Les réserves de change de l'Algérie ont de nouveau baissé, s'établissant à 114 milliards de dollars au 31 décembre 2016 contre 121,9 milliards à fin septembre de la même année, selon les déclarations, hier à Alger, du gouverneur de la Banque de l'Algérie, Mohamed Loukel. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, avec ces chiffres présentés, hier à l'APN, a dressé un tableau noir sur la situation économique du pays, les chiffres le disent, mais lui l'a nié. Selon lui, l'économie nationale tient le coup malgré cette baisse rapide des réserves de change. Pour rappel, ces derniers s'étaient établis à 129 milliards (mds) de dollars à fin juin 2016, contre 144,1 milliards à fin 2015. Les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 114,1milliards de dollars au 31 décembre 2016 contre 144,1 milliards à fin 2015, a indiqué, dimanche, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, soit une baisse de 30 milliards de dollars en une année. Loukal qui présentait le rapport annuel de la BA à l'Assemblée populaire nationale, a, dans ce sens, expliqué que le prix moyen du baril de brut algérien est passé de 100,2 dollars en 2014 à 53,1 dollars en 2015 et à 42,69 dollars en septembre 2016. La baisse des cours associée au déclin des volumes d'hydrocarbures exportés a conduit, selon le gouverneur de la BA, à la contraction de recettes issues des hydrocarbures. Ainsi et malgré la forte contraction des importations en valeur, la balance des paiements a enregistré un déficit record de 22,10 milliards de dollars à septembre 2016. Depuis la baisse des prix du pétrole en 2014, les réserves de change ne cessent de baisser, a expliqué le gouverneur de la Banque d'Algérie. Le bond que prenait le niveau du matelas de devises fut freiné dès le début 2014, lorsque le niveau des réserves s'approchait des 195 milliards dollars à fin mars 2014, mais amorça, par la suite, une tendance baissière en s'établissant à 193,27 milliards de dollars à fin juin 2014, avant de descendre encore à 185,27 milliards de dollars, à fin septembre de la même année. Auparavant, et particulièrement depuis 2006, les réserves de change montaient à hauteur, parfois, de 20 milliards de dollars annuellement en s'établissant à 77,8 mds en décembre 2006, à 110,2 mds à fin 2007, à 143,1 mds à fin 2008, à 147,2 mds à fin 2009, à 162,2 mds à fin 2010, à 182,2 mds à fin 2011, à 190,6 mds à fin 2012 et à 194 mds à fin 2013. L'envolée des importations et la forte chute des cours pétroliers ont grandement contribué dans l'amenuisement des flux alimentant les réserves de change du pays. Outre la baisse des réserves de change, sous l'effet conjugué du recul des prix du pétrole et une explosion exponentielle des importations, l'année 2016 aura été aussi celle du quasi- épuisement du Fonds de régulation des ressources (FRR), sollicité pour combler un déficit abyssal qui ne cesse de se creuser. Avec un prix du baril volatile autour de 50 dollars, et des importations incompressibles, ce matelas de devises de 114 milliards de dollars, risque un épuisement d'ici trois années si ce n'est pas avant, d'autant plus que les réformes engagées par le gouvernement pour compenser la baisse de la fiscalité pétrolière tardent à porter leurs fruits. Dans le nouveau modèle économique 2016-2019, l'Algérie espère sortir de cette crise, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal l'a affirmé. «Les réserves de change ne baisseront pas au dessous des 100 millions de dollars 2019 ». Ce nouveau modèle déployait une approche claire et consensuelle jusqu'en 2019 avec des perspectives à l'horizon 2030, tout en relevant que les richesses naturelles ne pourront plus, à l'avenir, garantir la pérennité du modèle politique et social actuel de l'Algérie. Ce modèle de croissance intègre un cadrage budgétaire sur le court et moyen termes, réaménagé en fonction des éléments factuels de conjoncture tout en maintenant les objectifs de croissance et d'édification d'une économie émergente fixés par l'autorité politique. L'objectif est d'aboutir, en bout de cycle, à des niveaux soutenables en matière d'équilibres des finances publiques. Le modèle comprend également des mesures visant à consolider la justice sociale sans surcoûts économiques, réformer la fiscalité et mettre le budget au service de la croissance et du développement humain et durable.