Les cimaises du MaMa en plein centre d'Alger résonnent encore des intonations et murmures admiratifs face à quelques objets créatifs qui ont marqués et qui continuent à marquer nos vies par leur aspect pratique, leur création esthétique ou bien leur simple aspect humoristique, provoquant, poil à gratter... Plus de cinquante objets et plus, un résumé foudroyant des éléments les plus fondamentaux de l'industrie italienne sur une scénographie déclinée comme un immense jeu de l'oie qui nous permet la déambulation dans l'histoire de ce design italien qui, le moins que l'on puisse dire, est qu'il a envahi le monde par son esthétisme, sa créativité, son humour ou tout simplement son aspect pratique et usuel. La commissaire d'exposition madame Francesca Molteni a veillé à ce que les fondateurs soient en lien direct avec la nouvelle génération dans un parcours naturel, organique. L'exposition prend place dans la fosse du musée, elle retrace un chemin ardu mais ô combien fabuleux sur cette évolution qui commence très tôt dans les années 1800 pour continuer allègrement jusqu'à nos jours. Alors Ettore Sotsass, Corradino d'Ascanio ou Gaettano Pesce, et les objets, peu de gens savent que Barilla dans sa révolution fera appel à des designers automobiles pour les nouvelles pâtes et à un préparateur automobile comme Pininfarina. Que dire de la trop célèbre machine Olivetti, juste pour rire, combien de thèses, de romans ou de scenarii ont été écrits sur cette mythique machine ? Que dire de la Cinquecento de Fiat qui en a fait battre des cœurs. Les Scooter Piaggio qui trônent en bonne place, les machines à café qui ont contribué à faire de ce fameux expresso ou Capuccino le plus savoureux café du monde. Il s'agit d'une très belle exposition qui intitule la joute : « Quand le Design italien rencontre le design algérien » qui, sur Alger, se sera choisi la designer Feriel Gasmi-Issiakhem. Juste sur la fosse au-rez-de-chaussée, l'Algérie montre quelques pans de son design si particulier, du mobilier, des tapis, design graphique, objets...le tout, ancré dans l'absence totale de design industriel, automobile, rien, nada, niente, oualou, pourtant, ils existent les designers qui font dans l'automobile, les créateurs de bijoux, les créateurs de packaging et autres inventions de navettes urbaines et tutti quanti. La visite est très belle entre les murs chargés «politiques» de Mourad Krinah, les audaces suspendues de Cherif Medjber, les mobiliers de Chafika Aït-Aoudia, ou les luminaires de Djamal Matari, les tapis ou appliques de Nabila Kalache et Rachida Merzouk prennent ainsi parmi les autres, le parti de résumer le design algérien au risque de mal faire comprendre le principe que nos designer des siècles derniers comme les Touaregs qui, avec un mobilier plus riche et plus pratique, avaient sans nul doute plus de bon sens. Heureusement que dans cette aventure esthétique, il y a des gens aussi comme Yamo qui a créé...une frite, combien de gens le savent ? Ou Kamel Amesli, de Mostaganem qui fait des navettes électriques urbaines, ou des bijoux qui transcendent tout ce que l'on sait du bijoux dans le monde, et ils sont aussi des centaines sur tout le territoire à créer ou recréer le monde sur des critères créatifs, originaux qui dépassent le simple caractère fatigant de la monstration récurrente. Il y a fort à parier que les joutes de design gagneraient en équité quand on montre la véritable énergie, la plus complète dans tout l'éventail des plasticiens designers qui existent ici-bas. Pour le bien-être de nos futurs consommateurs qui se verront ainsi abreuvés de création d'objets et de figures esthétiques qui leur induit une proximité vitale intéressante et novatrice. C'est dans cette optique qu'il serait intéressant de prêcher un peu plus loin dans le territoire pour dénicher les talents, ils existent, nous les avons vu !!! Exposition au MaMa, «Quand le Design italien rencontre le Design algérien», 25 rue Larbi Ben-M'hidi, Alger, entrée libre.