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Les prévisions des ministres des Finances et du Commerce sur le niveau des importations sont difficilement réalisables
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 10 - 2017

Prenant en compte dans l'évaluation des importations l'assurance et le fret (CAF) et pour les exportations, évaluées FOB (sans assurance et sans fret), selon la banque d'Algérie, seule source donc officielle autorisée, les exportations FOB ont été de 34,57 milliards de dollars en 2015 et 29,05 milliards de dollars en 2016.
Les importations FOB ont été de 52,65 milliards de dollars en 2015 et 49,44 milliards de dollars en 2016. Ainsi le solde global de la balance des paiements a été négatif de 27,54 milliards de dollars en 2015 et 26,59 milliards de dollars pour 2016. Selon les documents du FMI analysant la balance des paiement seul document valable contrairement à la balance commerciale quo ne fait que mentionner les importations/exportations des biens, les sorties net de service seraient de 7,0 en 2017 pour une sortie totale de 10,4 milliards de dollars en 2017, pour 2018 une sortie totale de services de 9,8 milliards de dollars avec un solde net 6,5 milliards de dollars, une sortie totales de devises services en 2019 de 9,8 milliards de dollars avec un solde net de 6,5 milliards de dollars et pour 2020 une sorties totale de 9,8 milliards de dollars pour un solde net de 6,2 milliards de dollars.
Quant aux transferts légaux de capitaux par les firmes étrangères, entre trois/quatre milliards dollars an entre 2017/2020, tout en ne prenant pas en compte durant cette période des nombreux projets rentrant dans le cadre de la généralisation de la règle 49/51%.
2.- Qu'en est-il des neuf premiers mois de 2017 du solde de la balance commerciale ? Selon les statistiques douanières reprises par l'APS, le déficit commercial de l`Algérie a atteint 8,14 milliards de dollars contre un déficit de 13,11 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une baisse de près de 38% avec un taux de couverture des importations par les exportations, de 76% contre 62% à la même période de 2016.
Les exportations totales ont été évaluées à 25,78 milliards de dollars (mds usd) contre 21,82 mds usd sur la même période de 2016 (+18,2%) soit au même rythme fin 2017 34,37 milliards de dollars. Les exportations d'hydrocarbures se sont établies à 24,41 milliards de dollars contre 20,52 milliards de dollars durant la même période en 2016, enregistrant ainsi une hausse de 19%, représentant un montant de 3,89 milliards de dollars surtout par l'effet prix.
Les exportations hors hydrocarbures sont marginales, 1,38 milliard de dollars, avec la prédominance des produits dérivées des hydrocarbures pour 973 millions de dollars en demi-produits, soit 70% du total. Les importations se sont en s'établit durant les neuf premiers mois de 2017 à 33,92 mds usd contre 34,93 mds usd.
Au même rythme, les importations de biens, malgré toutes les restrictions, s'établiront fin 2017 à 45,23 milliards de dollars, montant auquel, il faudra ajouter le solde net du transfert des services et des mouvements de capitaux hors Algérie.
3.-Dans ce cas que penser de la déclaration du ministre des finances intervenant en ce mois d'octobre 2017 ( source APS ) devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour qui le déficit du Trésor public couvert principalement par le recours au financement non conventionnel qu'à l'horizon 2020.
Dans ce cadre, les besoins de financement sont estimés à 570 milliards de dinars en 2017, 1815 milliards de dinars en 2018 et 580 milliards de dinars en 2019. Le déficit du Trésor devrait connaître des baisses successives en passant de 2 344 milliards de dinars en 2017 à 1 963 milliards de dinars en 2018 puis à 55 milliards de dinars en 2019.Toujours selon le ministre, les réserves de change de l'Algérie devraient baisser à 85,2 milliards de dollars à fin décembre 2018 et à 76,2 milliards de dollars à fin 2020.
Le ministre des finances a déclaré officiellement que les réserves de change établies à 102 milliards de dollars en septembre 2017 clôtureront à 97 milliards de dollars fin 2017, le FMI prévoyant 93 milliards de dollars et moins de 60 milliards de dollars fin 2018.
