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Une production d'oeuvres sur fond de contestations
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 03 - 2019

Malgré la colonisation, Algériens et Maghrébins, devenus hommes de lettres dans les pires difficultés, ont écrit dans la langue de l'occupant étranger pour lui dire leur désaveu de la politique coloniale et leur attachement à leur identité et à leurs racines.
S'agissant de leurs origines, on ne peut ne pas penser à la Terre et le Sang de Feraoun usant de ces deux substantifs à forte valeur symbolique pour renvoyer à l'idée de pays natal des ancêtres et de société d'appartenance. Bien avant lui, d'autres hommes et femmes de lettres se sont servi largement de leur plume pour exprimer en dépit des interdictions de toutes sortes, leur sens du nationalisme et de la liberté des peuples à vivre dignement.
Une écriture à coloration anticoloniale
Souvent, les Maghrébins auteurs d'œuvres à caractère contestataire apprennent la langue du colon dans les écoles européennes qui leur ont dispensé un enseignement de qualité dans l'espoir de les voir devenir des collaborateurs. Mais l'intelligentsia qui s'est formée à la faveur de circonstances exceptionnelles n'a pas hésité à opposer un refus catégorique à l'intégration proposée, synonyme de trahison par rapport à ses pays d'origine. Les écrivains assimilés peuvent être comptés sur les doigts de la main. Depuis les indépendances, les portes des universités européennes sont restées ouvertes aux ex-colonisés, et les officiels des pays anciennement exploiteurs qui restent favorables aux relations économiques, culturelles, sociologiques, moyennant des négociations sur des problèmes d'ordre migratoire, d'intérêts réciproques, d'aide technique, d'échanges commerciaux.
L'Afrique, l'Amérique centrale et la France, sources d'inspiration d'une écriture en français et de la francophonie, constituent un axe géographique révélateur de dépendance ou de relation de dominant à dominé, sinon de champ idéologiquement marqué. Ainsi, au fil des générations du début de l'occupation coloniale jusqu'à nos jours, on se rend compte d'une évolution du discours anticolonial ou antieuropéo-centriste. Des romans de Dib et de tous les écrivains de sa génération à Djaout, Mimouni, Sansal, les itinéraires comme les repères ne sont pas les mêmes. Les hommes de lettres des pays colonisés sont capables d'entretenir avec leurs homologues des pays ex-colonisateurs de nouveaux liens dans la perspective d'un dialogue de résistance. Il y a eu d'ailleurs sur le plan thématique une rupture avec la littérature française et anglaise. Cela s'est traduit, comme chez Kateb Yacine, par un théâtre d'expression populaire et de langues du pays.
Tous les écrivains, y compris ceux des Caraïbes qui ont subi en tant qu'Africains d'origine l'humiliation par le système ségrégationniste et après que leurs ascendants eurent connu l'esclavage ont été les moteurs de mouvements revendicatifs reconnus légitimes de la reconstitution de l'histoire authentique, de l'affirmation des identités et de la diversité des cultures. Reformulation des rapports France-Afrique ou Europe-pays musulmans et Maghreb Cela implique des regards nouveaux des uns qui rapportent aux autres. Des Maghrébins sortis des écoles de leurs pays respectifs ou de celles des pays européens, ne bénéficient pas des mêmes traitements que leurs aînés, dans l'Europe d'aujourd'hui. Dont les fluctuations politiques vont au gré des partis de différentes tendances. Ceux qui brandissent l'épouvantail anti-flux migratoire, ont une vision beaucoup plus raciale des étrangers vivant sur leur sol pour des raisons souvent électoralistes.
Des deux côtés de la Méditerranée, il arrive qu'on entende des paroles éthiques qui s'élèvent non pas seulement pour faire échouer des plans diaboliques de ceux qui ne cherchent que leurs intérêts, mais pour contribuer au rapprochement des êtres, des peuples et des cultures. Les Maghrébins tiraillés par deux mondes, deux civilisations, des langues qui n'ont rien de commun à l'image de leurs cultures ont appris à subir, peut-être même à leur profit, toutes les formes d'exil : géographique, culturel, historique, sociologique. L'arbre à dires de Med Dib exprime cette réalité de manière claire. Parlant de l'expatriation, Med Dib en 1999 dit : «Tout déplacés et transplantés qu'ils soient et la plupart du temps doublement d'un paysage dans un autre, leur malheur leur profite, l'expatriation les rapproche d'eux-mêmes, aiguise leurs sens.»
Et l'auteur de ces paroles qui a mérité d'obtenir le prix Nobel de littérature si on ne lui avait pas préféré un autre pour des raisons géostratégiques est le mieux placé pour nous apporter un éclairage parfait sur les tendances anciennes et nouvelles de la littérature maghrébine d'expression française. Il a vécu en France jusqu'à sa mort des décennies d'expérience sur l'émigration, ce qui nous rappelle Assia Djebbar, Tahar Bendjelloum. La disparition de la langue française de Assia Djebar va dans ce sens. Il s'agit donc d'une disparition de la langue et de la culture française dans son pays. Face à cette disparition, beaucoup ont fui vers les pays européens, l'Amérique.
Même s'ils n'ont pas fui pour cette disparition d'une langue qui n'est pas la leur, leur pays ne répond plus à leurs désirs, vocations, rêves. Assia Djebar raconte dans son dernier roman Fin novembre 93, «les francophones des deux sexes et diverses professions (journalistes, professeurs, syndicalistes, médecines) fuient en désordre leur pays pour le Québec, la France, un peu comme les Morisques andalous et les juifs de Grenade après 1492, et par vagues régulières tout le siècle suivant s'en étaient allés un dernier regard tourné vers les rivages espagnols, pour aboutir grâce à la langue arabe d'alors d'abord à Tétouan, à Fès, à Tlemcen et tout le long du rivage maghrébin».


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