du cinéma chez la population. De notre envoyé spécial à Oran,