Dans ce cas les sorties de devises durant l'année 2018 seront seulement de 85 milliards de dollars moins 97 milliards de dollars soit 12 milliards de dollars et entre 2018 et 2019 seulement 9 milliards de dollars. Les prévisions du niveau des importations à 30 milliards de dollars et des réserves de change 2018 de 85,2 milliards de dollars du ministre des finances ne peuvent être réalisées qu'à six conditions:
-la première condition, que le financement non conventionnel s'adresse aux segments productifs et que par ailleurs cette mise à la disposition du dinar ne permette pas à certaines entreprises dont Sonatrach et Sonelgaz ou autres d'importer en devises ce qui est utopique ;
-la deuxième condition, concerne une restriction des importations de biens et services ne dépassant pas 25/30 milliards de dollars avec le risque d'étouffer tout l'appareil productif dont le taux d'intégration secteur d'état et secteur privé ne dépasse pas 15% et également le risque de tensions sociales avec les effets inflationnistes
-la troisième condition, pour atténuer le déficit budgétaire : continuer le glissement du dinar à la baisse tant par rapport au dollar qu'à l'euro (inflation importée) et favoriser l'émission monétaire, grâce à la modification de la loi sur la monnaie et le crédit, par une inflation interne, l'inflation étant un impôt indirect réalisant une épargne forcée.
Mais là aussi cette politique ne risque-elle pas de conduire à de vives tensions sociales d'autant plus qu'elle pénalise les revenus fixes et nivelle par le bas les couches moyennes qui n'ont d'autres revenus que leurs salaires?
-la quatrième condition, de profondes réformes structurelles dont les effets attendus sont de 4/5 ans, si on commence aujourd'hui, permettant une dynamisation des exportations hors hydrocarbures, notamment par une révision de la politique des subventions généralisées et l'intégration progressive de la sphère informelle au sein de la sphère réelle. Or, nous sommes à une année et demi de l'élection présidentielle, la préoccupation étant de stabiliser le corps social et un projet en phase de maturité met en Algérie entre trois à quatre années si des projets rentables (cout/qualité selon les normes internationales), sont lancées en 2018, ils seront opérationnels horizon 2022 ;
-la cinquième condition, un prix du pétrole minimum de 70 dollars, le pétrole et gaz de schiste n'étant pas rentable avant 5 à 10 ans ;
-la sixième condition, une augmentation de la production de Sonatrach d'environ 30% entre 2017/2019.
En résumé, l'Algérie en ce mois d'octobre 2017, ne connait pas encore de crise financière mais une crise de gouvernance. Mais le risque sans correction de l'actuelle politique économique est d'aller droit vers le FMI horizon 2019/2020 ou cohabiteront crise financière et crise de gouvernance.
La solution la plus sûre est d'avoir une vision stratégique, loin de tout replâtrage, les tactiques pour paraphraser les experts militaires, devant s'insérer au sein d'une fonction objectif stratégique ce qui fait cruellement défaut actuellement, le ministre de l'industrie venant de faire savoir officiellement aux assises du FCE en ce mois d'octobre que l'on ne peut élaborer de véritable stratégie notamment industrielle sans données fiables inexistantes selon lui. Or, l'Algérie a un répit de seulement trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions sociales 2018/2020.
Les sorties de devises biens-services-transferts légaux de capitaux ont été d'environ de 60 milliards de dollars en 2016. En fonction des données précédentes les sorties de devises pour 2017, biens-services-transferts légaux de capitaux devraient s'établir à environ 55 milliards de dollars pour une entrée de devises variant entre 33/34 milliards de dollars.
A moins d'un sursaut national les prévisions des ministres tant du Commerce que des Finances quant au niveau des importations de biens et services et des réserves de change entre 2018/2019 sont difficilement réalisables et risquent d'être démenties. Les lois économiques sont souvent insensibles aux slogans politiques.
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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